Mouflon d'Asie (Ovis gmelinii)
Le mouflon d'Asie (Ovis gmelinii), l’un des ancêtres supposés du mouton domestique, est un bovidé sauvage emblématique des régions montagneuses d’Asie occidentale. Reconnaissable à sa silhouette robuste et à ses grandes cornes spiralées chez les mâles, il occupe une place importante dans l’étude de l’évolution des caprinés. Présent naturellement dans les zones rocheuses et escarpées d’Arménie, d’Iran, de Turquie et du Caucase, il s’est également vu introduit dans diverses régions d’Europe, notamment en Corse et en Sardaigne. Animal farouche et bien adapté à son environnement, le mouflon d'Asie a développé des stratégies comportementales, sociales et reproductives qui en font une espèce particulièrement fascinante. Le mouflon d'Asie est également appelé simplement Mouflon.

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Le mouflon d'Asie présente une morphologie caractéristique des bovidés de montagne, adaptée à la vie dans des habitats escarpés. Sa silhouette est compacte, musclée, avec un tronc relativement court, des membres solides et des sabots spécialisés qui assurent une excellente adhérence aux terrains rocheux.
Le pelage est généralement brun roux à brun foncé, avec une selle dorsale plus claire chez les mâles, particulièrement visible en hiver. Le ventre, l’intérieur des membres et la zone périnéale sont plus clairs, souvent blanchâtres.
Le dimorphisme sexuel est marqué : les mâles sont plus imposants, atteignant une hauteur au garrot de 85 à 95 cm pour un poids pouvant excéder 50 kg, tandis que les femelles sont plus petites et plus légères. L’attribut le plus remarquable du mâle est la paire de cornes spiralées, massives, pouvant mesurer jusqu’à 90 cm de long. Ces cornes, qui poussent toute la vie, servent à la fois pour l’intimidation et les combats lors de la période de reproduction. Les femelles ont aussi des cornes, mais plus petites et plus discrètes. Le crâne et l’appareil musculosquelettique du cou sont robustes, adaptés aux chocs violents des affrontements entre mâles. Les yeux placés latéralement offrent un large champ de vision, utile pour détecter les menaces dans leur environnement ouvert et rocheux.

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Les mouflons d'Asie sont présents dans une vaste zone comprenant l'Arménie, le sud de l'Azerbaïdjan, Chypre, le nord de l'Irak, le sud et l'ouest de l'Iran, ainsi que l'est de la Turquie, avec des populations isolées au centre de la Turquie. En Iran, la délimitation précise entre le mouflon d'Asie et l'urial (Ovis vignei) et le statut des populations dans les zones de possible hybridation restent incertains, ce qui conduit à une approche conservatrice dans la définition de leur répartition. Les provinces occidentales et méridionales de l'Iran sont considérées comme l'aire de répartition confirmée du mouflon, de même que l'ouest d'Ispahan, l'ouest d'Hormozgan et le sud du Fars. Les autres provinces abritant des populations d'Ovis ne sont pas incluses en raison d'une plus grande diversité phénotypique observée. Une zone hybride provisoire est également notée comme une région de "Présence incertaine".
Le mouflon arménien (Ovis gmelini gmelini), incluant potentiellement le mouflon d'Anatolie (Ovis gmelini anatolica), se trouve dans le sud du Caucase, notamment en Arménie et dans l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan, ainsi que dans les contreforts montagneux et les steppes du nord-ouest et de l'ouest de l'Iran. En Irak, des populations subsistent dans l'extrême nord des monts Zagros et le long de la frontière nord-est avec l'Iran. En Turquie, Ovis gmelini gmelini est présent dans le sud-est, avec des observations anecdotiques de mouvements transfrontaliers avec l'Iran. Le mouflon d'Anatolie (Ovis gmelini anatolica) occupe quatre petites zones isolées en Anatolie centrale et nord-ouest, la majorité de la population vivant en semi-captivité à Bozdağ. Des tentatives de réintroduction ont eu lieu dans certaines de ces zones.
Le mouflon d'Ispahan (Ovis gmelini isphahanica) est limité au centre-est de l'Iran, tandis que le mouflon du Laristan (Ovis gmelini laristanica) se rencontre dans le sud de l'Iran, avec une incertitude quant à l'hybridation avec l'urial dans certaines populations. Le mouflon de Chypre (Ovis gmelini ophion) est confiné à la forêt de Pafos. Des populations hybrides entre Ovis gmelini et Ovis vignei existent dans le centre-nord de l'Iran (mouflon rouge d'Alborz) et potentiellement dans d'autres régions d'Iran. Le statut taxonomique précis des mouflons sauvages en Iran nécessite des recherches supplémentaires.
Le mouflon habite les paysages montagneux du Zagros, de l'Alborz occidental, du Petit Caucase et de l'Anatolie centrale. Son habitat idéal comprend des collines, des terrains vallonnés et des pentes douces, mais aussi des falaises. Il peut également vivre et se nourrir dans les champs cultivés.

