Le markhor (Capra falconeri) est une espèce de grande chèvre sauvage appartenant à la famille des Bovidae. L'espèce est classée par l'IUCN comme En danger (EN), car il y a moins de 2500 individus matures vivant à l'état sauvage. Le markhor est l'animal national du Pakistan.
Markhor (Capra falconeri) Crédit photo: Dave Pape - Wikimedia Commons CC0 (Domaine public)
Le markhor est un caprin de taille moyenne mesurant entre 1,35 et 1,80 m de long, de 65 à 115 cm de haut, pour un poids allant de 32 à 110 kg. Le dimorphisme sexuel est présent chez cette espèce, les mâles étant plus grands et plus lourds que les femelles.
Avec ses cornes tortueuses et spectaculaires, le markhor est l'une des chèvres les plus impressionnantes. Celles-ci, présentes chez les deux sexes, sont spiralées en forme de tire-bouchon et peuvent mesurer jusqu'à 1,50 m de long chez le mâle. Les cornes de la femelle sont moins impressionnantes, car elles ne dépassent pas les 25 cm.
La couleur du pelage varie selon les saisons. En été, il est de couleur gris rougeâtre et devient plus gris et plus épais en hiver. Le mâle trapu est nanti d'une barbe noire et d'une crinière de longs poils sombres qui pendent sur le cou. Des motifs de couleur claire et sombre sont présents sur le bas des jambes de certaines sous-espèces. Les touffes de poils sur les genoux, ainsi que les ganglions inguinaux et suborbitaux présents chez de nombreuses espèces de chèvres qui vivent dans les régions montagneuses sont absents chez le markhor.
Le markhor vit dans le nord de l'Afghanistan, en Inde du nord, dans le nord et le centre du Pakistan, dans le sud du Tadjikistan et le sud de l'Ouzbékistan. On le trouve en montagne à des altitudes allant de 600 à 3 600 m. L'espèce occupe une variété d'environnement, telles que les gorges escarpées, les zones rocheuses, les forêts de broussailles et les prairies herbeuses. On la trouve généralement dans les forêts de broussailles composées principalement de chênes (Quercus ilex), de pins (Pinus gerardiana), et de genévriers (Juniperus macropoda).
Le markhor est un mammifèreherbivore dont le régime alimentaire se compose principalement composé d'une variété d'herbes au printemps et en été. Au cours de l'automne et en hiver, il passe change son alimentation en se nourrissant de brindilles et d'arbustes.
Comme la plupart des ongulés, le markhor est une espèce polygame. Le rut débute en septembre, époque à laquelle les mâles rejoignent les troupeaux et se battent entre eux pour avoir le droit de s'accoupler.
Après une période de gestation comprise entre 135 et 170 jours, la femelle donne naissance à 1 ou 2 petits qui resteront avec leur mère jusqu'à la saison de reproduction suivante. Le sevrage se produit à l'âge de 5 ou 6 mois. Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle entre l'âge de 18 à 30 mois, et ont une espérance de vie de 12 ou 13 ans.
Le markhor est une espèce majoritairement diurne ayant un pic d'activité en début de matinée et en fin d'après-midi. Les femelles sont sociales et se déplacent en troupeaux qui contiennent en moyenne entre 8 et 9 individus. Ces chiffres sont nettement moins importants que les troupeaux moyens de bouquetins et de chèvres sauvages. Les mâles sont plus solitaires, ils ne rejoignent les troupeaux de femelles qu'en période de rut.
Les principaux prédateurs du markhor sont le lynx, la panthère des neiges, le léopard et le loup gris. Bien que rare, il existe des documentations mentionnant des attaques d'aigles royaux sur les jeunes markhors. L'homme chasse également ce bovidé, bien que l'accès aux bastions montagneux soit difficile. Pour échapper à ses ennemis, le markhor compte sur son agilité et ses talents de grimpeur pour se percher sur les faces abruptes des roches.
Le markhor est une espèce grégaire Source: Netnatur
MENACES
La principale menace pesant sur le markhor est la chasse pour sa viande et ses cornes impressionnantes. Les conflits armés et la disponibilité des armes sur la majeure partie de son aire de répartition ont entraînés l'extinction de nombreuses populations. En plus d'être une espèce très appréciée des chasseurs de trophée, les cornes sont également utilisées pour la médecine traditionnelle dans les marchés d'Asie de l'est. À part la chasse, le markhor est aussi gravement menacée par la perte de son habitat ainsi que la concurrence pour la nourriture avec le bétail domestique.
Markhor au zoo de Moscou Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes
STATUT ET CONSERVATION
Avec une population sauvage estimée à moins de 2 500 individus, le markhor est considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie En danger (EN) sur la Liste rouge de l'IUCN ainsi qu'en Annexe I de la CITES.
En plus d'être protégé sur la majeure partie de son aire de répartition, le markhor se produit dans plusieurs parcs nationaux. Néanmoins, l'application des lois visant à protéger l'espèce semble être problématique dans certaines régions. L'une des initiatives de conservation les plus efficaces pour le markhor a été un programme de chasse au trophée développé au Pakistan. Les communautés locales sont encouragées à conserver ce bovidé par souci économique. Une partie de l'argent engendré par cette chasse va à la communauté. En raison de la réussite de ce programme, des propositions ont été faites pour la mise en œuvre de programmes de conservations similaires dans d'autres parties de son aire.