Bison d'Amérique (Bison bison)
Le bison d'Amérique (Bison bison) est un bovidé emblématique de l’Amérique du Nord. Il est reconnu pour son rôle écologique et culturel au sein des écosystèmes des prairies et dans les cultures autochtones. Il forme, avec le bison d'Europe, le genre Bison. Le bison d'Amérique est parfois appelé bison des plaines.
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)
DESCRIPTION
Le bison d’Amérique est un grand mammifère herbivore caractérisé par une morphologie imposante et des adaptations spécifiques aux milieux ouverts et aux conditions climatiques parfois extrêmes. Les mâles adultes pèsent entre 900 et 1 000 kg, avec une hauteur au garrot pouvant atteindre 1,8 m et une longueur totale de 3,5 m. Les femelles sont plus petites, pesant généralement entre 450 et 600 kg.
Le pelage est dense et épais, particulièrement en hiver, pour résister au froid. Il est brun foncé, parfois plus clair sur les flancs et le ventre. La crinière et la barbe sont plus fournies chez les mâles, formant une apparence robuste.
La tête est massive, avec un front large et des cornes courtes et incurvées chez les deux sexes. Ces cornes servent à se défendre contre les prédateurs et à établir la hiérarchie sociale. Les membres sont puissants, terminés par des sabots adaptés pour se déplacer sur des terrains variés, des plaines herbeuses aux zones boisées. Le bison d'Amérique possède une bosse musculaire au niveau des épaules, qui lui confère une grande force pour creuser la neige en quête de nourriture.
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)HABITAT
L'aire de répartition nord-américaine d'origine du bison d'Amérique s'étendait du nord du Mexique à l'Alaska. Le bison des plaines (Bison bison bison) était présent du nord du Mexique au centre de l'Alberta, au Canada. Le bison des bois (Bison bison athabascae) était présent du centre de l'Alberta, au Canada, à l'Alaska, aux États-Unis. L'aire de répartition actuelle de l'espèce est limitée par les politiques d'utilisation des terres et de gestion de la faune dans la partie sud et par les politiques de gestion de la faune et des maladies à déclaration obligatoire dans la partie nord de l'aire de répartition nord-américaine. Les bisons sauvages occupent actuellement moins de 1,2 % de leur aire de répartition d'origine. Les plus importantes populations se trouvent dans le parc national de Yellowstone dans le Wyoming et au parc Wood Buffalo dans les territoires du nord-ouest du Canada.
Les bisons d'Amérique du Nord sont principalement des brouteurs et se nourrissent principalement dans les communautés végétales des prairies et des prés. Ils avaient la plus vaste aire de répartition naturelle de tous les herbivores d'Amérique du Nord, des prairies arides de l'État de Chihuahua dans le nord du Mexique, en passant par les prairies des Grandes Plaines des États-Unis et du Canada, jusqu'aux prairies riveraines de l'intérieur de l'Alaska. Ils peuvent persister dans les régions arides (par exemple au Mexique et au Nouveau-Mexique) et dans les zones où la couverture neigeuse est épaisse.
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)ALIMENTATION
Le bison d’Amérique est un herbivore strict, jouant un rôle clé dans l’écosystème des prairies grâce à son alimentation. Il se nourrit principalement d’herbes, mais il consomme également des plantes herbacées, des jeunes pousses, des écorces et des lichens, en fonction de la disponibilité saisonnière. Les espèces végétales privilégiées incluent les graminées comme le pâturin, le fétuque et le brome. Comme tous les bovins, le bison d'Amérique est un ruminant. Son système digestif complexe, avec un estomac à quatre compartiments, lui permet de décomposer la cellulose des végétaux.
En été, le bison d'Amérique consomme des herbes riches en nutriments pour accumuler des réserves de graisse. En hiver, il peut creuser la neige avec ses sabots pour atteindre l’herbe cachée en dessous. Le broutage intensif par les bisons d'Amérique favorise la régénération des prairies et maintient la diversité des plantes. Leurs excréments enrichissent le sol en nutriments.
