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Parc national de Chitwan


Créé en 1973, le parc national de Chitwan est un parc national situé au Népal. Ce site est considéré par l'UNESCO comme l'un des rares vestiges non perturbés de la région du Teraï, qui s'étendait sur les piémonts de l'Inde et du Népal. Le parc est le site touristique le plus populaire du Népal, après Kathmandou et Pokhara. Ce parc est également appelé parc national de Chitawan qui signifie "au cœur de la jungle". Il est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1984.


Parc national de Chitwan
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PRÉSENTATION DU PARC

Le parc national de Chitawan est la plus ancienne des zones protégées au Népal situé au pied de l'Himalaya, dans le district de Chitwan, à environ 200 kilomètres au sud-ouest de la ville de Katmandou. Ce parc a été fondé en 1973 et couvre une superficie totale de 932 km². Le parc est composé d'une variété d'écosystèmes comprenant les collines Churia, les bras morts du fleuve Trishuli qui traverse la région, les plaines inondables de la rivière Rapti, celle de Reu et de Narayani. Les collines Churia s'élèvent lentement vers l'est à partir de 150 m à plus de 800 m.

La vallée de Chitwan se compose de forêts tropicales et subtropicales. Les forêts de sals couvrent 70 % du parc. Les feuilles de ces arbres sont utilisées localement pour confectionner des plats pour les festivals et pour les offrandes religieuses. La prairie couvre, quant à elle, 20 % de la superficie du parc.


Parc national de Chitwan carte
Situation géographique du parc national de Chitwan

LE CLIMAT

Le parc dispose d'une gamme étrange de période climatique offrant chacune une expérience unique. D'octobre à février, la température de 25 degrés offre un climat très agréable. De mars à juin les températures peuvent atteindre les 43 degrés. Le temps chaud et humide cède la place à la saison des moussons qui dure généralement de fin juin à septembre. Les rivières débordent souvent en cette saison inondant les prairies.


Chitwan paysage
Paysage nocturne du parc national de Chitwan

HISTOIRE

Avant les années 1950, les forêts du Teraï ont obtenu une certaine protection par les souverains du Népal dans le but d'en faire une réserve de chasse au gros gibier. En plus de l'arrêté des dirigeants du régime Rana, les maladies mortelles comme le paludisme ont fourni une protection naturelle pour la forêt des interventions humaines. Au début du XIXe siècle, le gouvernement du Népal avait une politique visant à interdire toute culture dans le Teraï, pour maintenir une barrière naturelle grâce aux maladies comme moyen de défense contre l'invasion de l'Empire britannique dans le sud du pays.

Sous le régime Rana au Népal (1946-1950), la vallée de Chitwan a été maintenue comme une réserve de chasse exclusivement réservée aux dirigeants Rana et à leurs invités. Les grands noms d'Europe ainsi que les États princiers de l'Inde ont été invités à prendre part à la chasse au gros. Les dossiers indiquent que pas moins de 120 tigres, 38 rhinocéros, 27 léopards et 15 ours ont été tués en une seule partie de chasse.


Chasse aux fauves au Népal
Chasse aux fauves au Népal

En 1946, le Premier ministre du régime Rana Jung Bahadur Rana déclare la zone de Chitwan comme réserve de chasse réservée exclusivement à la classe privilégiée et a introduit des mesures de protection de la faune par la promulgation de sanctions sévères contre le braconnage de certains animaux sauvages. En 1950, alors que la population locale ne comptait pas moins de 36 000 âmes, les populations de rhinocéros se réduisaient à vue d'oeil et ne comptaient déjà plus que 800 individus.

En 1954, l'United States Agency for International Development (USAID) entame plusieurs projets d'éradication du paludisme dans le Teraï. En 1959, alors que la population de rhinocéros tombait au nombre de 300, la division de gestion de la faune est fondé dans le cadre du département des forêts et s'établit à Tukauli. La rhino Patrol a pour ordre de protéger à tout prix les derniers rhinocéros indien restants. Malgré cela, il faudra attendre 1972 pour que leur nombre augmente à nouveau.

C'est en 1973 que la région obtient enfin le statut de parc national. Au cours de la même année le "Népal Ecology Project Tiger" débute à Sauraha en collaboration avec le HMG Népal, la Smithsonian Institution et le WWF. En 1977, le Gharial Conservation Project (Centre de reproduction en captivité) débute son activité à Kasara avec le soutien de la société zoologique de Francfort. Ceci dans le but de protéger et de conserver le gavial du Gange qui est sur le point de disparaître. En 1984, alors que le parc de Chitwan est classé comme site du patrimoine mondial par l'UNESCO, la population de gavial du Gange atteignait le nombre de 58 spécimens à l'état sauvage et de 70 en captivité.


