Panthera est un genre appartenant à la famille des félins comptant cinq espèces vivantes bien connues : le tigre, le lion, le jaguar, le léopard et l'once. Seules les quatre premières espèces peuvent rugir. La panthère des neiges (Panthera uncia) est incluse dans le genre Panthera et pourtant elle ne rugit pas. Le genre Panthera a été défini par Lorenz Oken, en 1816. Il est classé dans les Pantherinés (Pantherinae), sous-famille appelée également "grands félins" ou "gros chats".
Les premières traces retrouvées du genre Panthera datent de 3,5 millions d’années. Les fossiles mis à jour ont été attribués à Panthera gombaszoegensis. Néanmoins, en Afrique, un autre fossile trouvé à Laetoli, daté également de 3,5 millions d’années, semble appartenir à un lion primitif.
Panthera gombaszoegensis serait pourtant la première espèce du genre Panthera apparu sur terre. Cet animal possédait les caractères biologiques du lion et du tigre et les fossiles ont été formellement identifiés sur le continent européen datant du pliocène tardif et du pléistocène inférieur et moyen.
Les premières formes de léopards, connus sous le nom de Panthera crassidens, sont apparues au pléistocène inférieur en Afrique. L’espèce évolua pour devenir l’espèce connue Panthera pardus et migra sur tout le continent africain, en Europe (où elle est aujourd’hui éteinte) et sur toute l’Asie.
Les formes primitives de lions les plus anciennes proviennent de Tanzanie où l’on trouva des restes fossilisés dans les gorges d’Olduvai datant du pléistocène inférieur et que les scientifiques ont attribué à Panthera leo fossilis. Ce lion semble avoir migré en Europe il y a 700 000 ans en Italie où il s’installa. Plusieurs fossiles ont également été trouvés en France, en Espagne et en Allemagne. Panthera leo fossilis était plus grand que le tigre de Sibérie (Panthera tigris altaica).
Il y a environ 350 000 ans, Panthera leo fossilis fut remplacé par une autre sous-espèce guère plus petite : le lion des cavernes (Panthera leo spelaea). Des restes fossilisés de cette sous-espèce ont été trouvés un peu partout en Europe (France, Allemagne, Angleterre) et en Sibérie orientale. Ce lion est bien connu des scientifiques car on en retrouve plusieurs traces sur les parois des cavernes européennes, par les gravures et peintures du paléolithique supérieur ou encore des gravures faites dans de l’ivoire (défense de mammouths). Selon les dessins retrouvés dans la grotte Chauvet, le lion des cavernes devait être spécialisé dans la chasse aux bisons des steppes (Bison priscus).
Gravures rupestres de la grotte de Chauvet
Le lion d’Asie (Panthera leo persica) semble être une relique du lion des cavernes. À la fin de la période glaciaire, son territoire s’étendait de la péninsule italienne à l’Inde. Panthera leo vereshchagini était une sous-espèce de lion d’Asie au crâne plus court s’installa près du Détroit de Béring, en Sibérie et dans le territoire du Yukon au Canada il y a environ 350 000 ans, suite à un refroidissement général. Lors du réchauffement climatique qui eut lieu il y a 25 000 ans, le Détroit de Béring s’effaça à nouveau sous les eaux. Un corridor de terre se créa le long des montagnes rocheuses, reliant le territoire du Yukon et les États-Unis. Les lions, ayant à nouveau évolués, migrèrent alors vers les États-Unis.
Cette ultime sous-espèce, appelée le lion américain (Panthera leo atrox), était la plus grande et la plus puissante de toutes les sous-espèces de lions (plus grande encore que le tigre de Sibérie et son ancêtre Panthera leo fossilis. Les plus beaux fossiles trouvés proviennent de la Brea Tar Pits, un gisement de goudron naturel à Los Angeles où ont été exhumés près de 80 spécimens. Ce lion est même allé s’installer au Mexique, passa l’isthme de Panama et migra vers l’Amérique du Sud. Il fut bloqué par les Andes, mais s’installa le long du Pacifique jusqu’au Pérou.
Les lions du détroit de Béring (Panthera leo vereshchagini) et d’Amérique (Panthera leo atrox), tout comme Panthera leo spelaea, ont probablement la même origine que les tigres (Panthera tigris). L’espèce Panthera palaeosinensis, du Pléistocène moyen de Chine, fut sans aucun doute le chaînon manquant entre les deux espèces. Autrefois, on pouvait rencontrer le tigre en Asie Mineure, mais, victime de la chasse, il s’éteignit rapidement.
Le jaguar (Panthera onca), est sans doute le descendant de Panthera leo atrox. Panthera onca augusta, une espèce de jaguar nord-américain, fut également exhumée des puits de goudrons de La Brea Tar Pits. Le jaguar vivait autrefois en Amérique du Nord, avant de s’éteindre, victime de la chasse.
Au fil du temps, de nombreuses sous-espèces du genre Panthera furent suggérées, mais beaucoup de léopards et de lions sont aujourd’hui discutables. Récemment, il a été proposé que toutes les populations sub-saharienne de léopards soient toutes classées sous la même sous-espèce et que toutes les populations sub-saharienne de lions puissent appartenir à la même sous-espèce car ils n’ont pas de distinction génétique suffisante entre eux. Certaines sous-espèces préhistoriques du lion ont été décrites à partir de preuves historiques et de fossiles. Ils peuvent avoir été des espèces distinctes.
La panthère noire n’est pas une espèce distincte mais seulement le nom commun donné aux panthères atteintes d’un défaut génétique appelé le mélanisme qui leur donne cette teinte noire. On rencontre le plus souvent ce genre de défaut chez le jaguar et le léopard.
La panthère noire est une panthère atteinte de mélanisme
HYBRIDATION ET ANOMALIE
Il arrive que des individus d’espèces différentes s’accouplent et donnent des hybrides, tels que le tigron ou le ligre (entre le lion et le tigre), mais également entre les quatre espèces. Mais ces individus rares naissent souvent en captivité.
Les anomalies du pelage ne sont pas plus fréquentes, et touchent également les quatre espèces. Il arrive que naisse un lion ou un tigre blanc, une panthère ou un jaguar noir.
Les différentes couleurs de tigres rencontrées
CLASSIFICATION
Bien qu’il soit fait mention sur la liste ci-dessous de sous-espèces de jaguar, il faut tout de même savoir qu’elles sont reconnues selon Mammal Species of the World et la base de données ITIS. Selon des études récentes, il s’avérerait qu’en fait le jaguar ne comporte aucune sous-espèce. La liste cite donc celle selon ITIS mais ne peut être prise qu’à titre indicatif.