Le lion du Cap (Panthera leo melanochaita) est l'une des nombreuses sous-espèces de lion d'Afrique. Ce félin était autrefois présent dans tout le sud de l'Afrique avant de s'éteindre en 1865 en raison d'une chasse excessive.
Le lion du Cap était la deuxième plus grande sous-espèce de lion. Un mâle adulte pouvait mesurer jusqu'à 3 m de long, queue comprise pour un poids maximal de 250 kg. Les femelles étaient plus petites, mais restaient corpulentes avec un poids d'environ 150 kg.
Ce lion se distinguait des autres sous-espèces non seulement par sa grande taille, mais également par son épaisse crinière noire qui s'étendait derrière les épaules et couvrant le ventre avec une frange fauve autour du visage. Elle était un peu semblable à celle du lion de l'Atlas. Les pointes des oreilles étaient également de couleur noire. Proportionnellement, les jambes étaient plus courtes que celles des autres lions.
Panthera leo melanochaita
HABITAT
L'ancienne aire de répartition exacte du lion du Cap n'est pas réellement connue. Il a été suggéré que ce lion vivait partout dans la province du Cap (de nos jours les provinces de Western Cape, Northern Cape et Eastern Cape) et jusqu'au Natal. Cependant, ces suggestions ont été remises en question et des preuves suggèrent provisoirement que le lion du Cap vivait surtout à l'intérieur de la partie ouest de la province du Cap, dans la région du Cape Town, où d’ailleurs les derniers spécimens sauvages ont été aperçus. La zone côtière Est de la province du Cap aurait été habitée par le lion du Transvaal (Panthera leo krugeri).
Carte de répartition du lion du Cap
ÉCOLOGIE
La nourriture du lion du Cap était composé de grands gibiers, principalement des antilopes. Les zèbres, les girafes et les buffles étaient également chassés par ce grand prédateur africain. Il lui arrivait aussi de s'en prendre au bétail des colons européens.
En raison du climat froid et sec, le lion du Cap avait moins de choix sur les proies que dans d'autres régions d'Afrique, de sorte qu'il était moins abondant et vivait en plus petits groupes, voire même en solitaire comme prédateurs opportunistes.
Les lions mangeurs d'hommes du Cap étaient généralement de vieux lions ayant des problèmes de dentition, selon Ahuin Haagner dans son ouvrage "Mammifères d'Afrique du Sud". N'étant plus capables de chasser les ongulés ou encore que les proies se raréfiaient à cause d'une chasse excessive, le lion se rabattait alors sur des proies plus faciles tels que l'homme ou le bétail.
Illustration d'un couple de lions du Cap
HISTOIRE
Le premier établissement européen permanent dans la région du Cap a été établi par les Hollandais, le 6 Avril 1652. Le lion du Cap fut mentionné au XVIIe siècle lorsque les néerlandais établirent leur colonie au Cap. Cette sous-espèce est reconnaissable dans les dessins du célèbre peintre néerlandais Rembrandt. Au cours de cette période, de nombreux colons européens sont arrivés.
Son extinction fut si rapide après l'arrivée des européens, qu'il est peu probable que la destruction de l'habitat ait joué une facteur important dans la disparition du lion du Cap. Les colons néerlandais et anglais, chasseurs (professionnels ou non), l'ont chassé jusqu'à son extinction. Ils chassaient non seulement le lion, mais également les immenses troupeaux qui composaient la principale source de nourriture du félin. Les chasseurs de trophées appréciaient son impressionnante crinière noire. Le dernier spécimen aperçu à l'état sauvage a été tué en 1858. Le dernier lion considéré comme un lion du Cap est mort en captivité en 1865. En 1876, l'explorateur tchèque Emil Holub a acheté un possible jeune lion du Cap, mais il est mort 2 ans plus tard.
Lion du Cap vu par Rembrandt
SAVIEZ-VOUS QUE ?
* Comme ce fut le cas pour le lion de l'Atlas, la validité du statut de sous-espèce pour le lion du Cap fait débat, car depuis 2006, des recherches publiées ne montrent pas de différences génétiques avec les autres lions. Il se peut que le lion du Cap soit en réalité une population méridionale du lion du Transvaal (Panthera leo krugeri).
* Il y a un récent programme en Afrique du Sud ayant pour but de rechercher les descendants possibles de lions du Cap qui avaient été apportés en Europe et maintenus en captivité avant leur extinction à l'état sauvage. Il faut noter toutefois que de plus en plus de chercheurs ne reconnaissant plus son statut de sous-espèce, il y a donc peu d'intérêt de sauvegarder et de faire l'élevage de cette population méridionale de lion. Les archives se référant au lion du Cap sont très rares et ne subsistent surtout qu'à partir de dessins ou de gravures.
* Aujourd'hui, les lions vivant en captivité ont été élevés et croisés avec des lions capturés en Afrique sans véritablement prendre en compte les différents statuts. Mélangés, hybridés, la plupart des lions en captivité d'aujourd'hui ont probablement un ensemble de gènes de nombreux lions différents, d'où le manque de considération des sous-espèces de lion de la part de nombreux scientifiques.