Renard des savanes (Cerdocyon thous)
Le renard des savanes (Cerdocyon thous), ou renard crabier, est un canidé qui peuple diverses régions d'Amérique du Sud. Cet animal, reconnaissable à son allure élancée et à sa robe aux teintes variables, s'adapte à une grande diversité d'habitats, allant des forêts humides aux savanes ouvertes. Sa présence est un indicateur de la bonne santé des écosystèmes où il réside. Moins connu que d'autres canidés sud-américains, ce renard mérite une attention particulière pour son écologie et son comportement, révélant des adaptations remarquables à son environnement. Le renard des savanes est l'unique représentant du genre Cerdocyon.

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Le renard des savanes présente une morphologie typique des canidés de taille moyenne, avec une stature qui lui confère une agilité notable. Sa taille varie généralement de 60 à 78 centimètres de longueur corporelle, avec une queue relativement longue qui peut atteindre 25 à 49 centimètres. Le poids des adultes oscille entre 5 et 9 kilogrammes, les mâles étant souvent légèrement plus grands et plus lourds que les femelles.
Le pelage du renard des savanes est particulièrement variable, allant du gris-brun au jaunâtre, avec des nuances de roux sur les pattes et le cou. Une caractéristique distinctive est la présence d'une bande noire le long du dos et de la queue, ainsi que des marques noires sur les pattes, qui peuvent être plus ou moins prononcées selon les individus et les sous-espèces.
Les oreilles sont relativement grandes et arrondies, contribuant à une excellente ouïe. Le museau est allongé et pointu, abritant une dentition adaptée à un régime alimentaire omnivore. Ses pattes sont fines mais musclées, avec des griffes non rétractiles, parfaitement adaptées à la course et à la fouille dans le sol pour débusquer des insectes ou des petits rongeurs. Cette morphologie lui permet une grande polyvalence dans la recherche de nourriture et l'évitement des dangers.

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Le renard des savanes est relativement commun dans toute son aire de répartition, depuis les régions côtières et montagnardes du nord de la Colombie et du Venezuela, jusqu'aux provinces d'Entre Ríos et du nord adjacent de Buenos Aires, en Argentine; et depuis les contreforts orientaux des Andes (jusqu'à 2 000 m d'altitude) en Bolivie et en Argentine jusqu'aux forêts atlantiques de l'est du Brésil. Sa répartition centrale connue dans la forêt amazonienne de plaine se limite aux zones situées au nord-est du rio Amazon et du rio Negro, au sud-est du rio Amazon et du rio Araguaia et au sud du rio Beni, en Bolivie. Tejera et al. (1999) ont enregistré la première preuve documentée au Panama, et depuis lors, d'autres signalements ont été mis au jour ailleurs dans la partie orientale du pays. Ces dernières années, des extensions de l'aire de répartition ont été documentées au Venezuela (Hladik-Barkoczy 2013), au Brésil (de Thoisy et al. 2013), en Argentine (Fracassi et al. 2010) et en Colombie (Ramírez-Chavez et Pérez 2015; ces auteurs ont également commenté la présence en Équateur). Peu de signalements existent au Suriname et en Guyane. Les signalements en Guyane française doivent encore être confirmés. La citation précédente de sa présence au Pérou (Pacheco et al. 1995) a depuis été rétractée par les auteurs.
Le renard des savanes est une espèce très adaptable, occupant une vaste gamme d'habitats allant des marais aux savanes, en passant par le cerrado, la caatinga, et diverses forêts (sèches, galeries, atlantiques, Araucaria). On le trouve jusqu'à 3 000 m d'altitude. Il s'accommode bien de la déforestation et des paysages agricoles ou en régénération. Dans les régions arides du Chaco, il se cantonne aux lisières de forêts et zones ouvertes. Son utilisation de l'habitat varie selon le statut social et les saisons. Dans les savanes inondées de Marajó, il privilégie la savane boisée et les broussailles. Au Venezuela, il se déplace vers des terrains plus élevés en saison des pluies. Au Brésil, il est souvent observé aux interfaces entre pâturages et forêts galeries, et s'adapte aux plantations. Sa présence n'est pas toujours liée à des variables paysagères spécifiques, démontrant sa remarquable flexibilité écologique.

