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Fossa (Cryptoprocta ferox)
Le fossa (Cryptoprocta ferox) est le plus grand carnivore actuel de Madagascar et l’un des mammifères les plus emblématiques de l’île. Endémique de ce territoire insulaire marqué par un isolement évolutif ancien, il occupe une position écologique majeure en tant que superprédateur des forêts malgaches. Souvent comparé à un petit puma en raison de son apparence féline, il appartient pourtant à une famille distincte, les Eupleridae. Malgré son importance, le fossa reste méconnu et menacé par la destruction de son habitat et les persécutions humaines. Le fossa est également appelé Cryptoprocte féroce.
© Marc Faucher - iNaturalist
CC-BY-NC (Certains droits réservés)L'apparence physique du fossa est un mélange fascinant de caractéristiques convergentes rappelant à la fois les félins et les viverridés, ce qui lui confère une silhouette particulièrement athlétique et adaptée à la vie arboricole. Le corps est allongé et musclé, soutenu par des membres relativement courts mais puissants, terminés par des griffes semi-rétractiles qui lui permettent de saisir fermement les branches et les proies. Sa queue, qui est aussi longue que son corps, agit comme un balancier essentiel, offrant un équilibre exceptionnel lors de ses déplacements rapides dans la canopée ou lors de sauts périlleux entre les arbres. Le pelage, généralement court et dense, arbore une couleur brun rougeâtre à roux, bien que des variations individuelles puissent tendre vers le brun foncé, offrant un camouflage efficace dans les sous-bois ombragés.
La tête du fossa présente un museau court, typique des carnivores spécialisés dans la morsure puissante, et est surmontée d'oreilles arrondies et de grands yeux orientés vers l'avant, conférant une vision binoculaire indispensable pour la chasse. Une des adaptations les plus remarquables de cette espèce réside dans ses chevilles : l'articulation tibio-tarsienne est extrêmement flexible, permettant une rotation des pattes arrière de près de 180 degrés. Cette particularité anatomique offre à l'animal la capacité de descendre les troncs d'arbres la tête la première, une prouesse que peu de carnivores de cette taille peuvent accomplir avec autant d'aisance. De plus, la plante des pieds est dépourvue de poils et pourvue de coussinets épais, assurant une adhérence optimale sur les surfaces lisses ou verticales.
Un fossa mâle mesure entre 75 et 80 cm pour un poids de 6 à 10 kg. Une femelle est, par contre, un peu plus petite avec une taille allant de 65 à 70 cm pour un poids de 11 à 15 kg. La queue du fossa mesure jusqu’à 90 cm qu’il utilise comme trapèze.
© lbf1971 - iNaturalist
CC-BY-NC (Certains droits réservés)Le fossa est le carnivore malgache le plus répandu, présent dans les forêts de l'ouest et de l'est, bien que très rare dans la plupart des régions. On le trouve également, quoique rarement, dans les forêts du plateau central et dans les forêts épineuses du sud. Sa présence a été signalée du niveau de la mer jusqu'à des altitudes supérieures à 2 500 m (2 600 m sur le massif d'Andringitra), mais il est rare au-dessus de 1 500 m. Il est présent au-dessus de la limite des arbres dans les zones montagneuses.
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)En tant que super-prédateur de Madagascar, le régime alimentaire du fossa est exclusivement carnivore et se caractérise par une grande diversité de proies, bien que les lémuriens constituent la pierre angulaire de sa subsistance. Des études approfondies ont démontré que ces primates peuvent représenter plus de la moitié de son apport calorique, le fossa étant le seul prédateur capable de chasser les plus grandes espèces de lémuriens adultes, comme les sifakas. Sa technique de chasse est opportuniste et polyvalente : il est capable de poursuivre ses victimes avec une agilité déconcertante aussi bien au sol que dans les arbres, utilisant sa force brute et sa rapidité pour surprendre ou épuiser sa cible. L'animal ne se limite pas aux primates; son menu inclut également des tenrecs, des rongeurs indigènes, des lézards, des oiseaux et parfois des insectes ou des crustacés, ce qui démontre une grande adaptabilité écologique.
