Le buffle de montagne (Syncerus caffer matthewsi) est une des sous-espèces de buffle d'Afrique. Ce buffle se distingue par des caractéristiques morphologiques spécifiques, notamment la taille et la forme des cornes, qui varient légèrement par rapport aux autres sous-espèces. Il est principalement réparti dans certaines régions d'Afrique de l'Est et est bien adapté à des environnements variés, allant des savanes sèches aux zones humides. Le buffle de montagne est également appelé Buffle du Virunga.
Le buffle de montagne se distingue par son corps massif et robuste, recouvert d’un pelage noir ou brun foncé, souvent parsemé de poils plus clairs. Les adultes mâles peuvent atteindre une longueur de 2,5 à 3,4 mètres, une hauteur au garrot de 1,5 à 1,7 mètre et un poids allant de 500 à 900 kg. Les femelles sont légèrement plus petites, pesant entre 400 et 700 kg.
Les cornes, caractéristiques de cette sous-espèce, sont épaisses et incurvées, formant une sorte de "bouclier" au sommet de la tête chez les mâles. Ce bouclier est appelé "bosse frontale" et se développe pleinement chez les mâles matures. Les cornes des femelles sont plus minces et moins développées.
HABITAT
Le buffle de montagne est principalement présent en Afrique orientale, notamment en Tanzanie et au Kenya. Son habitat se limite souvent aux savanes boisées, aux prairies humides et aux zones bordant les rivières et marécages. Cette sous-espèce préfère les régions où les précipitations sont suffisantes pour soutenir une végétation dense. Leur répartition est influencée par la disponibilité de nourriture et d'eau, deux ressources essentielles pour ces grands herbivores.
Le buffle de montagne privilégie les habitats variés, mais il est fréquemment observé dans les savanes boisées (mélange d’herbes hautes et d’arbres dispersés), les prairies, les marécages et les bords de rivières. Ce bovidé évite généralement les zones arides et désertiques, où les ressources en nourriture et en eau sont limitées. Son choix d’habitat est également influencé par la pression des prédateurs et les activités humaines.
BIOLOGIE
Le buffle de montagne est un herbivorestrict dont le régime alimentaire se compose principalement de graminées qui représentent une grande partie de son alimentation, en particulier pendant la saison des pluies où elles sont abondantes. Pendant la saison sèche, lorsque les herbes se raréfient, il consomme davantage de feuilles, de jeunes pousses et d’écorces. Dans les zones marécageuses, il peut également se nourrir de végétaux aquatiques. Le buffle de montagne consomme de 10 à 15 kg de matière végétale par jour en moyenne. L'accès à l'eau est crucial, car il boit plusieurs fois par jour, surtout pendant les périodes chaudes.
Le buffle de montagne est une espèce grégaire, vivant en groupes pouvant compter jusqu’à plusieurs centaines d’individus. Ces groupes sont généralement constitués de femelles et de leurs petits, avec des mâles plus âgés formant des sous-groupes distincts ou vivant en solitaires. Les troupeaux sont dirigés par une femelle dominante, bien que les mâles jouent un rôle crucial en matière de défense. Les buffles collaborent pour protéger les membres les plus faibles du troupeau, formant parfois des cercles défensifs contre les prédateurs.
PRÉDATION
Le buffle de montagne fait face à plusieurs prédateurs naturels :
* Lions : Les lions sont les principaux prédateurs des buffles adultes. Ils s’attaquent souvent aux individus affaiblis ou isolés.
* Hyènes tachetées : Les hyènes tachetées ciblent principalement les veaux et les individus blessés.
* Crocodiles du Nil : Dans les zones proches de l’eau, les crocodiles du Nil peuvent représenter une menace lors des traversées de rivières.
Pour se défendre, les buffles utilisent leurs cornes puissantes et leur comportement de groupe. Lorsqu’un membre du troupeau est attaqué, les autres peuvent venir à son secours, ce qui est un comportement inhabituel parmi les herbivores.
MENACES
Le buffle de montagne fait face à diverses menaces naturelles et anthropiques telles que la perte d'habitat, les conflits homme-faune, le braconnage, les maladies, les changements climatiques. L'expansion de l'agriculture et des infrastructures humaines entraîne une fragmentation de son habitat naturel. La conversion des savanes boisées et des prairies en terres agricoles réduit les zones où les buffles peuvent se nourrir et s'abriter. Ils sont souvent perçus comme des nuisibles par les agriculteurs en raison des dommages qu'ils causent aux cultures. Cela conduit à des représailles, souvent violentes. Les buffles sont chassés pour leur viande, leur cuir et leurs cornes. Bien que la chasse légale soit parfois contrôlée, le braconnage constitue une menace majeure dans certaines régions. La transmission de maladies, comme la tuberculose bovine, entre les buffles et le bétail domestique est une préoccupation croissante. Cela affecte non seulement la santé des buffles, mais aussi leur rôle dans les écosystèmes. Les épidémies de fièvre aphteuse ou de peste bovine ont également causé des pertes massives par le passé. Les sécheresses prolongées affectent la disponibilité en eau et en nourriture, réduisant les chances de survie des troupeaux.
CONSERVATION
Le buffle d'Afrique, en tant qu'espèce, est classé comme Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN. Cependant, cette classification peut varier selon les sous-espèces et les populations locales.
Pour le buffle de montagne, aucune évaluation spécifique distincte n'a été réalisée à ce jour. Cependant, les populations de cette sous-espèces sont soumises à des pressions similaires à celles des autres buffles d'Afrique d'Afrique. La tendance générale des populations de buffles africains est en déclin, principalement en raison des menaces anthropiques et environnementales.
Une grande partie de la population de buffles d'Afrique vit dans des parcs nationaux et des réserves naturelles, comme le Serengeti (Tanzanie) et le parc national Tsavo (Kenya). Ces zones offrent une protection contre la chasse et la perte d'habitat.
Gestion des conflits homme-faune :
L'éducation et la sensibilisation des communautés locales sont essentielles pour limiter les représailles contre les buffles. Des initiatives telles que la construction de barrières et l'utilisation de techniques agricoles adaptées réduisent les interactions négatives.
La chasse contrôlée, souvent intégrée dans des programmes de conservation, peut générer des fonds pour protéger les habitats des buffles. Toutefois, des efforts doivent être faits pour réduire le braconnage illégal. La vaccination du bétail domestique contre des maladies transmissibles est une priorité pour limiter leur propagation aux populations de buffles sauvages. La création de corridors écologiques permet aux buffles de se déplacer entre les zones protégées sans subir les effets négatifs de l’isolement.