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L'alimentation du renard des savanes est remarquablement opportuniste et diversifiée, ce qui lui permet de prospérer dans une grande variété d'environnements. Il est classé comme un omnivore, avec une prédominance de proies animales, mais une consommation significative de matière végétale, surtout lorsque les ressources animales sont plus rares.
Son régime se compose principalement de petits mammifères tels que des rongeurs (souris, rats) et des lapins, ainsi que d'oiseaux et leurs oeufs. Les reptiles, comme les lézards et les petits serpents, et les amphibiens, sont également des composants réguliers de son alimentation. Une partie importante de son régime est constituée d'invertébrés, notamment des insectes (coléoptères, sauterelles, termites) et des crustacés. En ce qui concerne la matière végétale, le renard des savanes consomme des fruits, des baies, des graines et même des racines, surtout pendant les saisons où ces ressources sont abondantes. Il a été observé qu'il ingère également des charognes si l'occasion se présente.
Cette flexibilité alimentaire est un atout majeur pour sa survie, lui permettant de s'adapter aux fluctuations saisonnières de la disponibilité des ressources. Il chasse principalement seul, utilisant son odorat et son ouïe aiguisés pour localiser ses proies, souvent en embuscade ou en les pourchassant brièvement. Sa capacité à exploiter diverses sources de nourriture en fait un prédateur généraliste essentiel dans son écosystème.

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La reproduction du renard des savanes est un processus bien adapté à son environnement, avec des variations saisonnières influencées par la disponibilité des ressources. La période de reproduction principale a généralement lieu entre l'automne et le printemps dans son aire de répartition, bien que des naissances puissent survenir à d'autres moments en fonction des conditions locales. Les renards des savanes forment des couples monogames, bien que la durée de ces liens et le degré de coopération entre les partenaires puissent varier.
La gestation dure environ 52 à 59 jours, après quoi la femelle donne naissance à une portée de 3 à 6 jeunes, bien que des portées plus petites ou plus grandes aient été observées. Les nouveau-nés sont aveugles et dépendants, pesant environ 120 à 160 grammes à la naissance. Ils sont élevés dans une tanière, qui peut être un terrier abandonné par un autre animal, une crevasse rocheuse, ou un abri naturel bien dissimulé. Les deux parents participent à l'élevage des jeunes, le mâle apportant de la nourriture à la femelle et aux petits une fois qu'ils commencent à se développer. Les jeunes sont sevrés vers l'âge de 2 à 3 mois, mais restent avec leurs parents pendant plusieurs mois supplémentaires, apprenant les techniques de chasse et de survie. Ils atteignent leur maturité sexuelle vers l'âge d'un an, mais ne se reproduisent souvent pas avant leur deuxième année. Le taux de survie des jeunes est influencé par la disponibilité de nourriture, la pression des prédateurs et les conditions climatiques.
Le renard des savanes présente une longévité relativement modeste comparée à certains autres canidés. Dans la nature, il vit généralement entre 6 et 8 ans, bien que certains individus puissent atteindre 10 ans dans des conditions favorables, notamment lorsque la pression de prédation et les risques liés à l’activité humaine sont faibles. En captivité, où il bénéficie de soins vétérinaires et d’une alimentation régulière, il peut vivre jusqu’à 11 ou 12 ans. Sa survie dépend fortement de facteurs écologiques : disponibilité alimentaire, qualité de l’habitat et absence de maladies transmissibles. Les jeunes renards sont particulièrement vulnérables durant leurs premiers mois, période où la mortalité est la plus élevée. Ainsi, bien que son espérance de vie soit limitée, son taux de reproduction compense cette fragilité, assurant la stabilité de ses populations.