Chasse au tigre au Népal
Chasse au tigre au Népal

LA FLORE DU PARC DE CHITWAN

La flore du parc national de Chitwan est très luxuriante. Le parc est exceptionnellement riche en variétés de plantes dont 570 espèces différentes ont été enregistrées à ce jour. Les forêts de sals recouvrent environ 70 % de la superficie du parc. Si ce type d'arbre prolifère plutôt dans les basses-terres de Kasra, ailleurs le sal se confond avec le pin chir (Pinus roxburghii) le long de la face sud des collines Churia et avec des essences comme le baehra (Terminalia belerica), le palissandre d'Inde (Dalbergia latifolia), le baboul (Indica Dillenia) et le Pinnata Garuga sur le versant nord. La forêt riveraine et les prairies, qui forment une mosaïque le long des rives, sont maintenues par les inondations saisonnières. L'acacia à cachou ou cachoutier (Acacia catechu) et le palissandre forment une association qui prédomine dans les basses-terres qui échappent aux inondations.

Les prairies recouvrent environ 20 % de la superficie du parc et sont réparties en 7 types différents : L'espèce Themeda villosa forme un couvercle d'herbe haute dans les clairières des forêts de sals. Les espèces Saccharum et Arenga forment une association pure et mixte de hautes herbes. L'association des espèces Arundo et Phragmites forment des peuplements denses le long des ruisseaux dans la plaine inondable et autour des lacs. L'Imperata cylindrica prolifère surtout dans les zones anciennement occupées par des villages avant leur évacuation en 1964. Diverses herbes courtes et fines telles que les espèces Polygonum plebeium, Cyperus carex, Kyllinga, Mariscus et Persicaria poussent sur des bancs de sable exposées pendant les mois secs et prolifèrent au début des pluies en mai. Les espèces Cynodon dactylon et Chrysopogon aciculatus ainsi que d'autres herbes courtes poussent dans des zones proches de la forêt riveraine toute l'année. Elles sont détruites par les inondations répétées au début de la mousson.


Chitwan forêt
Paysage forestier du parc national de Chitwan

LA FAUNE DU PARC DE CHITWAN

Le parc national de Chitwan est très riche en terme de biodiversité en raison de son large éventail d'habitats et d'environnements hétérogènes. Il ne compte pas moins de 56 espèces de mammifères, plus de 800 espèces différentes d'oiseaux, 47 espèces de reptiles dont 19 sont des serpents, et pas moins de 113 espèces de poissons.


Rhinocéros indien
Rhinocéros indien au parc national de Chitwan

* Les mammifères

Parmi les mammifères les plus connus du parc on peut citer le rhinocéros indien ainsi que le tigre. Ce dernier a fait l'objet d'une étude à long terme commencée en 1974. Le léopard est très répandu ainsi que d'autres espèces de mammifères menacées comprenant le dhole, l'ours lippu, le dauphin du Gange, le gaur et le lapin d'Assam sont également présents.

Les autres mammifères que l'on peut rencontrer dans le parc sont principalement le macaque rhésus, la loutre, la martre à gorge jaune, la grande civette indienne, la mangouste, le chat viverrin, le chat léopard, le chaus, le chacal doré, la hyène rayée, le cerf cochon, le sanglier, le pangolin chinois, le porc-épic indien, le cerf aboyeur et le cerf axis. La biomasse des ongulés sauvages autour des fleuves et dans les zones à hautes herbes a été estimée à 18 590 kg au km².


Gaur
Gaur au parc national de Chitwan

* Les oiseaux

Chaque année, les ornithologues amateurs arrivent des quatre coins du monde afin d'observer l'avifaune du parc. C'est dans le parc de Chitwan que le plus grand nombre d'espèces d'oiseaux a été observé au Népal. Ceci est attribué au fait que Chitwan possède un large éventail de type d'habitat permettant d'accueillir une multitude d'espèce volatile. Il y a 10 espèces nicheuses dont le Népal peut se vanter de posséder. On peut citer par exempe l'outarde du Bengale, le garrulaxe à col roux, le turnix d'Andalousie, la graminicole rayée et le cratérope à bec fin.

En outre, Chitwan est la seule aire protégée où les espèces suivantes considérées comme étant en péril au Népal ont été trouvés : le blongios de Chine (Ixobrychus sinensis), le baza huppard (Aviceda leuphotes), le faucon laggar (Falco jugger), la caille peinte (Excalfactoria chinensis), le colombar à gros bec (Treron curvirostra), le carpophage à manteau brun (Ducula badia), le coryllis vernal (Loriculus vernalis, le coucou à collier (Clamator coromandus), le coucou de Sonnerat (Cacomantis sonneratii), le hibou-pêcheur roux (Ketupa flavipes), le martinet du Cochinchine (Hirundapus cochinchinensis), le martin-pêcheur méninting (Alcedo meninting), le picumne à sourcils blancs (Sasia ochracea), l'eurylaime psittacin (Psarisomus dalhousiae), la brève à capuchon (Pitta sordida), le bulbul flavéole (Criniger flaveolus), le garrulaxe à collier (Garrulax monileger) et le petit arachnothère (Arachnothera longirostra).

Chitwan est un lieu très important pour l'hivernage des oiseaux. Les visiteurs d'hiver venant de l'extérieur du Népal et de nombreux migrants d'altitude qui descendent vers la plaine en dehors de la saison de reproduction, offrent un point d'arrêt précieux pour le passage de nombreuses espèces migrantes.


