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Loup de la toundra d'Alaska (Canis lupus tundrarum)


Le loup de la toundra d’Alaska (Canis lupus tundrarum), sous-espèce du loup gris, est une figure emblématique des vastes étendues arctiques nord-américaines. Adapté aux vastes étendues glacées et aux paysages sauvages de l'Alaska, ce prédateur incarne la résilience de la faune arctique. Reconnu pour sa taille imposante et son pelage souvent clair, le loup de la toundra d’Alaska joue un rôle crucial dans l'écosystème unique de la région. Malgré les défis environnementaux et la gestion de la chasse, la population de ces loups reste robuste, témoignant de leur capacité à prospérer dans l'un des environnements les plus rudes de la planète.


Loup de la toundra d’Alaska (Canis lupus tundrarum)
Loup de la toundra d’Alaska (Canis lupus tundrarum)
© rjime31 - Flickr
CC-BY-SA (Certains droits réservés)



DESCRIPTION

Le loup de la toundra d’Alaska est l’un des plus grands représentants de l’espèce Canis lupus. Il présente une morphologie imposante, bien adaptée aux climats froids et aux vastes distances qu’il parcourt dans son environnement. Le poids des adultes varie généralement entre 40 et 60 kg, les mâles étant légèrement plus lourds que les femelles. La longueur totale du corps, y compris la queue, atteint fréquemment 150 à 180 cm.

Son pelage est dense, épais et souvent d’un blanc grisâtre ou crème pâle, lui assurant un camouflage efficace dans la neige. Certains individus arborent toutefois des teintes plus foncées, tirant sur le gris ou le brun. Le museau est long et étroit, les oreilles sont courtes et arrondies pour minimiser la perte de chaleur. Ses membres longs et puissants facilitent les déplacements sur la neige et la glace. Les coussinets des pattes sont recouverts de poils denses pour offrir une meilleure isolation.

Les mâchoires robustes et les dents acérées permettent de broyer les os des grandes proies. Les yeux, généralement ambrés ou jaunes, expriment une intelligence vive et une vigilance constante. Dans l’ensemble, Canis lupus tundrarum se caractérise par une silhouette athlétique, taillée pour la chasse de longue distance dans un environnement ouvert et sans abri.


Canis lupus tundrarum
Canis lupus tundrarum
Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes

HABITAT

Le loup de la toundra d'Alaska, comme son nom l'indique, est principalement réparti le long de la côte arctique du nord de l'Alaska, s'étendant de la mer de Béring vers l'est. On le trouve également dans certaines parties du Yukon et du district de Mackenzie au Canada. Son habitat est spécifiquement la toundra arctique, un environnement caractérisé par une végétation basse et clairsemée (mousses, lichens, herbes, arbustes nains) et un pergélisol permanent sous une fine couche de sol qui dégèle en été. Les conditions climatiques y sont extrêmes, avec des hivers longs, sombres et rigoureux, et des étés courts et frais.


Canis lupus tundrarum répartition
     Répartition du loup de la toundra d’Alaska
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)

ÉCOLOGIE

Le loup de la toundra d'Alaska (Canis lupus tundrarum) est un prédateur dont l'alimentation se compose principalement de grands ongulés, avec le caribou et le boeuf musqué comme proies majeures, qu'il chasse en meute organisée. Lorsque ces proies sont rares, il peut se tourner vers des animaux plus petits comme les lièvres, les lemmings et divers oiseaux nicheurs, ou même des charognes. La chasse en groupe est essentielle pour abattre de grandes proies, et les loups de la toundra d'Alaska sont connus pour leur persévérance, pouvant traquer un animal sur de longues distances et exploiter chaque partie de leur prise.

Concernant la reproduction, les loups de la toundra d'Alaska sont généralement monogames, le couple alpha étant le seul à se reproduire au sein de la meute. La saison des amours a lieu au début de l'année, vers février-mars. Après une période de gestation d'environ 62 à 65 jours, la louve met bas une portée de 2 à 3 louveteaux (parfois plus, mais les portées sont généralement plus petites dans les environnements arctiques en raison de la rareté des ressources) dans une tanière, souvent une grotte, une crevasse rocheuse ou un terrier creusé dans une butte. Les louveteaux naissent aveugles et dépendent entièrement de la meute pour leur survie, la nourriture étant apportée par les adultes.