Crédit photo: Petruss

Le comportement du renard des savanes est un mélange de traits adaptés à son existence solitaire ou en couple, avec des interactions sociales limitées en dehors de la période de reproduction et d'élevage des jeunes. C'est un animal principalement nocturne ou crépusculaire, bien qu'il puisse être actif pendant la journée dans les zones où la perturbation humaine est minimale ou pendant les périodes de forte demande énergétique, comme l'élevage des jeunes. Il est territorial et marque son territoire avec de l'urine et des fèces, communiquant ainsi avec d'autres individus. La taille du territoire varie en fonction de la disponibilité des ressources, mais il est généralement assez vaste pour soutenir un couple et ses petits. Les vocalisations jouent un rôle dans la communication, incluant des aboiements, des gémissements et des hurlements, qui peuvent être utilisés pour alerter d'un danger, attirer un partenaire ou marquer un territoire.
Lorsqu'il se sent menacé, le renard des savanes peut adopter une posture défensive, hérisser son pelage ou tenter de fuir rapidement. Malgré sa nature prudente, il est capable de s'adapter à la présence humaine dans une certaine mesure, fréquentant parfois les zones agricoles ou périurbaines à la recherche de nourriture. Il utilise des abris naturels tels que des fourrés denses, des rochers ou des terriers abandonnés pour se reposer pendant la journée et élever ses petits. Son comportement opportuniste et sa capacité à s'adapter à différents habitats lui confèrent une résilience face aux changements environnementaux, bien qu'il reste vulnérable aux pressions humaines croissantes.

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Les prédateurs naturels du renard des savanes sont principalement d'autres carnivores de plus grande taille présents dans son aire de répartition en Amérique du Sud. Bien que le renard des savanes soit un chasseur à part entière des petites proies, il est lui-même la cible de superprédateurs qui peuvent le chasser, en particulier les jeunes et les individus malades ou affaiblis.
Parmi les principaux prédateurs figurent de grands félins comme le puma (Puma concolor) et le jaguar (Panthera onca), qui sont au sommet de la chaîne alimentaire dans de nombreux écosystèmes où le renard des savanes est présent. Les grands canidés, comme le loup à crinière (Chrysocyon brachyurus), bien que souvent solitaires et plus spécialisés dans des proies différentes, peuvent également représenter une menace, notamment pour les jeunes renards ou lors de conflits territoriaux. De grands rapaces, tels que la harpie féroce, peuvent également s'attaquer aux jeunes renards ou aux individus de petite taille. En outre, d'autres carnivores de taille similaire ou légèrement supérieure peuvent entrer en conflit avec le renard des savanes pour les ressources ou les territoires, et ces interactions peuvent parfois entraîner la mort d'un individu. La fragmentation de l'habitat et la pression humaine peuvent également exacerber la prédation en forçant les renards à se déplacer dans des zones moins sécurisées ou à interagir davantage avec des prédateurs qui autrement ne les croiseraient pas fréquemment.

Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes
La principale menace potentielle, bien que localisée, provient de la propagation d'infections pathogènes par les chiens domestiques. Dans le parc national de la Serra da Canastra, au Brésil, des renards crabiers attaquent les décharges publiques, en étroite collaboration avec des chiens domestiques non vaccinés, le long des limites du parc..
La fourrure de cette espèce n'a pas de valeur commerciale, car elle est courte et rêche. Cependant des fourrures sont parfois vendues sous la fausse appellation de renard gris en Argentine, et sous la fausse appellation de renard d'Aszara en Uruguay. La vente commerciale illégale est peu développée, en conséquence probable du bas prix des fourrures. Au Paraguay aucune fourrure illégale de cet animal n'a été confisquée entre 1995 et 2002.

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Le renard des savanes n'est pas considéré comme une espèce menacée. La Liste rouge de l'IUCN répertorie l'espèce dans la catégorie "Préoccupation mineure" (LC) en raison de son abondance relative et son occupation sur la plupart des habitats.
En Argentine, le renard des savanes a été considéré comme "non en danger" par la Direction nationale de la faune et de la flore de 1983 (résolution 144), et son exploitation et son utilisation commerciale ont été interdites en 1987. Il n'existe aucune législation de protection spécifique pour cette espèce dans aucun pays, bien que la chasse aux animaux sauvages soit officiellement interdite dans la plupart des pays. En général, il n'existe pas de législation réglementaire spécifique sur les parasites pour le renard des savanes, mais il est fortement détesté localement en tant que nuisible pour le bétail (volailles et agneaux), ce qui conduit à la chasse illégale et aux ventes consécutives de fourrures. Dans certains pays, la lutte antiparasitaire est limitée par des quotas spécifiques (sans primes officielles), bien que le système soit souvent ignoré, abusé ou non renforcé.
En Uruguay, les permis de chasse ne sont plus délivrés depuis 1989, car la prédation des agneaux par les renards est négligeable. On le trouve dans un grand nombre de zones protégées et non protégées dans toute son aire de répartition géographique. Il est apparemment présent dans de nombreux zoos et collections privées à travers l'Amérique du Sud, où il se reproduit généralement bien.

