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Equidae


La famille des équidés (Equidae) regroupe des espèces qui incluent les chevaux, les ânes et les zèbres. Ces mammifères périssodactyles (ongulés à nombre impair de doigts) se distinguent par une adaptation remarquable à la course, principalement dans des environnements ouverts comme les steppes et les savanes. Leur histoire évolutive est l'une des mieux documentées chez les mammifères, s'étendant sur plus de 55 millions d'années depuis le petit Eohippus (ou Hyracotherium). Aujourd'hui, seuls les membres du genre Equus subsistent, répartis dans le monde entier, bien que de nombreuses populations sauvages soient en déclin. Les équidés ont joué un rôle capital dans l'histoire humaine, étant domestiqués pour le transport, le travail agricole et la guerre, façonnant ainsi les civilisations. Leur succès est lié à leur anatomie spécialisée, notamment leur système digestif et leur unique doigt fonctionnel protégé par un sabot. Ces animaux sociaux vivent généralement en groupes structurés, affichant des comportements complexes.


Equidae
Les Equidae
CC0 (Domaine public)



DESCRIPTION

La morphologie des équidés est un exemple classique d'adaptation à la course rapide et à la vie en milieu ouvert. Les caractéristiques les plus distinctives sont leurs membres allongés et le développement d'un seul doigt fonctionnel (le troisième), protégé par un sabot solide. Cette structure, appelée monodactylie, est le résultat d'une réduction évolutive des autres doigts, optimisant la vitesse et l'efficacité de la locomotion sur des terrains durs.

Leur corps est généralement robuste et musclé, capable de maintenir une vitesse élevée sur de longues distances, une nécessité pour échapper aux prédateurs dans leur habitat. La tête est allongée, adaptée au broutage, avec des yeux placés latéralement, offrant un large champ de vision pour détecter les dangers. Les dents sont particulièrement adaptées à une alimentation abrasive composée d'herbes. Leurs molaires et prémolaires sont à croissance continue (hypsodontes), compensant l'usure causée par la silice présente dans les graminées. De plus, ils possèdent une lèvre supérieure mobile qui aide à saisir les herbes.

La queue et la crinière sont recouvertes de poils longs, servant potentiellement à la protection contre les insectes ou à la communication sociale. La taille et le poids varient considérablement, allant du poney Shetland au lourd cheval de trait, mais la structure corporelle de base reste fondamentalement la même à travers le genre Equus, incarnant la perfection de leur adaptation environnementale.


Equidae illustration
Illustration d'ancêtres des équidés
Auteur: Heinrich Harder - Wikimedia Commons
CC0 (Domaine public)

HABITAT

L'habitat des espèces d'équidés vivantes se caractérise principalement par des environnements ouverts et secs, ce qui reflète leur adaptation à la course et à la détection des prédateurs. Historiquement, leur répartition couvrait de vastes étendues, mais elle est aujourd'hui plus fragmentée. Les espèces sauvages actuelles, regroupées sous le genre Equus, occupent principalement les savanes africaines (pour les zèbres des-plaines, de zèbres de Grévy et zèbres de montagne), les déserts et les steppes arides d'Asie centrale (pour l'hémione et l'hémione), et certaines régions montagneuses (pour le zèbre de montagne). Le cheval de Przewalski, la seule véritable espèce de cheval sauvage subsistant, a été réintroduit dans les steppes de Mongolie et de Chine.

Les zèbres, par exemple, sont des brouteurs que l'on trouve dans des zones allant des prairies aux bois clairsemés en Afrique australe et orientale, tandis que l'hémione asiatique est extrêmement bien adapté aux conditions désertiques. Ces environnements partagent la caractéristique d'une végétation basse et clairsemée et la nécessité de parcourir de longues distances pour trouver de l'eau et de la nourriture. Quant aux chevaux et ânes domestiques, leur répartition est désormais cosmopolite, couvrant virtuellement tous les continents, à l'exception de l'Antarctique, où ils ont été introduits par l'homme dans une grande variété de climats et de paysages. Cette ubiquité des formes domestiques ne doit pas masquer la précarité des populations sauvages, dont plusieurs sont classées comme menacées ou vulnérables par l'IUCN, soulignant l'importance des efforts de conservation.