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Le mouflon d'Asie est un herbivore strict, dont le régime alimentaire varie selon les saisons et la disponibilité locale de la végétation. En été, il se nourrit principalement d’herbes fraîches, de graminées et de plantes herbacées rencontrées sur les pâturages alpins ou subalpins. À mesure que l’altitude devient plus hostile avec l’arrivée de l’hiver, il descend vers des zones plus basses et se rabat sur des végétaux plus rustiques comme les feuilles d’arbustes, les rameaux, les lichens et les mousses. Le mouflon peut également consommer des écorces, des fruits tombés au sol ou des champignons selon l’opportunité. Cette capacité d’adaptation alimentaire permet à l’espèce de survivre dans des habitats pauvres ou fortement saisonniers.
L’eau est également un facteur limitant dans certains habitats, mais le mouflon peut résister à de longues périodes de sécheresse en tirant une partie de ses besoins hydriques de la végétation consommée. Le comportement alimentaire est influencé par la hiérarchie sociale, les mâles dominants ayant parfois accès aux meilleures ressources, surtout en période de reproduction.

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Le cycle reproducteur du mouflon d'Asie est saisonnier et bien synchronisé avec les conditions écologiques des régions qu’il habite. La période de rut s’étend généralement d’octobre à décembre, parfois jusqu’en janvier selon la latitude et les conditions climatiques. Durant cette phase, les mâles deviennent plus agressifs et cherchent à constituer un harem de femelles. Les combats entre prétendants sont fréquents et spectaculaires : les mâles s’élancent l’un contre l’autre, cornes en avant, dans des affrontements sonores qui peuvent durer plusieurs minutes. Le vainqueur gagne le droit de s’accoupler avec les femelles du groupe.
La gestation dure environ 150 à 160 jours, soit cinq mois. La mise bas survient au printemps, entre avril et mai, période où les ressources alimentaires sont abondantes. Les femelles donnent généralement naissance à un seul agneau, rarement deux. À la naissance, le petit pèse entre 2,5 et 4 kg et peut se tenir debout et suivre sa mère quelques heures après l’accouchement. L’allaitement dure environ trois à quatre mois, bien que l’agneau commence à brouter de l’herbe dès l’âge de deux à trois semaines. La maturité sexuelle est atteinte vers un an chez les femelles, mais les mâles ne participent à la reproduction qu’à partir de deux à trois ans, en fonction de leur position hiérarchique.
Le mouflon d'Asie a une espérance de vie moyenne de 10 à 12 ans à l’état sauvage, bien que certains individus puissent vivre jusqu’à 15 ans dans des conditions optimales et en l'absence de prédation. En captivité, où les risques de maladies, de blessures et de prédation sont moindres, il peut atteindre 18 à 20 ans. La longévité varie selon le sexe, les mâles vivant généralement moins longtemps en raison du stress lié aux combats durant le rut et à une plus grande exposition aux risques. Les premières années de vie sont les plus critiques, car les jeunes sont particulièrement vulnérables aux prédateurs et aux conditions climatiques. Une fois adulte, le mouflon jouit d’une bonne résistance physique, mais l’usure des dents, les blessures et les maladies parasitaires finissent par limiter sa survie à long terme.