Crédit photo: Jack Dykinga - Wikimedia Commons
CC0 (Domaine public)REPRODUCTION
La reproduction du bison d'Amérique est marquée par des comportements sociaux complexes et une saison des amours distincte. Le rut se déroule de juillet à septembre. Pendant cette période, les mâles deviennent particulièrement territoriaux et agressifs. Ils s’affrontent pour l’accès aux femelles en utilisant leurs cornes et leur puissance physique. Ces combats, bien que spectaculaires, causent rarement des blessures graves. Les mâles séduisent les femelles par des grognements, des postures imposantes et des frottements du sol. Une fois une femelle réceptive trouvée, le mâle la suit de près jusqu’à l’accouplement.
La gestation dure environ 9 mois. Les naissances ont lieu au printemps (avril à mai), lorsque la nourriture est abondante. La femelle donne naissance à un seul petit (veau), qui pèse entre 15 et 30 kg à la naissance. Les veaux sont allaités pendant 7 à 8 mois, mais ils commencent à brouter dès l’âge de 2 mois. Ils restent avec leur mère jusqu’à l’année suivante, voire plus longtemps dans les troupeaux matriarcaux. Les femelles atteignent la maturité sexuelle à 2-3 ans, tandis que les mâles ne se reproduisent généralement pas avant 5-6 ans, lorsqu’ils sont assez forts pour rivaliser avec d’autres mâles. L'espérance de vie du bison d'Amérique est d'environ 20 ans à l'état sauvage. En captivité, le spécimen le plus vieux connu a vécu jusqu'à l'âge de 40 ans.
Auteur: Jesse Achtenberg - US Fish and Wildlife
CC0 (Domaine public)COMPORTEMENT
Les bisons d’Amérique sont des animaux sociaux, vivant en groupes hiérarchisés et adoptant des comportements variés en fonction des saisons et des conditions environnementales. Les troupeaux sont généralement séparés par sexe. Les femelles et les jeunes forment des groupes matriarcaux, tandis que les mâles vivent seuls ou en petits groupes jusqu’à la saison des amours. Les troupeaux peuvent atteindre plusieurs centaines d’individus, notamment lors des migrations.
Les bisons d’Amérique utilisent une variété de sons (grognements, mugissements) pour communiquer. Ils se servent également de postures et de mouvements pour exprimer la dominance ou la soumission. En hiver, les bisons d’Amérique survivent aux températures extrêmes grâce à leur pelage isolant et leur capacité à trouver de la nourriture sous la neige. En été, ils se roulent dans la poussière pour se protéger des parasites et réguler leur température.
Historiquement, les bisons d’Amérique migraient sur de vastes distances, suivant les cycles de croissance des plantes. Aujourd’hui, leurs déplacements sont plus limités en raison de la fragmentation de leur habitat. Ce sont de bon nageurs ainsi que de bon coureurs. Malgré son énorme masse, le bison est en mesure atteindre des pointes de vitesse de 60 km/h. La vue du bison est mauvaise, mais l'ouïe et l'odorat sont bien développés. Ces derniers semblent être vitaux dans la détection de danger.
© Yellowstone Safaris
All rights reserved (Tous droits réservés)PRÉDATION
La prédation du bison d’Amérique est un sujet complexe qui dépend de plusieurs facteurs, notamment l’âge, la condition physique des individus et les prédateurs présents dans leur habitat. Bien que les bisons d'Amérique soient des animaux imposants et relativement bien protégés par leur taille, leur force et leur comportement social, ils ne sont pas totalement à l’abri des prédateurs.
* Loup gris : Les loups sont les prédateurs les plus importants pour le bison d’Amérique, surtout dans les régions où les deux espèces coexistent, comme dans le parc national de Yellowstone. Ils chassent en meute, ce qui leur permet de s’attaquer à des proies bien plus grandes qu’eux. Ils ciblent souvent les veaux, les adultes malades, blessés ou âgés. Les loups épuisent leurs proies en les poursuivant sur de longues distances. Une fois que l'individu est isolé, ils l'attaquent en mordant les flancs et les membres pour le faire tomber.
