Takin (Budorcas taxicolor)
Le takin (Budorcas taxicolor) est un grand capriné originaire des régions montagneuses de l’Himalaya et de l’Asie de l’Est. Ce bovidé massif, au corps trapu et à la fourrure épaisse, évolue dans les forêts tempérées et les prairies d’altitude du Bhoutan, de Chine, d’Inde et du Myanmar. En dépit de son apparence singulière, mélange de chèvre, de gnou et de boeuf musqué, le takin est un animal très bien adapté à son environnement escarpé et rude. Espèce emblématique du Bhoutan, où il est protégé, il mérite une attention particulière tant pour sa biologie que pour sa conservation.

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Le takin est un animal au profil robuste et imposant, dont la morphologie trahit l'adaptation à des habitats montagneux froids et escarpés. Mesurant entre 170 et 220 cm de long, pour une hauteur au garrot de 100 à 140 cm, il peut peser de 250 à 350 kg, certains individus dépassant même les 400 kg. Sa silhouette trapue est soutenue par des membres courts et puissants, qui facilitent la marche sur les terrains accidentés. Sa tête massive se prolonge par un museau large et court, des yeux saillants et une paire de cornes épaisses, courbées vers l’arrière chez les deux sexes, bien que plus développées chez les mâles.
La fourrure du takin est longue, huileuse et dense, variant du jaune doré au brun foncé selon les sous-espèces et les saisons. Elle joue un rôle crucial contre le froid et l'humidité. Les sabots larges à coussinets souples permettent une adhérence optimale sur les rochers glissants. La structure nasale complexe du takin participe à la régulation thermique et à l'humidification de l'air inspiré. Son apparence évoque un croisement entre le gnou, le boeuf musqué et la chèvre, ce qui reflète bien sa place unique dans la famille des bovidés. Chaque élément morphologique du takin témoigne de son adaptation remarquable à la vie alpine, où l'équilibre entre force, endurance et résistance climatique est vital à sa survie.

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Le takin est présent dans les régions montagneuses de l'Himalaya oriental et des plateaux tibétains adjacents. Sa répartition s'étend sur le Bhoutan, la Chine (sud-est du Gansu, Sichuan, Shaanxi, sud-est du Tibet et nord-ouest du Yunnan), le nord-est de l'Inde (Arunachal Pradesh et Sikkim) et le nord du Myanmar.
* Takin doré (Budorcas taxicolor bedfordi) : Cette sous-espèce est endémique des monts Qinling, dans le sud du Shaanxi en Chine, où elle occupe les chaînes montagneuses entre 1 500 et 3 600 mètres d'altitude. Sa répartition couvre une vaste zone de 17 à 18 comtés de la province du Shaanxi.
* Takin Mishmi (Budorcas taxicolor taxicolor) : On le trouve dans le sud-est du Tibet et le nord-ouest du Yunnan en Chine. Sa distribution chinoise est divisée par l'extrême nord-est de l'Inde et le nord du Myanmar. Au Tibet, il est présent au sud du grand coude du fleuve Yarlung Zangbo. Dans le Yunnan, il habite la chaîne de Gaoligongshan. Au Myanmar, il occupe les hautes montagnes de l'État Kachin, près de la frontière chinoise. La limite avec le takin du Bhoutan est incertaine.
* Takin du Sichuan (Budorcas taxicolor tibetana) : Cette sous-espèce se rencontre le long de la marge orientale du plateau tibétain, s'étendant des monts Min (à la frontière Sichuan-Gansu) jusqu'à la frontière du Yunnan, en passant par les monts Qionglai. Son aire de répartition couvre plus de 50 comtés de ces régions montagneuses.
* Takin du Bhoutan (Budorcas taxicolor whitei) : Au Tibet, il est présent au sud du fleuve Yarlung Zangbo, sur le flanc sud de l'Himalaya oriental. Au Bhoutan, bien que sans recensement précis, il est supposé exister en populations dispersées le long de la frontière nord, avec le parc national de Jigme Dorji comme principal bastion. En Inde, il est présent dans l'Arunachal Pradesh et le Sikkim, habitant les forêts subtropicales à subalpines.

