Loup africain (Canis lupaster)
Le loup africain (Canis lupaster), longtemps confondu avec le chacal doré (Canis aureus), est un canidé indigène d’Afrique du Nord, de l’Est et de certaines régions subsahariennes. Reconnu comme espèce distincte grâce à des analyses génétiques récentes, ce prédateur de taille moyenne joue un rôle crucial dans les écosystèmes africains, en régulant les populations de petits vertébrés et en nettoyant les restes d’animaux morts. Sa plasticité écologique, son opportunisme alimentaire et ses stratégies sociales variées lui permettent de survivre dans des habitats très divers, allant des savanes aux régions semi-désertiques. Malgré sa relative discrétion et une image souvent floue dans les représentations locales, le loup africain mérite une attention scientifique accrue, tant pour sa biologie que pour son importance dans la dynamique écologique des territoires qu’il occupe. Le loup africain est également appelé Loup doré africain.

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Le loup africain présente une morphologie intermédiaire entre celle du chacal et celle du loup gris. Il mesure entre 80 et 100 centimètres de long (sans la queue), avec une hauteur au garrot d’environ 40 à 50 centimètres et un poids variant de 7 à 15 kilogrammes, selon le sexe et la région.
Son pelage, épais mais moins dense que celui du loup eurasien, est généralement gris à brun jaunâtre avec des reflets roux sur les flancs et les oreilles. Le ventre est plus clair, souvent blanchâtre. La queue est touffue, brun foncé à noire, rappelant celle des autres canidés du genre Canis. Ses membres sont fins mais musclés, adaptés à la course et à l’endurance. Le crâne, légèrement plus allongé que celui du chacal doré, possède une dentition robuste permettant une alimentation omnivore incluant la viande, les os et les végétaux. Les yeux, ambrés ou brun clair, expriment une intelligence vive. Les oreilles, grandes et dressées, assurent une excellente audition.
Le dimorphisme sexuel est peu marqué, bien que les mâles soient généralement légèrement plus grands et massifs que les femelles. Son apparence générale évoque une créature élégante, agile et bien adaptée aux milieux ouverts et semi-ouverts de l’Afrique.

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Le loup africain est répandu dans les régions du nord et du nord-est de l'Afrique, du Sénégal et du Maroc à l'ouest jusqu'à l'Égypte, l'Éthiopie et la Somalie à l'est, puis s'étend vers le sud jusqu'au nord du Nigéria, au nord du Cameroun, au nord de la République centrafricaine et au nord de la Tanzanie. L'espèce n'a été reconnue que récemment comme distincte, sur des bases morphologiques et moléculaires, du chacal doré (Canis aureus) et, par conséquent, l'aire de répartition du chacal doré en Afrique telle qu'elle était comprise jusqu'à présent est ici considérée comme représentant l'aire de répartition du loup africain.
Grâce à sa tolérance aux conditions sèches et à son régime alimentaire omnivore et adaptable, le loup africain est capable d'occuper des zones semi-désertiques, des prairies courtes à moyennes et des savanes. En Éthiopie, l'espèce a été observée à des altitudes allant jusqu'à 3 800 m dans les monts Balé et jusqu'au niveau de la mer en Érythrée.

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Le loup africain est un prédateur opportuniste et omnivore, ce qui lui confère une grande adaptabilité dans divers environnements. Son régime alimentaire est extrêmement varié, incluant petits mammifères (rongeurs, lièvres, jeunes antilopes), oiseaux, reptiles, insectes et charognes. Il est aussi connu pour consommer des fruits, des baies et des restes d’origine humaine dans les zones périurbaines. Dans certaines régions, il chasse activement des proies comme les damans, les lièvres du Cap ou les dik-diks. Il est également un fouilleur habile, capable de repérer et de déterrer des rongeurs ou des oeufs d’oiseaux nichant au sol. Il complète souvent son alimentation avec des déchets, en particulier près des villages et des campements humains.
Le loup africain adopte des stratégies alimentaires variées : chasse solitaire pour les proies de petite taille, chasse en couple ou en groupe restreint pour des cibles plus grandes ou pour accéder à des carcasses défendues par d'autres charognards. Les études isotopiques et les analyses de contenus stomacaux révèlent une grande flexibilité saisonnière de son régime : en saison sèche, il dépend davantage des fruits ou des charognes, tandis qu’en saison humide, il accède plus facilement à de petites proies abondantes.
Cette plasticité trophique contribue à sa survie dans des habitats aussi contrastés que le Sahel, les plateaux éthiopiens ou les forêts claires d’Afrique de l’Est. Contrairement au loup gris, il chasse rarement en meute et préfère les proies accessibles individuellement ou en duo, ce qui reflète une forme d’adaptation aux écosystèmes africains plus fragmentés et à la concurrence accrue avec d’autres carnivores comme les hyènes, les servals ou les félins.