Blongios de Chine
Blongios de Chine au parc national de Chitwan

* Les reptiles

Le parc national de Chitwan abrite environ dix-neuf espèces de serpents, y compris le cobra royal (Ophiophagus hannah), le fer de lance asiatique (Cryptelytrops albolabris), le bongare indien (Bungarus caeruleus) et le python molure (Python molurus). On y trouve également quelques espèces de crocodiles tels que le crocodile des marais (Crocodylus palustris) et le gavial du Gange (Gavialis gangeticus).

L'hiver est le meilleur moment pour observer le gavial. Tout en se dorant au soleil sur les rives des rivières, il subsiste essentiellement grâce aux poissons, petits mammifères et en récupérant les carcasses d'animaux morts. Parmi les 21 espèces de crocodiliens dans le monde le gavial est considéré comme étant le plus grand mais aussi comme l'espèce la plus menacée.

Dans le début des années 1950, environ 235 gavials vivaient dans la rivière Narayani. La population a ensuite considérablement diminué pour ne compter plus que 38 spécimens en 2003. Chaque année, les œufs sont collectés le long des rivières pour les faire éclore dans le centre d'élevage de la Gharial Conservation Alliance. Les petits sont élevés jusqu'à l'âge de 6 ans, ensuite ils sont réintroduits dans le système fluvial Narayani-Rapti. Malheureusement, très peu d'entre eux survivent pendant la première année de liberté.


Gavial du Gange
Gavial du Gange au parc national de Chitwan

* Les poissons

Les rivières du parc Chitwan abritent une grande variété de poissons comptant près de cent treize espèces différentes. On y recense notamment plusieurs espèces de tor, le barbu, l'orphie, le poisson-globe, le chitala, le poisson-zèbre et la lamproie des rivières.


Orphie
Orphie du parc national de Chitwan

GESTION DU PARC

Le parc de Chitwan a été classé comme zone menacée et protégée par la commission de l'IUCN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) sur les parcs nationaux et aires protégées en 1990 afin de palier à un projet de création d'un barrage hydroélectrique sur la rivière Narayani en amont du parc et un projet d'irrigation sur la rivière Rapti. Ces deux projets auraient réduit le débit de ces rivières de près de 75 %, entraînant ainsi des changements sur les écosystèmes et affectant sérieusement la faune aquatique et terrestre. Dans une étude récente sur le projet d'irrigation, les conclusions disent que les risques environnementaux du projet sont trop élevés et recommandent qu'il soit reformulé ou remplacé par un ou plusieurs projets à moindre coût.

L'antagonisme a longtemps existé entre le parc et les populations locales. Les principales raisons de ces conflits sont les pertes humaines (3 à 5 personnes tuées par le rhinocéros et le tigre), la perte de bétail (le bétail domestique peut constituer jusqu'à 30 % du régime alimentaire du tigre), les dommages sur les cultures (environ 10 %) et les restrictions concernant l'utilisation des ressources naturelles du parc (chasse, pêche, pâturage,collecte de bois et de fruits). 16 personnes ont été tuées par des tigres dans et autour du parc entre octobre 1980 et le début 1989.


Coupe d'herbes à Chitwan
Coupe d'herbes à Chitwan

La collecte illégale de bois de chauffage pendant la saison de coupe d'herbe est un obstacle à la bonne gestion du programme et, à long terme, devra être résolue par la création de plantations d'arbres dédiées au bois de chauffe autour du parc. La collecte de grands graminées est bien contrôlé, mais elle a inévitablement entraîné des changements dans les compositions florales des prairies. Le brûlage annuel semble maintenir les prairies, mais le fromager Bombax ceiba est non seulement résistant aux incendies mais empiète également dangereusement sur ces habitats. Le pâturage excessif le long de la frontière fluviale de Padampur Panchayat accélère l'érosion des rivières. Ceci a pour conséquence que les terres cultivables de grandes valeurs sont en train de disparaître.

Le développement des infrastructures touristiques (hôtels et salons de thé) sur le côté Est du parc n'a pas été contrôlé. En général, l'augmentation rapide du nombre de visiteurs étrangers à Chitwan a conduit au gonflement des prix sur les aliments de base ainsi que sur les produits ménagers. Ce problème est aggravé par le fait que peu de gens locaux sont employés au service du parc et augmente donc la pauvreté du secteur. Le braconnage a récemment augmenté. Au moins huit rhinocéros ont été tués entre août 1990 et mars 1991 et on compte au moins trois tigres empoisonnés en novembre 1990.

La jacinthe d'eau du genre Icornia, une espèce introduite, pose des problèmes d'étouffement sur les cours d'eau. La fréquentation toujours plus croissante des touristes est également soupçonné d'avoir des impacts négatifs sur le parc.


Jacinthe d'eau
Jacinthe d'eau au parc de Chitwan

SOURCES


The Encyclopedia of Earth

Chitwan National Park

Parc national de Chitwan - UNESCO World Heritage Centre

Instinct Voyageur

UNESCO World Heritage Centre

Wikipédia