Le panda roux est un mammifère ayant la taille d'un grand chat. Il mesure entre 56 et 62 cm de long sans la queue. Cette dernière, relativement longue mesure entre 30 et 60 cm mais elle n'est pas préhensile. Un mâle adulte pèse de 3,5 à 6,2 kg et une femelle de 3 à 6 kg.
Le pelage lustré de cet animal est riche en couleur. Le bout des oreilles, les sourcils et les joues sont de couleur blanche tandis que le museau, la gueule et les pattes sont noirs. Le reste du corps est de couleur rousse qui lui fournit un camouflage efficace dans les arbres dont les branches sont souvent recouvertes de mousse brun rougeâtre. La longue queue touffue est marquée de 12 bandes rousses et chamois se finissant par une touffe noire. Les plantes des pieds sont recouvertes de poils blancs épais pour fournir de la chaleur.
Les griffes puissantes de ses pattes permettent au panda roux permettent de descendre des arbres la tête en bas. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel de couleur ou de taille entre les mâles et les femelles. Les pattes avant sont inclinées vers l'intérieur et la démarche de l'animal est plantigrade.
Comme le panda géant, le panda roux est doté d'un os recouvert de peau au poignet qui agit comme un pouce, mais il est plus petit que celui du panda géant. Le panda roux a un large éventail de vocalisations pour communiquer avec ses congénères.
HABITAT
Le panda roux est présent dans plusieurs régions d'Asie. On le trouve notamment au Népal, Bhoutan et nord de l’Inde (Sikkim, Arunachal Pradesh) dans l'Himalaya oriental, dans les forêts au nord de la Birmanie (Myanmar), les régions forestières des plateaux du Tibet ainsi que dans les provinces du Yunnan et du Sichuan en Chine. Environ 25 % de la population mondiale réside dans les zones protégées du Népal. Sa répartition altitudinale se situe entre 2 200 et 4 800 mètres, bien qu’il préfère généralement les zones autour de 2 400 à 3 900 mètres, où la densité de bambou est la plus élevée.
Le panda roux est étroitement associé aux forêts de montagne (mélange de chênes, de conifères à feuilles larges et de conifères) avec un sous-étage dense de bambous et de bosquets. Les forêts de conifères et de sapins semblent être préférées. Les habitats au-dessus de la limite des arbres ne sont probablement pas occupés de manière constante étant donné que le panda roux est essentiellement arboricole.
ALIMENTATION
Le panda roux est principalement herbivore, bien que son régime alimentaire soit techniquement celui d’un carnivore au sens taxonomique. Le bambou constitue environ 85 à 95 % de son alimentation. Contrairement au panda géant, qui consomme les tiges et les feuilles, le panda roux se concentre sur les parties tendres et nutritives des feuilles. Le reste de son alimentation se compose de fruits, baies, champignons, racines, glands et parfois d'insectes ou petits vertébrés.
Bien que son système digestif soit celui d’un carnivore, il est peu efficace pour digérer la cellulose, ce qui explique pourquoi le panda roux doit consommer de grandes quantités de bambou pour obtenir suffisamment d’énergie. Son métabolisme est lent, une caractéristique cruciale pour minimiser les besoins énergétiques dans un environnement pauvre en calories. Le panda roux adopte également des comportements alimentaires opportunistes, ce qui lui permet de survivre dans des habitats variés.
REPRODUCTION
Le panda roux interagit rarement avec ses congénères en dehors de la saison des amours. Celle-ci débute de janvier à mars, les naissances ayant lieu au printemps et en été. Quelques jours avant la mise bas, la femelle commence à transporter des matériaux de nidification (bâtons, de l'herbe, des feuilles) vers un site convenable. Dans la nature, un nid peut être un arbre creux ou une crevasse. En captivité, une boîte, des troncs creux, ou d'autres tanières artificielles peuvent servir de nid.
La durée de gestation, incluant une période d’implantation différée, varie entre 112 et 158 jours après laquelle la femelle donne naissance à une portée de 1 à 4 petits. Les nouveau-nés, aveugles et sans défense, sont allaités et protégés par leur mère pendant environ 3 mois. Le sevrage intervient après 5 à 6 mois, mais les jeunes restent avec leur mère jusqu’au printemps suivant. Le panda roux atteint sa maturité sexuelle entre 18 mois et 2 ans. Les mâles ont un faible rôle voir quasi aucun dans l'éducation et les soins aux petits. La longévité maximale du panda roux est de 14 ans, mais la moyenne est de 8 à 10 ans.
COMPORTEMENT
Le panda roux est un animal crépusculaire et nocturne. Il est plus actif au lever et au coucher du soleil. Pendant la journée, il se repose sur des branches ou dans des cavités d’arbres. Il passe une grande partie de leur temps à grimper, se nourrir ou dormir. Il utilise un mélange de vocalisations (gazouillements, sifflements) et de signaux olfactifs pour communiquer. En hiver, il s’enroule en boule pour conserver la chaleur. En été, il adopte une position allongée sur des branches pour dissiper la chaleur. Les pandas roux sont généralement solitaires, chaque individu occupant un territoire spécifique qu’il marque avec des glandes odorantes.