Le comportement du loup de la toundra d'Alaska est caractérisé par une forte organisation sociale au sein de la meute. Elles sont des unités familiales, généralement dirigées par un couple reproducteur dominant. La communication est variée, incluant des vocalisations (hurlements, aboiements, gémissements), des marquages olfactifs (urine, fèces) et des postures corporelles. Le hurlement est particulièrement important pour maintenir la cohésion du groupe sur de vastes territoires et pour délimiter les frontières. Les loups de la toundra d'Alaska sont des animaux très adaptables et résilients, capables de survivre et de prospérer dans l'un des environnements les plus hostiles de la planète grâce à leur coopération sociale et leurs stratégies de chasse efficaces.


Loup de la toundra d’Alaska au zoo de Bucarest.jpg
Loup de la toundra d’Alaska au zoo de Bucarest, Roumanie
Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes

STATUT

Le loup de la toundra d'Alaska bénéficie actuellement d'un statut de conservation stable, bien qu'il soit essentiel de le comprendre dans le contexte plus large de son espèce et de sa région. Globalement, le loup gris (Canis lupus) est classé comme "Préoccupation mineure" (LC) par l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), ce qui indique un faible risque d'extinction à l'échelle mondiale.

En Alaska, où réside la majorité de la population de Canis lupus tundrarum, les loups ne sont pas considérés comme menacés ou en voie de disparition. Les estimations de population en Alaska se situent généralement entre 7 000 et 11 000 individus, une population jugée saine et robuste. Bien que les loups fassent l'objet d'une gestion active, incluant la chasse et le piégeage régulés (avec une récolte annuelle d'environ 1 300 loups), ces activités sont gérées de manière à assurer la viabilité à long terme de l'espèce.

Il est important de noter que le statut du loup gris aux États-Unis peut varier considérablement d'un État à l'autre et faire l'objet de débats politiques, notamment concernant le retrait ou le rétablissement de protections fédérales. Cependant, l'Alaska a toujours maintenu une gestion de ses populations de loups indépendante de certaines de ces controverses nationales, en raison de la taille et de la répartition de ses populations. Le loup de la toundra d'Alaska, adapté aux rudes conditions arctiques et bénéficiant de vastes territoires relativement peu perturbés par l'activité humaine intensive, maintient une présence écologique significative et stable.


Loup de la toundra d’Alaska portrait
Portrait du loup de la toundra d’Alaska
Source: Bearizona
Di-no license (Licence inconnue)

TAXONOMIE

Le loup de la toundra d'Alaska fait partie de la famille des Canidae, ordre des Carnivora, classe des Mammalia. Son histoire taxonomique est intrinsèquement liée à celle du loup gris en général, une espèce qui a fait l'objet de nombreuses classifications et révisions au fil du temps en raison de sa vaste aire de répartition et de sa grande variabilité morphologique.

Canis lupus tundrarum a été décrit pour la première fois par le zoologiste américain Gerrit Smith Miller Jr en 1912. Miller a noté que cette sous-espèce, par la morphologie de son crâne et de ses dents, se rapprochait du loup des Grandes Plaines (Canis lupus nubilus). Il a identifié cette sous-espèce sur la base de spécimens provenant des régions de toundra le long de la côte arctique du nord de l'Alaska.

Le loup gris est une espèce qui présente une grande diversité géographique, ce qui a conduit à la désignation de nombreuses sous-espèces au cours des siècles. Initialement, les classifications étaient principalement basées sur des critères morphologiques tels que la taille, la couleur du pelage et les caractéristiques crâniennes. Cependant, avec l'avènement de la génétique moléculaire, la compréhension des relations entre les populations de loups a évolué, entraînant des révisions et des débats sur la validité de certaines d'entre-elles.