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Le mouflon d'Asie est un animal social qui vit généralement en groupes, bien que cette organisation sociale varie selon la saison et le sexe. Hors période de reproduction, les femelles et leurs jeunes forment des hardes dirigées par une femelle expérimentée, tandis que les mâles vivent en groupes séparés ou parfois en solitaire. Ces groupes mâles ne rejoignent les femelles que pendant le rut. L’organisation sociale est hiérarchisée, notamment chez les mâles, où l’âge, la taille des cornes et la condition physique déterminent la dominance.
Les mouflons sont diurnes, actifs surtout aux heures fraîches du matin et du soir, et se reposent à l’ombre ou sur des promontoires en milieu de journée. Leur comportement de vigilance est très développé, chaque individu pouvant alerter le groupe d’un danger potentiel en émettant un sifflement nasal ou par une fuite rapide. Leur excellente vision périphérique leur permet de détecter les mouvements à distance. Leurs déplacements sont généralement lents mais deviennent très rapides et agiles en cas de menace, avec une aptitude remarquable à grimper sur des terrains escarpés.
Le mouflon d'Asie utilise aussi des comportements de toilettage social et des contacts physiques pour maintenir la cohésion du groupe. L’apprentissage social joue un rôle important dans la survie des jeunes, qui imitent les adultes pour apprendre à reconnaître les menaces et les routes migratoires saisonnières.

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Le mouflon d'Asie fait face à divers prédateurs naturels, bien que leur pression varie fortement selon les régions et les périodes. Dans son aire de répartition d’origine, les principaux prédateurs sont les grands carnivores comme le loup (Canis lupus), le lynx boréal (Lynx lynx) et, dans certaines zones, le léopard (Panthera pardus).
Le loup est sans doute le plus redoutable des prédateurs, chassant en meute et s’attaquant aux jeunes, aux individus malades ou même aux adultes sains lorsque les conditions le permettent. Le lynx préfère les attaques furtives et isolées, s’en prenant surtout aux jeunes ou aux femelles isolées. Dans certaines régions d’Asie centrale, les léopards peuvent également constituer une menace importante, notamment dans les zones boisées ou montagneuses.
Les jeunes agneaux sont particulièrement vulnérables durant les premières semaines de vie, où ils peuvent aussi tomber victimes d’aigles royaux (Aquila chrysaetos) ou de renards roux (Vulpes vulpes). Les chiens domestiques errants ou retournés à l’état sauvage peuvent aussi s’attaquer aux mouflons.
Pour échapper aux prédateurs, le mouflon mise principalement sur la vigilance collective, la fuite rapide en terrain difficile et la dispersion des groupes. Le choix de falaises escarpées ou d’éboulis comme zones de repos permet également de limiter le risque d’attaque.