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La reproduction du loup africain suit un schéma monogame, avec la formation de couples stables qui coopèrent dans la défense du territoire, la recherche de nourriture et l’élevage des jeunes. La saison de reproduction varie selon les régions, généralement influencée par les conditions climatiques. Dans les zones sahéliennes et éthiopiennes, les accouplements ont souvent lieu en fin de saison sèche, ce qui permet une mise bas au début de la saison des pluies, moment où les ressources alimentaires augmentent.
La gestation dure environ 60 à 63 jours. La femelle met bas dans un terrier, une cavité rocheuse ou une tanière abandonnée. Les portées comptent de 2 à 6 petits en moyenne, bien que certaines observations mentionnent jusqu’à 8 louveteaux. À la naissance, les petits sont aveugles, sourds et entièrement dépendants de leur mère. Les deux parents participent activement à leur soin : la femelle allaite, tandis que le mâle fournit de la nourriture ou garde la tanière. Le sevrage intervient vers l’âge de 6 semaines, et les jeunes commencent à suivre les adultes dans leurs déplacements dès 3 mois. Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle vers 1 à 2 ans, mais restent parfois au sein du groupe familial pendant un an ou plus, contribuant à l’élevage des portées suivantes. Cette structure sociale, bien que moins hiérarchisée que chez le loup gris, favorise un apprentissage efficace des compétences de chasse et une meilleure survie des petits. Le taux de mortalité infantile reste cependant élevé, du fait de la prédation et des maladies.
Le loup africain vit généralement entre 6 et 10 ans à l’état sauvage, bien que certains individus puissent atteindre 12 ans dans des conditions favorables. En captivité, où il est rarement maintenu, sa longévité peut légèrement dépasser cette moyenne, atteignant parfois 14 ans.

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Le loup africain présente une grande variabilité comportementale, selon l’environnement, la pression humaine et la densité de proies. Il vit principalement en couples ou en petites unités familiales, rarement en meutes étendues comme le loup gris. Territorial, il marque son domaine à l’aide d’urine, de fèces et de hurlements caractéristiques, parfois confondus avec ceux des chacals. Le territoire d’un couple peut couvrir entre 5 et 20 km² selon les ressources disponibles.
Nocturne dans les régions à forte présence humaine, il peut être partiellement diurne dans les zones peu perturbées. Le loup africain communique par vocalisations, postures corporelles et signaux olfactifs. Il est capable d’ajuster son activité selon les cycles lunaires et la température ambiante. Curieux mais prudent, il évite généralement les confrontations avec les humains et d’autres prédateurs, sauf pour défendre ses petits. Il manifeste une grande capacité d’apprentissage et de mémoire spatiale, en particulier pour la localisation des points d’eau ou des sites de chasse favorables.
Bien qu’il puisse vivre seul lorsqu’il est jeune ou expulsé du groupe familial, il recherche souvent à former une paire dès qu’il atteint sa maturité. Loin d’être un simple charognard, il est aussi capable de comportements coopératifs, notamment lors de la défense de carcasses ou de la dissuasion de rivaux. Les interactions interspécifiques peuvent être hostiles (avec les hyènes ou les léopards) ou neutres (avec les rapaces charognards). Il adapte ses déplacements pour éviter les risques, en particulier dans les régions densément peuplées ou agricoles.

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Le loup africain est lui-même un prédateur de rang intermédiaire, mais il n’est pas exempt de menaces. Ses jeunes, en particulier, sont exposés à de nombreux risques. Les principaux ennemis naturels des louveteaux sont les rapaces de grande taille (aigles, vautours), les hyènes (notamment la hyène tachetée) et certains félins comme le serval, le caracal, voire le léopard. Les varans et les serpents peuvent aussi s’attaquer aux très jeunes petits laissés momentanément sans surveillance. Les adultes, en revanche, sont rarement attaqués, sauf en cas de compétition directe autour d’une proie ou d’un site de reproduction.
Dans certaines régions d’Afrique du Nord et de l’Est, les bergers le considèrent comme une menace pour le bétail, bien qu’il s’attaque rarement à des proies aussi grandes que des chèvres ou des moutons adultes. La fragmentation des habitats, l’extension des cultures, la réduction des proies sauvages et la pression cynégétique limitent parfois ses populations locales. Malgré cela, le loup africain démontre une résilience remarquable grâce à son comportement furtif, sa plasticité alimentaire et sa capacité à éviter les zones trop risquées. Il coexiste parfois avec d'autres carnivores africains en occupant des niches légèrement différentes ou en chassant à d'autres moments. En période de famine, il peut être en compétition directe avec des hyènes ou d'autres charognards pour l’accès aux restes de carcasses, ce qui engendre parfois des conflits violents et dangereux pour sa survie.