* Ours : Les ours, en particulier les grizzlys, sont des prédateurs opportunistes qui s’attaquent parfois aux bisons. Les veaux, les adultes blessés ou affaiblis, souvent en hiver ou au début du printemps sont les cibles principales. Les ours utilisent leur puissance brute pour renverser ou neutraliser leur proie. Toutefois, ils s’attaquent rarement à des adultes en bonne santé, car cela représente un risque élevé.
* Puma : Les pumas sont de puissants prédateurs solitaires qui peuvent chasser les bisons, bien que ce soit rare. Leur prédation est limitée aux individus jeunes ou affaiblis, car leur technique repose sur l’attaque surprise et la force physique. Le puma bondit sur sa proie depuis une cachette, ciblant généralement la gorge pour étouffer rapidement l'animal.
* Humain : Historiquement, l’homme a été le principal prédateur du bison d’Amérique. Les peuples autochtones utilisaient des techniques de chasse collective, comme les "pièges à bisons" (falaises ou enclos). Cette chasse était durable et faisait partie d’un cycle écologique. Au XIXe siècle, la chasse commerciale et récréative par les colons européens a causé un déclin catastrophique des populations, les réduisant à près de l’extinction.
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)MENACES
Au XIXe siècle, la chasse commerciale, de subsistance et récréative a presque éliminé le bison d'Amérique dans toute son aire de répartition en Amérique du Nord. Les mesures de conservation ont entraîné une récupération limitée dans la nature et dans les troupeaux de conservation en captivité. La production commerciale privée de bisons a entraîné une récupération numérique significative, mais ne permet pas la conservation du bison en tant qu'espèce sauvage au sens utilisé pour la désignation de la Liste rouge. Les menaces existantes comprennent : la perte d'habitat, la manipulation génétique du bison commercial pour des caractéristiques commerciales, les effets de faible population dans la plupart des troupeaux de conservation, peu de troupeaux sont exposés à une gamme complète de facteurs limitatifs naturels (sélection naturelle), l'introgression génétique du bétail, la perte de non-échangeabilité génétique par l'hybridation entre sous-espèces et la menace de dépeuplement comme réponse de gestion à l'infection de certaines populations sauvages hébergeant des maladies du bétail à déclaration obligatoire.
Le Canada, les États-Unis et le Mexique classent le bison d'Amérique à la fois comme animal sauvage et comme animal d'élevage. Le statut juridique varie selon les juridictions étatiques et provinciales. Au Canada, quatre provinces et deux territoires classent l'espèce à la fois comme animal sauvage et comme animal d'élevage. Aux États-Unis, les bisons d'Amérique sont considérés comme des animaux d'élevage, mais seuls 10 États les classent comme des animaux sauvages, dans tout ou partie de leur territoire. Les populations de cette espèce sont également menacées par l'abattage, qui vise à prévenir la propagation de la tuberculose bovine et de la brucellose.
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)CONSERVATION
Le bison d'Amérique est inscrit en Annexe II de la CITES. La sous-espèce Bison bison athabascae est considérée comme en danger par l'US Endangered Species Act de 1973. La Liste rouge des espèces menacées de l'IUCN classe le bison d'Amérique dans la catégorie quasi-menacé (NT).
Le bison des bois et le bison des plaines, deux sous-espèces du bison d’Amérique, font l’objet d’importants efforts de conservation au Canada et aux États-Unis depuis plusieurs décennies. Au Canada, un programme de rétablissement du bison des bois a été initié dans les années 1960, lorsque cette sous-espèce a été classée comme "menacée" par le COSEPAC. En 2004, le COSEPAC a également recommandé de désigner le bison des plaines comme "menacé". Les parcs nationaux, parcs d’État et autres refuges jouent un rôle essentiel dans la gestion des troupeaux de conservation, en collaboration avec des organismes gouvernementaux et des organisations telles que The Nature Conservancy et l’American Prairie Reserve.
