Le genre Bos regroupe plusieurs espèces de grands bovidésruminants. Ces animaux jouent un rôle fondamental dans les sociétés humaines depuis des millénaires, tant pour leur viande, leur lait, leur force de travail que leur symbolique culturelle. Leur diversité morphologique, comportementale et écologique s’est développée à travers des processus complexes de domestication, de sélection naturelle et d’hybridation. L’étude taxonomique du genre reste sujette à révisions fréquentes, notamment en raison des croisements interspécifiques et des données moléculaires récentes qui complexifient les classifications traditionnelles.
La frontière entre certaines espèces est parfois difficile à tracer en raison de croisements anciens ou récents. Par exemple, le statut exact du gayal (Bos frontalis) ou du yak sauvage (Bos mutus) fait encore débat.
Des espèces fossiles éteintes, comme Bos acutifrons, Bos namadicus ou Bos planifrons, témoignent de la grande ancienneté et diversité paléontologique du genre.
TAXONOMIE
Le genre Bos a été défini par Carl von Linné en 1758 dans la 10ᵉ édition du Systema Naturae, où il inclut alors plusieurs espèces de bovidés domestiques. À l’origine, le boeuf domestique et le zébu n’étaient pas clairement distingués, ce dernier étant souvent considéré comme une simple variété. L’auroch (Bos primigenius) a été décrit pour la première fois par Bojanus en 1827, tandis que des formes fossiles ont été nommées au XIXᵉ siècle par des auteurs comme Falconer, Cautley ou Lydekker.
Avec l’avènement de la génétique moléculaire au XXᵉ siècle, la taxonomie du genre Bos a connu une importante révision. On a notamment découvert que le boeuf domestique et le zébu ont des origines de domestication distinctes (Proche-Orient pour Bos taurus, vallée de l’Indus pour Bos indicus), bien qu’ils soient interféconds. La classification du yak (Bos mutus) comme espèce séparée du boeuf a été confirmée par des analyses ADN. De même, le gaur (Bos gaurus) et le banteng (Bos javanicus) ont été différenciés par leur morphologie et leur génétique, malgré la possibilité d’hybridation avec Bos taurus. Le kouprey (Bos sauveli), décrit en 1937 par René Lavocat, est parfois considéré comme un taxon douteux en raison de l’absence de preuves génétiques solides.
Des débats taxonomiques persistent sur le nombre exact d’espèces valides au sein du genre, notamment en ce qui concerne les formes domestiquées, les hybrides (comme Bos frontalis ) ou les taxons fossiles.