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L'histoire taxonomique du renard des savanes est complexe et a fait l'objet de plusieurs révisions au fil du temps, reflétant les avancées dans les méthodes d'étude et la compréhension des relations évolutives au sein de la famille des canidés. L'espèce a été initialement décrite par Carl Linnaeus en 1766 sous le nom de Canis thous. Cette classification initiale le plaçait dans le même genre que le loup et le chien domestique, une pratique courante à l'époque où les distinctions génériques étaient moins précises. Au cours des siècles suivants, l'étude des canidés d'Amérique du Sud a révélé une grande diversité morphologique et génétique, conduisant à la reconnaissance de genres distincts. C'est en 1839 que Charles Hamilton Smith a proposé le genre Cerdocyon, du grec ancien "kerdo" (renard) et "cyon" (chien), pour distinguer cette espèce des autres membres du genre Canis en raison de ses caractéristiques morphologiques et écologiques uniques, telles que son régime alimentaire omnivore et sa denture particulière.
Depuis lors, le genre Cerdocyon est généralement monotypique, Cerdocyon thous étant la seule espèce reconnue. Cependant, des débats ont existé et existent encore concernant le statut des différentes sous-espèces. Actuellement, plusieurs sous-espèces sont reconnues, notamment :
- Cerdocyon thous aquilus (Bangs, 1898) : localisée au nord‑ouest du continent (Colombie, nord du Venezuela). Elle se distingue par un pelage globalement plus sombre et une taille moyenne légèrement inférieure ou intermédiaire.
- Cerdocyon thous azarae (Wied-Neuwied, 1824) : répandue dans le nord du Brésil. Cette forme présente une coloration brun‑roux plus prononcée, surtout sur le ventre.
- Cerdocyon thous entrerianus (Burmeister, 1861) : répartie au sud‑est (Brésil central, Bolivie, Uruguay, Paraguay, nord de l’Argentine). Taille souvent légèrement supérieure et pelage plus grisâtre.
- Cerdocyon thous germanus (G.M.Allen, 1923) : localisée autour de la région de Bogotá (Colombie). Caractérisée par une taille plus petite et un pelage gris foncé.
- Cerdocyon thous soudanicus (Thomas, 1903) : sous-espèce valide selon les listes taxonomiques. Répandue notamment dans l’est du Venezuela. Reconnaissable par un pelage sombre et dense, parfois plus épais selon l’habitat.
- Cerdocyon thous thous (Linnaeus, 1766) : sous-espèce nominale. Présente au nord de l’Amérique du Sud (Venezuela, Guyane, Guyane française, Suriname, nord du Brésil). Elle présente un pelage brun‑gris typique de l’espèce-type.
La validité de ces sous-espèces et leurs limites géographiques ont été examinées par des études morphologiques, chromosomiques et génétiques. Des analyses ADN mitochondrial et nucléaire ont permis de mieux comprendre les relations phylogénétiques au sein de Cerdocyon thous et par rapport à d'autres canidés sud-américains, tels que les renards du genre Lycalopex ou le loup à crinière (Chrysocyon brachyurus). Ces études génétiques ont confirmé la position de Cerdocyon thous comme un genre distinct au sein des canidés, mais ont aussi mis en lumière la complexité de sa diversification intraspécifique.

© Cláudio Dias Timm - iNaturalist

Nom commun | Renard des savanes |
Autre nom | Renard crabier |
English name | Crab-eating fox |
Español nombre | Zorro cangrejero |
Règne | Animalia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Theria |
Infra-classe | Eutheria |
Ordre | Carnivora |
Sous-ordre | Caniformia |
Famille | Canidae |
Genre | Cerdocyon |
Nom binominal | Cerdocyon thous |
Décrit par | Carl von Linné (Linnaeus) |
Date | 1766 |
Satut IUCN | ![]() |
* Liens internes
Liste Rouge IUCN des espèces menacées
Mammal Species of the World (MSW)
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
* Liens externes
* Bibliographie
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