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Le takin est un herbivore strict dont le régime alimentaire s’adapte à la disponibilité saisonnière des ressources en montagne. Il se nourrit principalement de feuilles, de jeunes pousses, d’écorces, de graminées, de bambous et d’herbes alpines. Les saisons dictent la composition de son alimentation : en été, lorsque la végétation est abondante, il consomme surtout des feuillages tendres et des herbacées, tandis qu’en hiver, il se rabat sur les branches, les mousses, les lichens et l’écorce des arbres.
Doté d’un système digestif de ruminant complexe, le takin est capable d’extraire un maximum de nutriments à partir d’aliments relativement pauvres. Il se nourrit en marchant, grimpant souvent sur les pentes abruptes pour atteindre les jeunes feuilles ou les pousses situées en hauteur. Les groupes de takins suivent des routes saisonnières entre les pâturages d’été en altitude et les forêts plus basses en hiver.
L’accès aux sources de sel minéral est également essentiel à leur équilibre alimentaire, et ces animaux parcourent parfois de longues distances pour atteindre des zones riches en sel, connues sous le nom de "licks". Ces lieux sont d’ailleurs propices à l’observation des takins en grand nombre. Leur comportement alimentaire est généralement diurne, avec des pics d’activité tôt le matin et en fin d’après-midi. Grâce à leur dentition robuste, ils peuvent mastiquer des végétaux coriaces que d’autres herbivores ne consomment pas, ce qui leur permet d’occuper une niche écologique relativement peu compétitive.

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La reproduction du takin suit un rythme saisonnier, adapté aux rigueurs de l’environnement montagnard. La période de rut se déroule entre juin et août, en été, lorsque les conditions climatiques sont les plus clémentes et que la nourriture est abondante. Durant cette période, les mâles deviennent plus actifs, solitaires et parfois agressifs. Ils se déplacent à la recherche de femelles en oestrus et entrent fréquemment en compétition avec d’autres mâles. Les combats sont rituels et rarement mortels, impliquant des affrontements de cornes impressionnants. Une fois qu’un mâle dominant s’est accouplé avec une ou plusieurs femelles, il reprend souvent son errance solitaire.
La gestation dure environ 7 à 8 mois, et les naissances ont lieu entre janvier et février. Une femelle met généralement bas à un seul petit, rarement deux. À la naissance, le jeune pèse environ 5 à 7 kg, il est bien développé et peut se tenir debout et suivre sa mère peu de temps après sa venue au monde. La mère est très protectrice et veille à ce que le jeune reste à l’abri des prédateurs, souvent dans des zones rocheuses inaccessibles. Le sevrage intervient autour de 4 à 6 mois, bien que le lien maternel puisse se maintenir plus longtemps. La maturité sexuelle est atteinte entre 2,5 et 4 ans selon le sexe. Le rythme lent de reproduction et le faible nombre de petits par portée rendent l’espèce particulièrement vulnérable aux perturbations environnementales et à la chasse.
La longévité du takin varie selon qu’il vit à l’état sauvage ou en captivité. Dans la nature, les takins vivent généralement entre 12 et 15 ans, bien que cette durée puisse être réduite par les conditions climatiques rigoureuses, la prédation ou les maladies. En captivité, grâce à des soins vétérinaires réguliers, une alimentation contrôlée et l'absence de prédateurs, leur espérance de vie peut atteindre jusqu’à 18 ou 20 ans.

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Le takin présente un comportement grégaire et territorial qui reflète son adaptation aux conditions montagnardes difficiles. En dehors de la période de rut, ces animaux vivent en groupes familiaux de 10 à 30 individus, parfois plus, dirigés par des femelles expérimentées. Les mâles adultes, en particulier les plus âgés, vivent souvent en solitaire ou en petits groupes à part.
Les takins sont diurnes, concentrant leurs activités alimentaires aux heures fraîches du matin et de la fin de journée, tandis que le reste du temps est consacré au repos et à la rumination dans des zones ombragées ou en hauteur.
Leur comportement social est relativement calme, les conflits étant rares en dehors de la saison des amours. La communication au sein du groupe repose sur des signaux vocaux, des postures et des marquages olfactifs laissés par des glandes situées près des yeux et sur les sabots. Lorsqu’ils se sentent menacés, les takins émettent des grognements sourds ou des reniflements puissants. En cas de danger, le groupe adopte une fuite collective, grimpant rapidement vers les hauteurs pour se mettre hors d’atteinte. Grâce à leur agilité surprenante malgré leur masse, les takins peuvent escalader des falaises abruptes et traverser des torrents escarpés. Ils utilisent également des sentiers traditionnels qu’ils entretiennent en les empruntant régulièrement. Ces comportements, combinés à une forte mémoire spatiale, leur permettent de survivre dans des environnements très hostiles. Lors de conditions météorologiques extrêmes, ils se rassemblent sous des formations rocheuses ou des bosquets denses pour se protéger du vent et de la neige.