La stratégie de prédation du fossa repose souvent sur l'embuscade et la surprise, bien qu'il puisse également s'engager dans des poursuites actives si l'occasion se présente. Sa dentition est spécialement adaptée à ce régime hypercarnivore, avec des canines et des carnassières tranchantes conçues pour cisailler la chair et briser les petits os. L'impact de ce prédateur sur son écosystème est significatif, car il exerce une pression de sélection naturelle sur les populations de proies, contribuant ainsi à l'équilibre et à la santé globale des forêts malgaches. Il n'est pas rare que cet animal s'attaque au bétail ou à la volaille dans les zones où son habitat naturel empiète sur les établissements humains, ce qui entraîne malheureusement des conflits avec les populations locales. Malgré cette réputation de tueur efficace, il consomme l'intégralité de ses proies, ne laissant que peu de restes, maximisant ainsi l'énergie tirée de chaque capture dans un environnement où les ressources peuvent fluctuer.
© Micha Baum - iNaturalist
CC-BY-NC (Certains droits réservés)Le cycle reproductif du fossa est marqué par des comportements et des caractéristiques physiologiques uniques qui ont longtemps intrigué la communauté scientifique. La saison des amours est strictement définie, se déroulant généralement entre septembre et octobre, période durant laquelle les individus, habituellement solitaires, se rassemblent pour s'accoupler. Le système d'accouplement est souvent décrit comme de la polyandrie, où une seule femelle monopolise un site spécifique, souvent un grand arbre élevé, et s'accouple avec plusieurs mâles successifs sur une période pouvant durer plusieurs jours. Ces accouplements sont longs et physiquement exigeants, pouvant durer plusieurs heures, une stratégie qui pourrait servir à assurer la fécondation ou à stimuler l'ovulation. Les mâles se livrent souvent à des compétitions vocales et physiques intenses au pied de l'arbre pour gagner le droit de monter rejoindre la femelle.
Une particularité anatomique spectaculaire chez cette espèce est la "masculinisation transitoire" des jeunes femelles. Avant d'atteindre la maturité sexuelle, les femelles juvéniles développent un clitoris hypertrophié soutenu par un os clitoridien et couvert d'épines, ressemblant à s'y méprendre au pénis d'un mâle, et sécrètent une substance orangée. Cette caractéristique disparaît à l'âge adulte; les hypothèses suggèrent que cela pourrait protéger les jeunes femelles contre le harcèlement sexuel des mâles adultes ou l'agression des femelles territoriales. La gestation dure environ trois mois, après quoi la mère donne naissance à une portée de deux à quatre petits dans une tanière cachée, souvent une cavité rocheuse ou un arbre creux. Les petits naissent aveugles et totalement dépendants, ne sevrant qu'après plusieurs mois et restant avec leur mère jusqu'à l'âge de 15 à 20 mois, une longue période d'apprentissage nécessaire pour maîtriser les techniques de chasse complexes requises pour leur survie.
La longévité du fossa est relativement modérée pour un carnivore de sa taille. À l’état sauvage, il vit en moyenne 12 à 15 ans, une durée de vie influencée par la disponibilité des proies, la qualité de l’habitat et les pressions humaines telles que la déforestation ou les persécutions directes. En captivité, où les risques liés à la prédation, aux maladies et aux conflits sont fortement réduits, certains individus peuvent atteindre 18 à 20 ans, voire légèrement plus dans des conditions optimales. La mortalité est particulièrement élevée chez les jeunes durant les premiers mois, tandis que les adultes bénéficient de peu de prédateurs naturels, ce qui explique leur espérance de vie relativement stable une fois l’âge adulte atteint.