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Le braconnage et la compétition avec le bétail constituent les principales menaces pour les mouflons. Pour Ovis gmelini gmelini, au sud du Caucase et au nord-ouest de l'Iran, la concurrence et les déplacements causés par les moutons domestiques, les bergers et les chiens sont préoccupants, potentiellement plus que la compétition pour le fourrage. Les maladies transmises par le bétail, comme la peste des petits ruminants, ont également causé des pertes importantes.
En Irak, le braconnage pour la viande est la menace majeure, exacerbée par les conflits et l'instabilité passés, ainsi que par la construction de routes facilitant l'accès des braconniers. La destruction de l'habitat par le pâturage et l'urbanisation est également un problème. En Turquie, la population clôturée de Bozdağ est relativement protégée, mais en dehors, le braconnage, la prédation et la concurrence avec le bétail persistent. La population réintroduite de Sarıyar souffre du manque de dispersion, des perturbations humaines, des parasites et de la prédation par les t les déplacements causés par les moutons domestiques, les bergers et les chiens. Toutes les populations captives et réintroduites du centre de la Turquie sont affectées par la paratuberculose et les t les déplacements causés par les moutons domestiques, les bergers et les chiens errants, tandis que le braconnage est une menace sérieuse à l'est. Pour Ovis gmelini ophion à Chypre, l'intrusion du bétail, la prédation par les t les déplacements causés par les moutons domestiques, les bergers et les chiens errants, le braconnage, la fragmentation de l'habitat due aux routes et la dégradation de l'habitat par le reboisement inapproprié et les projets de développement futurs représentent des menaces significatives.

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Le mouflon d'Asie est une espèce moyennement menacée. Il est inscrit dans la catégorie "Quasi menacé" (NT) sur la Liste rouge de l'IUCN. Ovis gmelini gmelini est inscrit à l'Annexe I de la CITES (seulement la population de Chypre ; aucune autre population n'est incluse dans les Annexes). Ovis gmelini ophion est inscrit aux Annexes II et IV de la Directive Habitats et Espèces de l'UE.
Le mouflon bénéficie d'une protection légale en Arménie depuis 1936, étendue à l'échelle de l'Union soviétique par son inscription au Livre rouge de l'URSS. Aujourd'hui, l'Arménie et l'Azerbaïdjan considèrent le mouflon comme une espèce protégée, et une interdiction de la chasse au Nakhitchevan a favorisé le rétablissement de sa population. La présence du mouflon est confirmée dans le parc national de Zangezur et le sanctuaire d'Ordubad (Nakhitchevan, Azerbaïdjan), ainsi que dans le parc national d'Arevik, le sanctuaire d'État de Zangezur et le paysage protégé d'Arpa (Arménie). Pour le sud du Caucase, les stratégies de conservation recommandées incluent la gestion de la concurrence avec le bétail et l'amélioration de la connectivité entre les habitats. La promotion de réserves privées ou communautaires est également suggérée.
À Chypre, le Service de la faune et de la chasse du ministère de l'Intérieur est chargé de la conservation du mouflon, une espèce strictement protégée par la législation nationale et européenne (Directive Habitats). Un plan de gestion, mis à jour en 2011, encadre les activités de conservation : application de la loi contre le braconnage, amélioration de l'habitat, suivi des populations, gestion des dommages agricoles et suivi sanitaire.
En Iran, le mouflon est une espèce protégée, mais la chasse est autorisée sous permis. Le nombre de mouflons chassés varie annuellement en raison de politiques fluctuantes. Bien que présent dans de nombreuses zones protégées, le braconnage et le pâturage du bétail y persistent.
En Irak, la désignation de zones protégées et l'établissement de patrouilles anti-braconnage sont jugés cruciaux, bien que non prioritaires pour le gouvernement régional du Kurdistan. Le développement d'une conservation et d'une gestion de la chasse à base communautaire, incluant la chasse aux trophées réglementée, est envisagé.
En Turquie, le mouflon est protégé par la loi, avec une chasse strictement réglementée autorisée. Les populations captives sont vaccinées contre la paratuberculose, et les populations réintroduites sont soutenues par des individus vaccinés. De nouvelles populations captives et réintroduites ont été établies après 2010. Il est suggéré de réintroduire des ongulés sauvages dans des zones appropriées avec moins de perturbations humaines et de bétail, car le site de réintroduction existant à Sarıyar est jugé inadapté. Le centre d'élevage captif de Nallihan a fermé en 2021, et de nouveaux sites de réintroduction sont prévus.