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Bien que leur grande taille et leur environnement difficile les mettent partiellement à l’abri, les takins ne sont pas exempts de prédation. Le principal prédateur du takin adulte est la panthère des neiges (Panthera uncia), un félin parfaitement adapté aux hauts plateaux himalayens. Ce chasseur discret et puissant peut s’attaquer à des individus affaiblis ou isolés, en particulier durant l’hiver lorsque les takins descendent à des altitudes plus basses.
Dans certaines régions, les ours noirs d'Asie (Ursus thibetanus) et les ours bruns himalayens (Ursus arctos isabellinus) peuvent aussi représenter une menace, notamment pour les jeunes ou les petits groupes. Les loups (Canis lupus) s’attaquent parfois à des individus jeunes ou malades, opérant en meute pour compenser la robustesse de leur proie.
Les jeunes takins, quant à eux, sont particulièrement vulnérables aux attaques de carnivores plus petits comme les lynx, les chacals et même certains rapaces de grande taille lorsqu’ils sont laissés sans surveillance.
Pour se défendre, les adultes utilisent la stratégie de regroupement, formant un rempart autour des jeunes, tandis que les mâles n’hésitent pas à charger les prédateurs. Le terrain joue aussi un rôle crucial dans leur survie : ils fuient vers les hauteurs. En outre, les comportements de vigilance sont très développés au sein du troupeau, avec des individus postés en périphérie pour surveiller les alentours.

Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes
* Budorcas taxicolor bedfordi : La déforestation, la chasse, les perturbations et la fragmentation de l'habitat sont des préoccupations constantes.
* Budorcas taxicolor taxicolor : Au Tibet, en Chine, la chasse est la principale menace, mais la destruction de l'habitat causée par la déforestation est également grave. Au Myanmar, les populations sont menacées par la chasse pour la viande de brousse (par le piégeage et l'arbalète).
* Budorcas taxicolor tibetana : La chasse excessive a entraîné l'extinction locale de ce takin dans certaines zones de son aire de répartition, et le rétablissement a été lent malgré les mesures de protection légales. La perte d'habitat et les perturbations causées par le tourisme sont également des menaces importantes.
* Budorcas taxicolor whitei : En l'absence quasi totale de gestion ou de protection dans les zones frontalières reculées de la Chine, la chasse excessive par les populations locales est difficile à contrôler, et la chasse de grands troupeaux en hiver est considérée comme un problème sérieux. Au Bhoutan, les menaces comprennent la compétition et la transmission de maladies par le bétail domestique, la perte d'habitat (incendies de pâturages) et la perte ou la perturbation des voies de migration. En Inde, les principales menaces proviennent principalement de la perte d'habitat résultant d'activités telles que l'exploitation forestière, la coupe de canne et de bambou et la construction de routes, toutes associées aux populations humaines qui continuent d'empiéter sur les zones occupées par le takin. On sait également que les populations locales chassent régulièrement le takin, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des zones protégées. De récentes études sur le takin ont révélé des traces de chasse dans la vallée de Siang et la réserve faunique de Kamlang, mais seulement des traces limitées des animaux eux-mêmes, tandis que dans la réserve faunique de Mehao, un nombre considérable de traces et d'excréments de takin, ainsi que des traces de chasse, ont été découverts. Les niveaux actuels de chasse par les résidents locaux pourraient ne pas avoir d'influence significative sur les populations de takin.

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Le takin est actuellement considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie "Vulnérable" (VU) sur la Liste rouge de l'IUCN ainsi qu'en Annexe II de la CITES.
En Chine, toutes les sous-espèces sont protégées de l'exploitation directe par leur inclusion dans la catégorie I de la loi nationale sur la faune de 1988, bien qu'un petit nombre soit capturé chaque année lors de chasses aux trophées. Elles ne sont pas chassées légalement en Inde ou au Bhoutan.
* Budorcas taxicolor bedfordi : En 2003, quatorze réserves naturelles, occupant environ 3 250 km², ont été créées pour la protection du takin et de son habitat. Les interdictions d'exploitation forestière instaurées à la fin des années 1990 ont considérablement amélioré les conditions d'habitat et la sécurité de ce takin.
* Budorcas taxicolor taxicolor : Les mesures de conservation proposées sont : 1) réaliser un recensement de la population du takin de Mishmi, en commençant par la réserve naturelle de Nujiang, avant de se déplacer vers d'autres parties de son aire de répartition; 2) développer un programme de coopération entre les autorités chinoises et birmanes pour interdire strictement la chasse de cet animal; et 3) localiser des zones protégées potentielles.
* Budorcas taxicolor tibetana : Entre 1963 et 1978, un total de 10 réserves naturelles ont été créées au Sichuan pour protéger des animaux en voie de disparition tels que le panda géant et le singe doré, mais la plupart ont également assuré la protection du takin du Sichuan. Depuis lors, le système de réserves naturelles avec habitat pour le taxon a continué de s'étendre, y compris Huanglongsi et Meigudanfengding (Sichuan), et Jianshan et Tou'ersantan (Gansu). L'élevage en captivité a été un succès au zoo de Chengdu depuis 1978. La principale mesure de conservation proposée est une étude scientifique plus approfondie sur l'écologie et la gestion de cette sous-espèce est nécessaire pour sa conservation à long terme.
* Budorcas taxicolor whitei : Ce taxon est actuellement inscrit à l'annexe I de la loi sur la conservation des forêts et de la nature du Bhoutan (1995). Les mesures de conservation proposées comprennent : 1) éduquer les populations locales pour les sensibiliser à la législation sur la conservation; 2) développer des mesures de conservation coopératives entre les pays; 3) entreprendre une enquête pour recenser les effectifs et délimiter les répartitions; 4) une attention particulière devrait être accordée à la détermination et à la préservation de ses voies de migration entre les aires de répartition saisonnières afin de protéger l'habitat du takin; 5) en Inde, établir la réserve de biosphère proposée qui englobe le parc national de Namdapha et plusieurs zones protégées supplémentaires dans le nord-est de l’Arunachal Pradesh (si elles sont correctement protégées, ces zones augmenteraient considérablement le nombre et la taille des zones de conservation efficaces pour le takin); et 6) réévaluer continuellement les populations humaines et leur accès accru dans la zone de répartition du takin puisque l’espèce est couramment chassée par les populations locales.

Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes
L’histoire taxonomique du takin est aussi singulière que son apparence. Le takin appartient à la famille des Bovidae et à la sous-famille des Caprinae, qui comprend les chèvres, mouflons, bouquetins et chamois. Lors de sa première description par Brian Houghton Hodgson en 1850, le takin était considéré comme un capriné atypique en raison de sa morphologie proche du gnou et du boeuf musqué. Le nom de genre Budorcas combine les mots grecs "bous" (boeuf) et "dorcas" (gazelle), reflétant cette ambiguïté morphologique.
Des études génétiques récentes confirment sa position au sein des caprinés, montrant qu’il constitue un genre unique, sans proche parent vivant. Son isolement taxonomique souligne l’importance de sa conservation en tant que représentant d’une lignée évolutive ancienne. Les premières études occidentales sur l’animal ont eu lieu au XIXe siècle, mais c’est seulement au XXe siècle que le takin a été reconnu comme une espèce à part entière nécessitant une attention scientifique et écologique. Aujourd’hui encore, il reste un objet d’étude fascinant pour les biologistes de l’évolution et les écologues montagnards.
Selon la classification actuelle, quatre sous-espèces sont reconnues :
- Budorcas taxicolor bedfordi : Appelé Takin doré, il se distingue par sa robe dorée ou jaune-crème, avec moins de poils noirs que les autres sous-espèces. Les jeunes sont bruns à la naissance.
- Budorcas taxicolor taxicolor : Appelé Takin Mishmi, il est généralement plus foncé que les autres sous-espèces, avec des tons allant du brun foncé au noir. Certains individus peuvent avoir des zones plus claires sous les cornes. Les jeunes sont plus foncés avec parfois des marques claires sur la tête.
- Budorcas taxicolor tibetana : Appelé Takin du Sichuan, la couleur de son pelage est variable, allant du jaune-gris clair au brun rougeâtre.
- Budorcas taxicolor whitei : Appelé Takin blanc ou du Bhoutan, il est généralement de couleur claire, allant du jaune paille au gris argenté. Les mâles adultes peuvent avoir des teintes orange plus vives sur le cou et la poitrine.

Crédit photo: Maky Orel - Wikimedia Commons

Nom commun | Takin |
English name | Takin Cattle chamois Gnu goat |
Español nombre | Takín |
Règne | Animalia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Theria |
Infra-classe | Eutheria |
Ordre | Artiodactyla |
Sous-ordre | Ruminantia |
Famille | Bovidae |
Sous-famille | Caprinae |
Genre | Budorcas |
Nom binominal | Budorcas taxicolor |
Décrit par | Brian Houghton Hodgson |
Date | 1850 |
Satut IUCN | ![]() |
* Liens internes
Liste Rouge IUCN des espèces menacées
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
* Liens externes
* Bibliographie
Hodgson, B. H. (1850). On the Mammalia of Nepal. The Annals and Magazine of Natural History, including Zoology, Botany, and Geology, 5(28), 69-76.
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Schaller, G. B. (1977). Mountain Monarchs: Wild Sheep and Goats of the Himalaya. University of Chicago Press.
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Hoffmann, R. S. (1985). "Bovidae." In Mammals of the Soviet Union (Vol. 1). Smithsonian Institution Libraries and National Science Foundation.
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