© Johannes Pfleiderer - BioLib
All rights reserved (Tous droits réservés)Le comportement social du fossa a longtemps été mal compris, l'espèce étant traditionnellement décrite comme strictement solitaire, à l'exception de la période de reproduction et de l'élevage des jeunes. Cependant, des observations plus récentes ont nuancé cette vision, révélant une structure sociale plus flexible et complexe que prévu. Bien que les individus passent la majorité de leur temps seuls à patrouiller de vastes territoires, des cas de coopération entre mâles pour la chasse ont été documentés, suggérant des alliances temporaires pour capturer des proies difficiles comme les grands lémuriens. L'animal est cathéméral, ce qui signifie qu'il peut être actif aussi bien de jour que de nuit, adaptant ses cycles d'activité en fonction de la disponibilité des proies et des conditions environnementales, bien que des pics d'activité soient souvent observés à l'aube et au crépuscule.
La communication joue un rôle central dans l'organisation spatiale de l'espèce, reposant principalement sur des signaux olfactifs et chimiques. Les deux sexes possèdent des glandes anales et thoraciques qu'ils utilisent pour marquer leur territoire, les rochers et les arbres, laissant des messages chimiques complexes informant les congénères de leur identité, de leur statut reproducteur et de leurs limites territoriales. Ces marquages permettent de minimiser les conflits directs, qui peuvent être violents compte tenu de l'armement naturel de l'animal. En plus de l'olfaction, le fossa utilise une gamme variée de vocalisations, allant de grognements menaçants à des miaulements aigus et des cris perçants, particulièrement audibles lors de la saison des amours. Cette plasticité comportementale, alliant solitude, flexibilité horaire et communication sophistiquée, permet à ce prédateur de maximiser ses chances de survie dans les forêts denses et parfois fragmentées de Madagascar.
© Barbara Schneider - iNaturalist
CC-BY-NC (Certains droits réservés)En tant que prédateur apex, le fossa adulte ne possède pratiquement aucun ennemi naturel dans son environnement sauvage, trônant au sommet de la chaîne alimentaire de Madagascar. Cette position dominante signifie que les adultes en bonne santé ne craignent pas les autres animaux de la forêt, à l'exception potentielle du crocodile du Nil (Crocodylus niloticus) lorsqu'ils s'aventurent près des points d'eau ou traversent des rivières. Cependant, cette invulnérabilité relative ne s'applique pas aux jeunes individus, qui sont beaucoup plus exposés aux dangers. Les petits laissés seuls dans la tanière ou lors de leurs premières explorations peuvent être la proie de grands rapaces endémiques, de gros serpents constricteurs comme les boas de Madagascar, ou même d'autres fossas adultes, le cannibalisme n'étant pas exclu dans des conditions de stress ou de forte compétition territoriale.
Malgré l'absence de prédateurs sauvages directs pour l'adulte, l'espèce doit faire face à une menace biotique croissante et bien plus dangereuse : les espèces introduites par l'homme, en particulier les chiens domestiques retournés à l'état sauvage. Ces chiens féraux entrent en compétition directe avec le fossa pour les ressources alimentaires et peuvent, en meute, traquer et tuer un fossa, ou lui transmettre des maladies mortelles comme la rage ou la maladie de Carré.
© Rayne Wright - Wikimedia Commons
CC-BY-SA (Certains droits réservés)La survie du fossa est gravement compromise par la fragmentation et la disparition de son environnement forestier, massivement converti en terres agricoles et zones de pâturage. Cette dégradation écologique s'est accélérée de manière alarmante depuis la crise politique de 2009, marquée par une gouvernance affaiblie. Dans l'Est comme dans l'Ouest, notamment au coeur du Menabe, les taux de déforestation ont explosé, souvent doublé, accompagnés d'une recrudescence de l'exploitation illégale de bois précieux et de l'extraction minière artisanale. Ces activités illicites favorisent l'installation de populations humaines au sein même des aires protégées, augmentant la pression sur les écosystèmes.