Equidae famille
Les espèces sauvages appartenant à la famille des équidés
Source: Wikipédia

ÉCOLOGIE

L'écologie des équidés est dominée par leur statut de herbivores brouteurs non-ruminants, qui les force à consommer de grandes quantités d'aliments de faible qualité nutritive. Ils compensent la moindre efficacité de leur digestion post-gastrique (fermentation dans le cæcum et le gros intestin) en passant une grande partie de la journée à se nourrir. Ce régime de broutement a un impact significatif sur la structure et la dynamique des écosystèmes, en contrôlant la hauteur et la composition des prairies.

Les équidés sont des animaux sociaux, vivant en groupes dont la structure varie selon les espèces. Les chevaux et les zèbres des plaines vivent souvent en harem stable dirigé par un étalon dominant, tandis que les zèbres de Grévy et les ânes ont des structures sociales plus fluides ou fusion-fission, adaptées à des habitats plus dispersés en ressources. Cette vie de groupe offre une protection accrue contre les prédateurs, car la vigilance est partagée. La vitesse est leur principale défense, leur permettant de distancer la plupart des menaces.

La communication est essentielle, passant par des vocalisations (hennissements, braiments), des postures corporelles et des signaux olfactifs. Les migrations saisonnières, notamment chez les zèbres des plaines, sont un phénomène écologique majeur, où ils parcourent des centaines de kilomètres en quête de pâturages et d'eau, jouant un rôle crucial dans le brassage génétique et le transport de graines. Leur rôle de proie pour les grands carnivores (lions, hyènes, loups) est également fondamental dans la régulation des populations de prédateurs au sein de leur aire de répartition naturelle.



TAXONOMIE

L'histoire taxonomique des équidés est l'une des plus riches et des plus étudiées parmi les mammifères, servant souvent de modèle pour l'étude de l'évolution des vertébrés. Elle débute avec la description de l'espèce type du genre Equus, le cheval domestique (Equus caballus), décrite à l'origine par Carl von Linné en 1758. Cette classification a jeté les bases pour l'étude ultérieure des espèces sauvages et fossiles.

Le genre Equus lui-même a été établi par Linné dans son Systema Naturae, bien que sa délimitation et sa composition aient été sujettes à de nombreux débats depuis. Par la suite, les autres espèces modernes ont été décrites. L'âne sauvage d'Afrique (Equus africanus), dont dérive l'âne domestique, a été décrit par Heuglin et Fitzinger en 1866. De même, la description du zèbres des plaines (Equus quagga) remonte à Boddaert en 1785 et le zèbre de Grévy (Equus grevyi) a été décrit par Oustalet en 1882, soulignant la période d'exploration zoologique en Afrique.

Le statut du cheval de Przewalski (Equus przewalskii), décrit par Poliakov en 1881, a longtemps fluctué entre sous-espèce et espèce distincte.

L'étude des fossiles est cruciale pour comprendre l'évolution de la famille. Des figures comme Richard Owen ont joué un rôle majeur en décrivant les premiers fossiles d'équidés primitifs comme Palaeotherium au XIXe siècle, tandis que des paléontologues américains ont retracé l'évolution progressive vers la monodactylie, depuis l'Eohippus à quatre doigts jusqu'à Pliohippus, précurseur immédiat d'Equus.

Cette richesse fossile a permis de valider la théorie de l'évolution de Darwin et de comprendre les migrations de la famille depuis l'Amérique du Nord, son berceau, vers l'Eurasie et l'Afrique. La taxonomie moderne utilise désormais la génétique pour confirmer et affiner les relations entre les espèces, résolvant des incertitudes morphologiques antérieures et confirmant la monophylie du genre Equus.


