Le genre Capricornis, communément appelé saro ou serow, regroupe des caprinés agiles et trapus habitant les forêts montagneuses d’Asie orientale et du Sud-Est. Ces bovidés discrets, à la fois robustes et solitaires, évoluent dans des habitats escarpés. Bien qu'ils soient parfois confondus avec d'autres caprinés comme les gorals ou les takins, les saros se distinguent par une combinaison unique de traits morphologiques et comportementaux. Leur fourrure épaisse, leur corps musclé et leurs cornes droites et pointues leur confèrent une allure primitive. En raison de leur distribution fragmentée et de leur comportement secret, ils restent relativement méconnus du grand public et peu étudiés par rapport à d'autres ongulés asiatiques. Le genre Capricornis revêt pourtant une importance écologique considérable, en tant qu’herbivore intermédiaire dans les forêts montagnardes asiatiques.
Auparavant, d'autres formes étaient souvent considérées comme des espèces distinctes au sein du genre Capricornis :
*Saro de Chine (Capricornis milneedwardsii) : Il est maintenant généralement considéré comme une sous-espèce de Capricornis sumatraensis.
*Saro de l'Himalaya (Capricornis thar) : Il est également de plus en plus considéré comme une sous-espèce de Capricornis sumatraensis.
TAXONOMIE
Le genre Capricornis a été valablement établi par William Ogilby en 1837, dans une publication taxonomique qui visait à clarifier la classification des caprinés asiatiques. Le nom vient du latin capra (chèvre) et cornu (corne), évoquant leur allure caprine munie de cornes droites. Ogilby a introduit ce genre pour distinguer certains caprinés orientaux qui ne correspondaient ni aux chèvres (Capra) ni aux gorals (Naemorhedus), en se fondant sur des caractères morphologiques distincts comme la structure crânienne, la taille et la pilosité.
La première espèce aujourd’hui rattachée à Capricornis, Capricornis sumatraensis, avait été décrite antérieurement par Johann Matthäus Bechstein en 1799, mais dans un autre genre. Ce n’est qu’avec Ogilby que ces animaux ont été formellement regroupés sous Capricornis. D’autres espèces furent ajoutées par la suite, notamment Capricornis crispus par Temminck en 1836, Capricornis rubidus par Blyth en 1863, et Capricornis milneedwardsii par David en 1869.
La distinction entre Capricornis et Naemorhedus a longtemps été confuse. Pendant des décennies, certaines espèces étaient déplacées de l’un à l’autre de ces genres selon les interprétations morphologiques. Des études génétiques récentes confirment la validité de Capricornis comme genre distinct, caractérisé par une morphologie plus robuste et une adaptation marquée aux forêts d'altitude.
Bechstein, J. M. (1799). Gemeinnützige Naturgeschichte Deutschlands nach allen drey Reichen. Leipzig.
Blyth, E. (1863). Report of the Curator. Journal of the Asiatic Society of Bengal, 32(2): 74.
David, A. (1869). Nouveaux mammifères de la Chine. Nouvelles Archives du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, 5: 1–14.
Temminck, C. J. (1836). Fauna Japonica. Lugduni Batavorum.
Groves, C., & Grubb, P. (2011). Ungulate Taxonomy. Johns Hopkins University Press.
Smith, H. (1827). The animal kingdom arranged in conformity with its organization, by the Baron Cuvier. G. Henderson, London.
Wilson, D. E., & Reeder, D. M. (Eds.). (2005). Mammal Species of the World: A Taxonomic and Geographic Reference (3rd ed.). Johns Hopkins University Press.
Li, M. et al. (2020). Phylogeography and genetic diversity of the serow in East Asia. Molecular Phylogenetics and Evolution, 148, 106819.