Parallèlement à la perte d'habitat, la pression cynégétique pour la viande de brousse s'intensifie, ciblant paradoxalement les forêts intactes où l'espèce demeure abondante. Des enquêtes révèlent qu'une part significative des ménages ruraux, notamment autour de Makira et Moramanga, consomme cet animal. Outre sa valeur alimentaire, le prédateur est impitoyablement persécuté en tant que nuisible, car il s'attaque fréquemment à la volaille domestique. Ce conflit entraîne des abattages de représailles, parfois collectifs, et l'usage de pièges, comme en témoignent les observations photographiques d'individus mutilés par des machettes ou portant des cicatrices de collets.
Enfin, la concurrence avec les carnivores introduits représente un péril insidieux. La prolifération de chiens domestiques et errants dans les zones forestières contraint le fossa à modifier son comportement temporel. Pour éviter ces antagonistes diurnes et l'activité humaine, il adopte un mode de vie plus strictement nocturne. Ce changement de rythme l'expose alors à une compétition accrue pour les ressources avec d'autres espèces actives la nuit, telles que la petite civette indienne (Viverricula indica).
Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes
Le fossa est actuellement considéré comme une espèce menacée. Il est inscrit dans la catégorie "Vulnérable" (VU) sur la Liste rouge de l'IUCN et en Annexe II par la CITES.
L'espèce est présente dans de nombreuses aires protégées de Madagascar (comme la forêt de Kirindy et les parcs nationaux de Ranomafana, Masaola et Ankarafantsika). Un programme d'élevage ex situ en captivité, couronné de succès, est en cours. Une meilleure protection des forêts peu exploitées et des campagnes de sensibilisation à l'importance de cette espèce pour la lutte antiparasitaire sont nécessaires. Actuellement, cette espèce ne bénéficie pas d'une protection suffisante au niveau national, en raison de contradictions entre les législations nationales et les lois locales.
© Allan Hopkins - iNaturalist
CC-BY-NC (Certains droits réservés)L'histoire de la classification du fossa est un véritable roman scientifique riche en rebondissements, illustrant parfaitement les défis que pose l'évolution convergente aux zoologistes. Lorsque Edward Turner Bennett a décrit l'espèce pour la première fois en 1833, la communauté scientifique a été immédiatement confrontée à un casse-tête morphologique. L'animal présentait un mélange déroutant de traits : une dentition et un crâne rappelant fortement ceux des félins, suggérant une parenté avec les chats, mais une structure de l'oreille interne, des glandes anales et une morphologie des pattes évoquant davantage les viverridés ou les herpestidés. Pendant plus d'un siècle et demi, le fossa a été ballotté entre ces différentes familles, certains auteurs créant même une sous-famille spéciale au sein des viverridés pour l'accommoder, tandis que d'autres insistaient sur son lien avec les chats primitifs. Cette confusion découlait du fait que le fossa a évolué pour occuper une niche écologique similaire à celle des félins sur le continent, développant ainsi des caractéristiques physiques identiques (convergence) sans pour autant leur être directement apparenté.
Ce n'est qu'au début du XXIe siècle, plus précisément en 2003, que le mystère a été définitivement résolu grâce à l'avènement de la génétique moléculaire. L'étude majeure menée par Anne Yoder et ses collègues a analysé l'ADN nucléaire et mitochondrial des carnivores malgaches. Les résultats ont bouleversé la classification établie en démontrant que tous les carnivores endémiques de Madagascar, y compris le fossa, la civette malgache et les diverses mangoustes locales, descendent d'un unique ancêtre commun arrivé d'Afrique continentale il y a entre 18 et 24 millions d'années. En conséquence, ils ont tous été regroupés dans une seule et même famille endémique : les Eupleridae. Cette découverte a confirmé que les ressemblances du fossa avec les félins ou les civettes ne sont pas le fruit d'une parenté directe, mais le résultat d'une radiation adaptative spectaculaire à partir de ce colonisateur ancestral unique de type mangouste. Aujourd'hui, le fossa est reconnu comme le membre le plus basal et le plus divergent de cette famille, témoignant d'une histoire évolutive isolée et singulière.