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Le loup d'Afrique connaît probablement un lent déclin dans certaines parties de son aire de répartition en raison du manque d'habitat et de programmes de lutte anti-prédateurs indiscriminés. L'espèce est considérée comme un prédateur clé du bétail dans de nombreuses régions des hauts plateaux éthiopiens et ailleurs. On le trouve fréquemment à proximité des habitations humaines, probablement en raison d'une plus grande disponibilité de nourriture provenant des déchets humains et des proies du bétail. Cependant, l'urbanisation prolongée peut également affecter la disponibilité des abris, notamment pour la reproduction. Le loup d'Afrique peut également être occasionnellement chassé comme gibier et consommé, comme cela a été observé au Maroc.
Actuellement, le loup africain n'est pas considéré comme une espèce en danger d'extinction. La Liste rouge de l'IUCN répertorie l'espèce dans la catégorie "Préoccupation mineure" (LC).
Le loup africain est présent dans un grand nombre d'aires protégées dans toute son aire de répartition, y compris le complexe Serengeti-Masai Mara-Ngorongoro en Afrique de l'Est. L'espèce n'est pas couramment détenu dans des programmes d'élevage pour la conservation. La plupart de ce que l'on sait de la biologie de cette espèce provient d'études menées dans le Serengeti et plus récemment dans les hautes terres de Guassa en Éthiopie. Il existe par ailleurs peu d'informations quantitatives disponibles sur les densités, l'utilisation de l'habitat et les schémas de répartition par rapport à la disponibilité de la nourriture. Des informations sur les facteurs de dispersion, de survie et de mortalité des adultes, des petits et des individus en dispersion sont nécessaires. Les aspects de la maladie en relation avec la dynamique des populations et la transmission doivent être mieux compris.

Auteurs: Geoffroy Saint-Hilaire Etienne; Cuvier Frédéric

L'histoire taxonomique du loup africain est un cas d'école illustrant comment la biologie moléculaire a révolutionné notre compréhension des relations évolutives entre les espèces. Pendant près de deux siècles, cet animal a été un sujet de confusion, considéré à tort comme une simple variation géographique d'une autre espèce, avant d'être finalement reconnu comme une entité distincte et surprenante.
L'espèce fut initialement décrite par Antoine-François Andréossy en 1820, mais il la considéra comme une sous-espèce du chacal doré (Canis aureus). Il la nomma Canis aureus lupaster, littéralement le "chacal doré loup" ou "chacal loup". Cette désignation reflétait déjà une reconnaissance de ses caractéristiques "loup-like" par rapport aux autres chacals, mais elle le rattachait fermement au genre Canis et à l'espèce aureus. Cette classification était largement acceptée en raison de la ressemblance morphologique superficielle : une taille intermédiaire, une coloration dorée ou gris-fauve, et une silhouette générale qui ne le distinguait pas radicalement du chacal doré d'Asie et d'Europe.
Tout au long du XXe siècle, des naturalistes et zoologistes observateurs ont parfois émis des doutes. Ils notaient que les populations nord-africaines et est-africaines de lupaster tendaient à être plus grandes, plus robustes, avec un crâne plus large et une dentition plus puissante que les Canis aureus typiques d'Eurasie. Certains les décrivaient même comme ayant des allures plus "loupines" que "chacalines". Cependant, ces observations n'étaient pas suffisantes pour justifier une révision taxonomique majeure sans preuves plus irréfutables.
Le tournant survient avec une étude révolutionnaire publiée en 2011 dans la revue PLOS ONE par Klaus-Peter Koepfli, John Pollinger, Robert Wayne et leurs collaborateurs. Cette équipe a entrepris une analyse phylogénétique approfondie des canidés utilisant l'ADN mitochondrial et des marqueurs microsatellites. Cette découverte a clairement démontré que Canis aureus lupaster n'était pas une sous-espèce de Canis aureus, mais une lignée évolutive ancienne et distincte en Afrique.
Sur la base de ces preuves génétiques écrasantes, les auteurs ont proposé de ressusciter l'ancien nom d'espèce Canis lupaster pour cette population, le reconnaissant ainsi comme une espèce à part entière : le Loup Africain ou Loup Doré Africain. Ce nom reflétait à la fois son origine géographique et sa parenté génétique avec les loups.
Une étude indépendante menée par Philippe Gaubert et ses collègues en 2012, également publiée dans PLOS ONE, a renforcé ces conclusions. En utilisant des marqueurs génétiques différents et un échantillonnage plus large à travers l'Afrique du Nord et de l'Ouest, ils ont non seulement confirmé la validité de Canis lupaster en tant qu'espèce distincte, mais ont également révélé l'étendue de sa répartition géographique. L'espèce est présente du Maroc à l'ouest jusqu'à la Corne de l'Afrique à l'est, et s'étend même dans certaines parties du Sahel.
Historiquement, le nom Canis anthus a été proposé par le zoologiste français Frédéric Cuvier en 1820 pour décrire un canidé du Sénégal, en Afrique de l'Ouest. Cuvier le distinguait déjà des chacals, le décrivant comme plus élégant, avec une voix plus mélodieuse et une odeur moins forte. Le nom "anthus" ferait référence à la famille des Anthus décrits par Pline l'Ancien, dont les membres se transformeraient en loups-garous.
Pour certains taxonomistes, Canis anthus est potentiellement le plus ancien nom valide pour cette lignée distincte de canidés africains. Selon les règles de nomenclature zoologique, le nom le plus ancien et correctement décrit a la priorité. Le problème est que les spécimens types de Cuvier (ceux sur lesquels il a basé sa description) sont perdus. Cela rend difficile de confirmer avec certitude si le Canis anthus original correspondait bien à l'espèce que nous appelons aujourd'hui le loup africain. De plus, il est possible que les deux spécimens décrits par Cuvier aient représenté des espèces différentes.
Après les études génétiques révolutionnaires de Koepfli et al. (2011) et Gaubert et al. (2012) qui ont démontré que le "chacal doré africain" était en réalité une espèce de loup distincte, il y a eu un débat sur le nom scientifique le plus approprié. Cependant, le consensus actuel dans la communauté scientifique, notamment au sein du Canid Specialist Group de l'IUCN, penche en faveur de Canis lupaster Hemprich & Ehrenberg, 1832. La raison principale est la clarté et la disponibilité d'un spécimen type bien conservé pour Canis lupaster. Le spécimen type de Canis lupaster a été collecté lors d'une expédition et est conservé au Museum für Naturkunde de Berlin (Allemagne). Cela élimine l'ambiguïté qui entoure Canis anthus en raison de la perte de ses spécimens originaux.