PRÉDATION
Le panda roux, bien qu'agile et discret, n’est pas exempt de menaces dans son environnement naturel. Ses principaux prédateurs incluent des carnivores terrestres et des rapaces. La prédation constitue une pression naturelle qui influence le comportement, les habitudes de vie et l'évolution de cette espèce. Le principal prédateur naturel du panda roux est la panthère des neiges (Panthera uncia), car ce félin habite les mêmes zones montagneuses et tempérées de l’Himalaya. La martre à gorge jaune (Martes flavigula) est un mustélidé vivant dans les forêts montagneuses. Bien qu’elle soit plus petite que le panda roux, la martre est un chasseur agile et opportuniste. Elle cible principalement les jeunes ou les individus affaiblis. Elle grimpe facilement aux arbres pour accéder aux nids où les petits sont cachés. Parmi les rapaces, les aigles, comme l'aigle royal (Aquila chrysaetos), sont une menace pour les jeunes pandas roux. Ils utilisent leur vision perçante pour repérer les petits isolés dans les arbres ou au sol.
MENACES
Le panda roux subit une forte pression en raison de diverses menaces d’origine humaine et environnementale. Ces dangers, souvent interconnectés, compromettent la survie de cette espèce emblématique des forêts tempérées de l’Himalaya.
L’une des plus grandes menaces pour le panda roux est la destruction de son habitat naturel, principalement les forêts tempérées riches en bambous. L’exploitation forestière à grande échelle pour le bois de chauffage, le bois d’oeuvre et la construction réduit considérablement les zones forestières où vivent les pandas roux. Les forêts sont défrichées pour l’agriculture, l’élevage et les plantations commerciales (comme le thé et le cardamome), entraînant une diminution de la couverture forestière. La construction de routes, de barrages et d’autres infrastructures coupe les forêts en parcelles isolées, empêchant les pandas roux de se déplacer librement pour se nourrir, se reproduire ou échapper aux prédateurs.
Bien que le panda roux ne soit pas explicitement ciblé dans toutes les régions, il est souvent victime de la chasse et du commerce illicite. Dans certaines régions, la fourrure du panda roux est utilisée pour fabriquer des vêtements ou des chapeaux traditionnels. Le panda roux est également capturé pour être vendu comme animal de compagnie, une pratique illégale mais lucrative, particulièrement en Asie. Les pièges posés pour d'autres animaux, comme les cerfs ou les sangliers, sont également une menace pour l'espèce.
Les températures en hausse modifient les écosystèmes forestiers et affectent la croissance du bambou, essentiel à l’alimentation des pandas roux. Il doit migrer vers des altitudes plus élevées à mesure que son habitat se réchauffe, ce qui réduit encore les espaces disponibles. Les variations climatiques augmentent la fréquence des catastrophes naturelles, comme les glissements de terrain et les inondations, qui détruisent les habitats forestiers.
La proximité croissante entre les pandas roux et les humains entraîne des conflits qui exacerbent leur vulnérabilité. Les forêts où vivent les pandas roux sont converties en champs pour la culture du riz, du maïs et des légumes, ou en pâturages pour l’élevage de bétail. Dans certaines régions, les chiens utilisés pour la chasse ou la garde des troupeaux attaquent les pandas roux. Ces chiens peuvent également transmettre des maladies, comme la rage ou la maladie de Carré.
Bien que ce ne soit pas une menace directe, le faible taux de reproduction du panda roux aggrave les effets des autres menaces. Les pandas roux ne se reproduisent qu’une fois par an, avec une portée moyenne de 1 à 4 petits. Les jeunes ont un taux de survie faible en raison de la prédation et des conditions environnementales difficiles. Les populations mettent beaucoup de temps à se rétablir après un déclin. Les pertes causées par la chasse, les prédateurs ou les maladies ont un impact disproportionné sur la croissance démographique.
CONSERVATION
Le panda roux est protégé dans tous les pays où il se trouve, à l'exception du Myanmar. Il est inscrit à l'Annexe I de la CITES depuis 1995. La Liste rouge des espèces menacées de l'IUCN répertorie l'espèce dans la catégorie En danger (EN).
Pour contrer les menaces qui pèsent sur l'espèce, plusieurs mesures doivent être mises en place :
- Lutte contre le braconnage : Renforcer les zones protégées, créer des corridors écologiques et restaurer les forêts dégradées.
- Protection des habitats : Appliquer des lois strictes contre la chasse et le commerce illégal, et sensibiliser les populations locales à l’importance de la conservation.
- Surveillance des populations : Utiliser des technologies modernes comme les caméras pièges pour surveiller les populations de pandas roux et mieux comprendre leurs besoins.
- Programmes de reproduction en captivité : Renforcer les efforts de reproduction dans les zoos et les centres spécialisés pour augmenter le nombre d’individus.
- Réduction des conflits avec les humains : Éduquer les agriculteurs, gérer les populations de chiens et encadrer les activités touristiques.
En conclusion, le panda roux est confronté à un éventail de menaces complexes, majoritairement causées par l’activité humaine. La survie de cette espèce dépendra de la coopération internationale et des efforts de conservation locaux pour protéger son habitat et réduire les impacts de ces dangers.
TAXONOMIE
Le panda roux appartient à la famille des Ailuridae, distincte de celle des pandas géants (Ursidae). Initialement, les scientifiques pensaient que le panda roux était un proche parent des ours ou des ratons laveurs, mais des études génétiques ont confirmé son appartenance à une lignée unique.
Deux sous-espèces sont actuellement reconnues. Les différences morphologiques et géographiques entre elles, reflètent des adaptations locales à leur habitat respectif :
- Panda roux de Styan (Ailurus fulgens styani) : Il vit dans les régions montagneuses du sud de la Chine et du nord-est de l'Inde. Son pelage est plus foncé, avec un visage aux marques plus distinctes.
- Panda roux de l'Inde (Ailurus fulgens fulgens) : C'est la sous-espèce nominale. On la trouve principalement au Népal, au Bhoutan et dans les régions voisines.