© Klaus Rudloff - BioLib
All rights reserved (Tous droits réservés)Actuellement, la communauté scientifique considère le fossa comme une espèce monotypique, ce qui signifie qu'aucune sous-espèce vivante n'est officiellement reconnue à ce jour. Malgré la grande superficie de Madagascar et la diversité des habitats que l'animal occupe, allant des forêts pluviales denses aux forêts épineuses arides, les études morphologiques et génétiques n'ont pas révélé de distinctions suffisantes pour justifier la division de la population actuelle en sous-groupes taxonomiques distincts.
Cependant, il est impossible d'aborder la question des sous-espèces sans mentionner le parent le plus proche du fossa, aujourd'hui éteint, qui a souvent été source de confusion historique : le fossa géant (Cryptoprocta spelea). Décrit par Grandidier à partir d'ossements subfossiles trouvés dans des grottes, cet animal était significativement plus grand et plus massif que le fossa moderne. Bien que certains auteurs anciens aient pu le considérer comme une variété ou une sous-espèce de Cryptoprocta ferox, le consensus scientifique moderne tend à le classer comme une espèce distincte, disparue il y a quelques siècles seulement, probablement suite à l'activité humaine et à la disparition de ses proies géantes (les lémuriens géants). La distinction entre le fossa moderne et cette forme géante éteinte reste le point central des discussions sur la diversité du genre Cryptoprocta, soulignant que la diversité actuelle de l'espèce est une fraction de ce qu'elle était avant l'arrivée de l'homme sur l'île.
Auteur: Federico Specht
CC0 (Domaine public)| Nom commun | Fossa |
| Autre nom | Cryptoprocte féroce |
| English name | Fossa |
| Español nombre | Gato Fossa De Madagascar |
| Règne | Animalia |
| Embranchement | Chordata |
| Sous-embranchement | Vertebrata |
| Classe | Mammalia |
| Sous-classe | Theria |
| Infra-classe | Eutheria |
| Ordre | Carnivora |
| Sous-ordre | Feliformia |
| Famille | Eupleridae |
| Sous-famille | Euplerinae |
| Genre | Cryptoprocta |
| Nom binominal | Cryptoprocta ferox |
| Décrit par | Edward Turner Bennett |
| Date | 1833 |
Satut IUCN | ![]() |
Pour finir, voici une fiche simplifiée en image du fossa pour les enfants.
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)
Liste Rouge IUCN des espèces menacées
Mammal Species of the World (MSW)
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
* Liens externes
Global Biodiversity Information Facility (GBIF)
* Bibliographie
Yoder, A. D., et al. (2003). « Single origin of Malagasy Carnivora from an African ancestor ». Nature, 421, 734-737.
Bennett, E. T. (1833). « Notice of a new Genus of Viverridous Mammalia from Madagascar ». Proceedings of the Zoological Society of London, 1833, 46.
Goodman, S. M., & Benstead, J. P. (eds.) (2003). The Natural History of Madagascar. University of Chicago Press.
Dollar, L., Ganzhorn, J. U., & Goodman, S. M. (2007). "Carnivores of Madagascar: evolution, ecology and conservation." Biology and Conservation of Wild Carnivores.
Hawkins, C. E. et al. (2008). "Ecological isolation of Malagasy carnivores." Journal of Animal Ecology.
Veron, G., Goodman, S. M., & O’Brien, S. J. (2004). "Phylogenetic relationships of the Malagasy carnivores." Molecular Phylogenetics and Evolution.
Poux, C. et al. (2005). "Asynchronous colonization of Madagascar by the four endemic clades of mammals." Proceedings of the National Academy of Sciences.
Garbutt, N. (2007). Mammals of Madagascar: A Complete Guide. Yale University Press.
Dollar, L., et al. (2007). «The diet of the fosa (Cryptoprocta ferox) at the Parc National d’Ankarafantsika, Madagascar ». African Journal of Ecology.