LES ESPÈCES

La famille des Equidae est un taxon très restreint aujourd'hui, ne comprenant qu'un seul genre vivant, Equus, qui se divise en sept espèces reconnues de manière consensuelle par la communauté scientifique et les organismes de conservation. Ces espèces peuvent être regroupées en trois sous-genres principaux : les chevaux, les ânes et les zèbres.

* Les chevaux

* Cheval de Przewalski - Equus przewalskii

* Tarpan - Equus ferus


* Les ânes

* Âne sauvage d'Afrique - Equus africanus

* Hémione - Equus hemionus

- Âne sauvage de Mongolie - Equus hemionus hemionus

- Âne sauvage de Syrie - Equus hemionus hemippus

- Kulan turkmène - Equus hemionus kulan

- Onagre de Perse - Equus hemionus onager

- Onagre d'Inde - Equus hemionus khur


* Hydrontin - Equus hydruntinus

* Kiang - Equus kiang


* Les zèbres

* Zèbre des plaines - Equus quagga

- Quagga - Equus quagga quagga

- Zèbre de Burchell - Equus quagga burchellii

- Zèbre de Chapman - Equus quagga chapmani

- Zèbre de Crawshay - Equus quagga crawshayi

- Zèbre de Grant - Equus quagga boehmi

- Zèbre de Selous - Equus quagga borensis


* Zèbre de montagne - Equus zebra

- Zèbre de montagne du Cap - Equus zebra zebra

- Zèbre de Hartmann - Equus zebra hartmannae


* Zèbre de Grévy - Equus grevyi


Autrefois, il existait plusieurs autres espèces d'équidés qui ont aujourd'hui disparu. Ces espèces ont sans doute issues des Hyracotherium ou Eohippus qui vivaient pendant l'ère secondaire, mais ne sont pas classés au sein de la famille des équidés :

* Hippidion

* Mesohippus

* Protohippus


On compte également deux espèces domestiques, largement diversifiées à travers des dizaines de races aux tailles et de couleurs variées. Le statut taxonomique de ces animaux ne fait pas l'unanimité. En effet, certains auteurs leur confèrent un statut d'espèce distincte, d'autres les considérants comme des sous-espèces, voire de simples variétés des espèces sauvages originelles. :

* Cheval domestique - Equus caballus ou Equus ferus caballus

* Âne domestique - Equus asinus ou Equus africanus asinus


CLASSIFICATION


Fiche d'identité
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embranchementVertebrata
Super-classeTetrapoda
ClasseMammalia
Sous-classeTheria
Infra-classeEutheria
OrdrePerissodactyla
FamilleEquidae
Décrit parJohn Edward Gray
Date1821

SOURCES

* Liens internes

Animal Diversity Web

Liste Rouge IUCN des espèces menacées

Mammal Species of the World (MSW)

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

Wikipédia

* Liens externes

Global Biodiversity Information Facility (GBIF)

Wikimédia Commons

* Bibliographie

Vilà, C. et al. (2001). Widespread Origins of Domestic Horse Lineages. Science, 291(5513), pp. 1715-1718.

Orlando, L. et al. (2009). Revisiting the phylogeny of the Equidae with an emphasis on the genus Equus. Zoologica Scripta, 38(1), pp. 17-36.

Weinstock, J. et al. (2005). Evolution, systematics, and phylogeography of Pleistocene horses in the New World: a molecular perspective. PLoS Biology, 3(7), e241.

MacFadden, B. J. (1992). Fossil Horses: Systematics, Paleobiology, and Evolution of the Family Equidae. Cambridge University Press.

Simpson, G. G. (1951). Horses: The story of the horse family in the modern world and through sixty million years of history. Oxford University Press.

Klingel, H. (1975). Social organization and behaviour of equids. In The Behaviour of Ungulates and its Relation to Management, IUCN Publications New Series No. 24, pp. 43-55.

Duncan, P. (1992). Horses and Grasses: The Ecology of Equid Communities. Springer.

Linné, C. (1758). Systema Naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis. Editio decima, reformata. Holmiae: Laurentius Salvius.

Gray, J. E. (1824). Equus burchellii. In Zoological Journal, vol. 1.