© Mourad Harzallah - iNaturalist

Nom commun | Loup africain |
Autre nom | Loup doré africain |
English name | African Wolf African Golden Wolf |
Español nombre | Lobo dorado africano |
Règne | Animalia |
Règne | Animalia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Theria |
Infra-classe | Eutheria |
Ordre | Carnivora |
Sous-ordre | Caniformia |
Famille | Canidae |
Genre | Canis |
Nom binominal | Canis Lupaster |
Synonyme | Canis anthus |
Décrit par | Wilhelm Hemprich Christian Gottfried Ehrenberg |
Date | 1832 |
Satut IUCN | ![]() |
* Liens internes
Liste Rouge IUCN des espèces menacées
Mammal Species of the World (MSW)
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
* Liens externes
* Bibliographie
Rueness, E. K. et al. (2011). The cryptic African wolf: Canis aureus lupaster is not a golden jackal and is not endemic to Egypt. PLoS ONE, 6(1), e16385.
Koepfli, K. P. et al. (2015). Genome-wide evidence reveals that African and Eurasian golden jackals are distinct species. Current Biology, 25(16), 2158–2165.
Viranta, S. et al. (2017). Evolutionary history of Canis lupus and its taxonomic implications based on mtDNA and genome-wide SNPs. Scientific Reports, 7(1), 1–13.
Gaubert, P. et al. (2012). Reviving the African wolf: A new taxonomic status revealed by mitochondrial and nuclear DNA. Comptes Rendus Biologies, 335(7), 518–527.
Wilson, D. E., & Mittermeier, R. A. (Eds.) (2009). Handbook of the Mammals of the World. Vol. 1: Carnivores. Lynx Edicions, Barcelona.
Kingdon, J. (2015). The Kingdon Field Guide to African Mammals. 2nd ed., Bloomsbury Publishing.
Hunter, L. (2019). Carnivores of the World. 2nd ed., Princeton Field Guides.
Delgado, M. M., & Buesching, C. D. (2018). Canids: Foxes, Wolves, Jackals and Dogs – Status Survey and Conservation Action Plan. IUCN/SSC Canid Specialist Group.
Gutema, T.M., Atickem, A., Dessalegn Chala, T., Bekele, A., et Sillero-Zubiri, C. (2019). Foraging ecology of African wolves (Canis lupaster) and its implications for the conservation of Ethiopian wolves (Canis simensis). Royal Society Open Science, 6(9), 190772.
Eddine, A., Gomes Rocha, R., Mostefai, N., Karssene, Y., & De Smet, K. (2020). Demographic expansion of an African opportunistic carnivore during the Neolithic revolution. Biology Letters, 16(1), 20190560.