Le genre Syncerus regroupe de grands bovidés africains connus pour leur robustesse, leur comportement grégaire et leur rôle écologique dans les savanes et forêts du continent. Ce genre inclut notamment le célèbre buffle d'Afrique, espèce emblématique des grands herbivores de la faune subsaharienne. Adaptés à des milieux variés, les membres du genre Syncerus occupent une place centrale dans les écosystèmes, où ils influencent la structure de la végétation. Le genre a fait l’objet de discussions taxonomiques notables, en raison notamment de la variabilité morphologique des populations à travers l’Afrique.
Cette espèce se divise en plusieurs sous-espèces ou formes géographiques, dont la validité taxonomique fait encore débat. Les principales sont :
*Buffle de montagne (Syncerus caffer mathewsi) : Il vit en Afrique de l'Est, principalement au Kenya et en Tanzanie.
*Buffle de savane de l'Ouest (Syncerus caffer brachyceros) : On le trouve en Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Togo, Niger).
*Buffle du Cap (Syncerus caffer caffer) : Sa répartition se situe en Afrique australe et orientale (Angola, Botswana, Zambie, Zimbabwe, Afrique du Sud, Mozambique, Tanzanie, Kenya).
*Buffle équinoxial (Syncerus caffer aequinoctialis) : Il vit en Afrique de l’Est, principalement en Éthiopie, Ouganda et Soudan du Sud.
*Buffle nain (Syncerus caffer nanus) : Il vit en Afrique centrale et occidentale (Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Côte d’Ivoire).
Certaines classifications anciennes proposaient d’élever ces sous-espèces au rang d’espèces distinctes, notamment Syncerus nanus, mais les données génétiques et morphologiques actuelles appuient une séparation infra-spécifique au sein de Syncerus caffer.
Une espèce fossile rattachée au genre a également été décrite :
* †Syncerus antiquus (Duvernoy, 1851) — un buffle de très grande taille ayant vécu en Afrique du Nord durant le Pléistocène.
TAXONOMIE
L'histoire taxonomique du genre Syncerus est un exemple intéressant de l'évolution de la classification des espèces. Ce genre est reconnu pour être monotypique, ne contenant qu'une seule espèce vivante, mais avec une diversité intraspecifique qui a longtemps alimenté les débats.
L'espèce à laquelle appartient le genre Syncerus a été décrite pour la première fois par le naturaliste suédois Anders Sparrman en 1779, sous le nom de Bos caffer. Il la plaça donc dans le genre Bos. C'est le zoologiste britannique Brian Houghton Hodgson qui a formellement établi le genre Syncerus en 1847. Le nom Syncerus est dérivé du grec "sun" (ensemble) et "keras" (corne), faisant référence à la base des cornes qui sont très rapprochées, voire fusionnées chez les mâles adultes, formant un "bouclier" caractéristique sur le front.
Au sein de la famille des Bovidae, le genre Syncerus est classé dans la sous-famille des Bovinae, qui regroupe les grands bovidés tels que les boeufs, les bisons et les buffles d'Asie (Bubalus). Synceruss est également placé dans la tribu des Bovini. Les études génétiques modernes ont confirmé cette affiliation étroite avec les autres Bovini, soulignant une relation de parenté distincte des antilopes. L'analyse de l'ADN ribosomique a montré des liens étroits entre Syncerus et Bubalus, bien qu'ils restent des genres distincts.
L'histoire du genre Syncerus s'étend également au Pléistocène avec l'existence d'espèces éteintes. La plus notable est le buffle géant africain (Syncerus antiquus), décrit par Duvernoy en 1851 (initialement sous Bubalus antiquus). Cette espèce, caractérisée par des cornes massives, était répandue dans une grande partie de l'Afrique et a coexisté avec les premiers hominidés. Son statut taxonomique a également été fluctuant, parfois placé dans le genre Pelorovis. Des découvertes fossiles d'autres espèces éteintes, telles que Syncerus acoelotus, contribuent à l'histoire évolutive du genre.
En résumé, l'histoire taxonomique de Syncerus est celle d'un genre bien établi pour le buffle d'Afrique. La principale dynamique réside dans la reconnaissance et la délimitation des nombreuses formes vivantes au sein de l'unique espèce Syncerus caffer, ainsi que la compréhension de ses liens avec des espèces fossiles impressionnantes.
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