Bien que la classification de Miller de 1912 soit toujours largement acceptée pour Canis lupus tundrarum, il est important de noter que le nombre total de sous-espèces de loups gris reconnues varie selon les autorités taxonomiques. La base de données "Mammal Species of the World" (2005) reconnaît par exemple 37 sous-espèces de Canis lupus, incluant Canis lupus tundrarum.

Le loup de la toundra d'Alaska est souvent comparé à d'autres grandes sous-espèces de loups nord-américains, notamment le loup d'Alaska (Canis lupus pambasileus) et le loup du Mackenzie (Canis lupus mackenzii). Des similitudes physiques existent, et certains scientifiques ont même suggéré qu'elles pourraient être regroupées ou que Canis lupus tundrarum partagerait des caractéristiques avec ces autres sous-espèces. Cependant, pour l'heure, Canis lupus tundrarum conserve son statut distinct.

Les études génétiques continuent d'affiner notre compréhension de la diversité et des relations évolutives au sein des populations de loups, mais la description originale de Miller reste un pilier dans l'identification de cette sous-espèce caractéristique de la toundra alaskienne.


Alaskan Tundra Wolf
En anglais, le loup de la toundra d’Alaska est appelé
Alaskan Tundra Wolf
Source: Bearizona
Di-no license (Licence inconnue)

CLASSIFICATION


Fiche d'identité
Nom communLoup de la toundra d’Alaska
English nameAlaskan Tundra Wolf
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embranchementVertebrata
ClasseMammalia
Sous-classeTheria
Infra-classeEutheria
OrdreCarnivora
Sous-ordreCaniformia
FamilleCanidae
GenreCanis
EspèceCanis lupus
Nom binominalCanis lupus tundrarum
Décrit parGerrit Smith Miller Jr.
Date1912

FICHE POUR ENFANTS

Retrouvez ci-dessous une fiche simplifiée du loup de la toundra d'Alaska pour les enfants. Il n'y a pas d'âge pour apprendre à connaître la vie animale qui peuple notre belle planète.


Loup de la toundra d'Alaska
Fiche pour enfants du loup de la toundra d'Alaska
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)

SOURCES

* Liens internes

Animal Diversity Web

Liste Rouge IUCN des espèces menacées

Mammal Species of the World (MSW)

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

* Liens externes

Bearizona

International Wolf Center

rjime31 - Flickr

Zooinstitutes

* Bibliographie

Miller, G.S. (1912). Catalogue of the Mammals of Western Europe (exclusive of France) in the Collection of the British Museum.

Mech, L. David (1970). The Wolf: The Ecology and Behavior of an Endangered Species. University of Minnesota Press.

Mech, L.D., & Boitani, L. (Eds.) (2003). Wolves: Behavior, Ecology, and Conservation. University of Chicago Press.

Peterson, R.O., & Ciucci, P. (2003). “The wolf as a carnivore.” In Wolves: Behavior, Ecology, and Conservation, University of Chicago Press.

Ballard, W.B., et al. (2001). “Biology of the Gray Wolf in the Arctic.” Wildlife Monographs, No. 152, The Wildlife Society.

Nowak, Ronald M. (1995). Another look at wolf taxonomy. In Ecology and Conservation of Wolves in a Changing World, Canadian Circumpolar Institute.

Pielou, E.C. (1994). A Naturalist's Guide to the Arctic. University of Chicago Press.

Macdonald, D. (Ed.) (2001). The New Encyclopedia of Mammals. Oxford University Press.

Duffy, P.A. et al. (2007). “Modeling the impacts of climate change on the distribution of ecosystems in Alaska.” Ecological Applications, 17(4), pp. 1026–1040.

Boitani, Luigi (1995). “Ecological and cultural diversities in the evolution of wolf-human relationships.” In Ecology and Conservation of Wolves in a Changing World.

Young, Stanley P. & Goldman, Edward A. (1944). The Wolves of North America. American Wildlife Institute.

Wozencraft, W.C. (2005). Order Carnivora. In D.E. Wilson & D.M. Reeder (Eds.), Mammal Species of the World: A Taxonomic and Geographic Reference (3rd ed., Vol. 1, pp. 532–628). Johns Hopkins University Press.