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L'histoire taxonomique du mouflon d'Asie, Ovis gmelini, est marquée par une certaine complexité et des révisions successives, étroitement liées à sa relation avec d'autres espèces de moutons sauvages et domestiques. Son identification et sa classification ont évolué au fur et à mesure des découvertes et des avancées en génétique.
La description originale de l'espèce, sous le nom de Ovis gmelini, est attribuée à Edward Blyth en 1841. Cependant, le nom Ovis orientalis avait été utilisé antérieurement par Samuel Gottlieb Gmelin en 1774. L'usage de ce dernier nom a été source de confusion, étant parfois appliqué aux deux espèces orientales (mouflon et urial) et considéré par certains comme un nomen nudum, rendant Ovis gmelini comme nom valide selon les règles de nomenclature.
La position taxonomique du mouflon européen (Ovis musimon) a également été débattue, étant parfois considéré comme une sous-espèce du mouflon d'Asie (Ovis gmelinii musimon) ou, plus récemment et fréquemment, comme un descendant féral du mouton domestique (Ovis aries). Les études génétiques modernes ont largement contribué à éclaircir ces relations, suggérant que le mouflon européen dérive de populations domestiquées précoces issues du mouflon d'Asie.
Actuellement, Ovis gmelini est généralement reconnu comme une espèce distincte englobant les différentes formes asiatiques. La relation étroite entre Ovis gmelini et le mouton domestique (Ovis aries) est bien établie, les preuves génétiques indiquant fortement que le mouflon d'Asie est l'ancêtre sauvage principal, voire unique, du mouton domestique. Cette connexion a également influencé les classifications, certains taxinomistes ayant par le passé regroupé les mouflons sauvages et les moutons domestiques sous une seule espèce (Ovis aries), avec les formes sauvages traitées comme des sous-espèces (Ovis aries gmelinii, etc.). Cependant, la tendance actuelle est de maintenir le mouflon d'Asie comme l'espèce sauvage distincte dont dérive Ovis aries.
Le statut taxonomique actuel du mouflon de Chypre est celui d'une sous-espèce du mouflon d'Asie. Son nom scientifique valide est Ovis gmelinii ophion. Cela le place au sein de l'espèce Ovis gmelini, qui regroupe les mouflons sauvages d'Asie. La désignation ophion fait référence à la population distincte trouvée sur l'île de Chypre. Bien que par le passé la taxonomie des mouflons ait été complexe et sujette à débat, notamment en lien avec les mouflons européens et le mouton domestique, la classification actuelle reconnaît généralement le mouflon de Chypre comme une sous-espèce valide du mouflon d'Asie sauvage.
Diverses populations de mouflons asiatiques ont été décrites et placées comme des sous-espèce distinctes, reflétant leur répartition géographique et certaines variations morphologiques. Parmi les sous-espèce reconnues ou ayant été proposées figurent :
- Ovis gmelinii anatolica (Mouflon d'Anatolie)
- Ovis gmelinii gmelinii (Mouflon arménien)
- Ovis gmelinii isphahanica (Mouflon d'Ispahan)
- Ovis gmelinii laristanica (Mouflon du Laristan)
- Ovis gmelinii ophion (Mouflon de Chypre)