Les initiatives de restauration écologique s’intensifient, avec des projets de réintroduction du bison des plaines en Alberta, au Colorado, en Arizona, au Montana et en Alaska. Une réintroduction a été planifiée pour le parc national de Banff en 2017. Le ministère de l’Intérieur américain a également publié un plan à long terme pour identifier des sites potentiels de restauration aux États-Unis, notamment dans des parcs nationaux comme celui des Badlands, où l’objectif est d’augmenter la population de bisons à plus de 1 000 individus.
Le Bison Specialist Group (Amérique du Nord) a élaboré un plan d’action fournissant des lignes directrices pour la conservation des bisons. Celui-ci inclut l’évaluation du statut numérique, géographique et génétique des troupeaux, une analyse des politiques et législations existantes, ainsi que la désignation de zones prioritaires pour la conservation. Le groupe soutient aussi les initiatives publiques et privées en renforçant les capacités des acteurs impliqués.
Par ailleurs, la restauration de troupeaux sur des terres autochtones offre des opportunités combinant conservation et objectifs socio-économiques. Un traité sur le bison, signé par 15 tribus indigènes du Montana et de l’Alberta, marque un engagement pour la réintroduction et la gestion durable de ces animaux. Par exemple, la nation Blackfeet du Montana collabore avec le parc national de Glacier et le parc national des Lacs-Waterton dans le cadre de l’Initiative Iinnii, tandis que les tribus Assiniboine et Sioux de la réserve de Fort Peck visent à établir une installation de quarantaine pour héberger des bisons exempts de maladies issus de Yellowstone.
Malgré ces efforts, des défis subsistent. L’intégration des approches scientifiques occidentales avec les traditions et priorités des communautés tribales soulève des questions culturelles, sociales et économiques complexes. Toutefois, ces initiatives reflètent une volonté croissante de coordonner les actions pour préserver et rétablir les populations de bisons, considérées comme essentielles pour l’écosystème et le patrimoine culturel des peuples autochtones.
© Joanna Patterson-Cross - Smithsonian magazine
All rights reserved (Tous droits réservés)SOUS-ESPÈCES
Le bison d’Amérique est divisé en deux sous-espèces principales, qui diffèrent par leur habitat, leur morphologie et certains aspects de leur comportement.
- Bison des plaines (Bison bison bison) : Cette sous-espèce occupe principalement les prairies ouvertes et les régions herbeuses. Elle est légèrement plus petite que le bison des bois, avec une bosse plus prononcée et un pelage généralement plus court.
- Bison des bois (Bison bison athabascae) : Présent dans les régions boisées du nord du Canada, il est plus massif et possède un pelage plus long et plus foncé. Il est mieux adapté aux forêts et aux zones marécageuses. Le bison des bois est moins nombreux et a été particulièrement touché par la chasse excessive et les maladies.
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)CLASSIFICATION
| Nom commun | Bison d'Amérique |
| Autre nom | Bison d'Amérique du nord |
| English name | American bison American buffalo |
| Español nombre | Bisonte americano |
| Règne | Animalia |
| Embranchement | Chordata |
| Sous-embranchement | Vertebrata |
| Classe | Mammalia |
| Sous-classe | Theria |
| Infra-classe | Eutheria |
| Ordre | Artiodactyla |
| Sous-ordre | Ruminantia |
| Famille | Bovidae |
| Sous-famille | Bovinae |
| Genre | Bison |
| Nom binominal | Bison bison |
| Décrit par | Carl von Linné (Linnaeus) |
| Date | 1758 |
Satut IUCN |  |
SOURCES
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
Dale F. Lott (2003) "The American Bison: A Natural History"
James N. Derrickson et Beverly W. Bramble (1990) "Buffalo Nation: American Indian Efforts to Restore the Bison"
Ken Zontek (2007) "Bison: Mating and Conservation in Small Populations"
Meagher, M. M. (1986). "Bison bison." Mammalian Species, American Society of Mammalogists, No. 266.