© Okan Arıhan - Bilgin Lab of Biodiversity and Conservation

Le terme "mouflon" est couramment utilisé pour désigner plusieurs espèces de moutons sauvages du genre Ovis. Cependant, la classification précise au sein de ce genre a fait l'objet de débats et de révisions. En général, on reconnaît plusieurs espèces principales de mouflons ou de moutons sauvages dans le monde, réparties principalement en Eurasie et en Amérique du Nord. Voici les principales espèces de mouflons et de moutons sauvages du genre Ovis :
* Argali (Ovis amon) : C'est la plus grande espèce de mouton sauvage, vivant dans les régions montagneuses d'Asie centrale (Himalaya, Tibet, Asie centrale).
* Mouflon d'Amérique (Ovis canadensis) : Répandu dans les montagnes Rocheuses et d'autres massifs de l'ouest de l'Amérique du Nord.
* Mouflon d'Asie (Ovis gmelinii) : C'est l'espèce dont il a été largement question précédemment. Elle est originaire du sud-ouest de l'Asie (Turquie, Arménie, Azerbaïdjan, Iran) et est considérée comme l'ancêtre principal du mouton domestique.
* Mouflon de Dall (Ovis dalli) : On le trouve dans le nord-ouest de l'Amérique du Nord (Alaska, Canada).
* Mouflon des neiges (Ovis nivicola) : Présent dans le nord-est de la Sibérie.
* Urial (Ovis vignei) : On le trouve en Asie centrale et du Sud (Iran, Pakistan, Inde, Asie centrale). Il est morphologiquement distinct du Mouflon d'Asie et sa classification en tant qu'espèce distincte est généralement acceptée.
Il est important de noter que la taxonomie exacte au sein du genre Ovis, notamment les relations entre le mouflon d'Asie, l'urial et le statut de certaines populations (comme le mouflon européen), peut encore faire l'objet de discussions et de recherches basées sur les données génétiques.
Par ailleurs, le terme "mouflon" est parfois utilisé de manière vernaculaire pour désigner d'autres bovidés sauvages qui ne font pas partie du genre Ovis, comme le mouflon à manchettes (Ammotragus lervia). Cependant, d'un point de vue taxonomique, le mouflon à manchettes appartient à un genre distinct (Ammotragus) et n'est pas un "vrai" mouflon au sens du genre Ovis. Il est originaire d'Afrique du Nord et se distingue par les longues franges de poils sur sa gorge et ses pattes antérieures.

© Thomas Wrbka - iNaturalist

Nom commun | Mouflon d'Asie |
Autre nom | Mouflon |
English name | Asiatic Mouflon Cyprus Mouflon |
Español nombre | Muflón asiático Muflón |
Règne | Animalia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Theria |
Infra-classe | Eutheria |
Ordre | Artiodactyla |
Sous-ordre | Ruminantia |
Famille | Bovidae |
Sous-famille | Caprinae |
Genre | Ovis |
Nom binominal | Ovis gmelinii |
Synonyme | Ovis orientalis |
Décrit par | Edward Blyth |
Date | 1841 |
Satut IUCN | ![]() |
* Liens internes
Liste Rouge IUCN des espèces menacées
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
* Liens externes
Global Biodiversity Information Facility (GBIF)
Bilgin Lab of Biodiversity and Conservation
* Bibliographie
Blyth, E. (1841). "An amended list of the species of the genus Ovis". Proceedings of the Zoological Society of London.
Gmelin, S.G. (1774). "Reise durch Russland zur untersuchung der drey Natur-Reiche".
Valdez, R. (1982). The Wild Sheep of the World. Wild Sheep & Goat International.
Grubb, P. (2005). Order Artiodactyla. In Wilson, D. E., & Reeder, D. M. (Eds.), Mammal Species of the World: A Taxonomic and Geographic Reference (3rd ed.). Johns Hopkins University Press.
Shackleton, D. M. (1997). Wild Sheep and Goats and their Relatives: Status Survey and Conservation Action Plan for Caprinae. IUCN.
Nowak, R. M. (1999). Walker’s Mammals of the World. Johns Hopkins University Press.
Uerpmann, H.-P. (1990). "The Mouflon from Corsica and Sardinia – Is it a Domestic Goat?". Anthropos, 85(4/6), 455–465.
Macdonald, D. (Ed.). (2006). The Encyclopedia of Mammals. Oxford University Press.
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Wehausen, J. D., Ramey, R. R., & Epps, C. W. (2005). "Experiments in DNA taxonomy." Conservation Genetics, 6(1), 31-38.
Rezaei, H. R., et al. (2010). "Evolution and taxonomy of the wild species of the genus Ovis (Mammalia, Artiodactyla, Bovidae)". Molecular Phylogenetics and Evolution, 54(2), 315–326.