Manimalworld
Manimalworld Encyclopédie des animaux sauvages

Céphalophe à bande dorsale (Cephalophus dorsalis)


Le céphalophe à bande dorsale (Cephalophus dorsalis) est un mammifère appartenant à la famille des bovidés. Ce céphalophe est une des quinze espèces du genre Cephalophus. Le céphalophe à bande dorsale tire son nom distinctif de la bande noire qui longe son dos, contrastant avec les teintes plus claires de ses flancs.


Cephalophe a bande dorsale (Cephalophus dorsalis)
Céphalophe à bande dorsale (Cephalophus dorsalis)
© Lyse Primault - Wikimedia Commons
CC-BY-SA (Certains droits réservés)



DESCRIPTION

Le céphalophe à bande dorsale est une petite antilope qui se distingue par une morphologie compacte et adaptée à son mode de vie discret en forêt. Il mesure entre 55 et 80 cm de longueur pour une hauteur au garrot de 35 à 45 cm. Son poids varie généralement de 12 à 20 kg, les femelles étant souvent légèrement plus grandes que les mâles.

Le pelage de ce céphalophe est dense, lisse et de couleur brun rougeâtre. Sa caractéristique principale est une bande jaune clair ou orangée qui s’étend de la base du cou jusqu’à la base de la queue, ce qui lui vaut son nom. Les flancs sont légèrement plus clairs, et le ventre présente une teinte crème.

La tête est courte avec un museau pointu. Les yeux sont grands et expressifs, adaptés à une vision dans les environnements ombragés. Les petites cornes, présentes chez les deux sexes, mesurent entre 3 et 6 cm de long et sont droites ou légèrement incurvées. Les membres sont fins mais puissants, bien adaptés à la course rapide sur les terrains accidentés des forêts tropicales. Le céphalophe à bande dorsale possède un excellent sens de l’ouïe et un odorat très développé, des outils essentiels pour détecter les prédateurs et rechercher sa nourriture.


Cephalophus dorsalis
Cephalophus dorsalis
Auteur: Ungulate Nerd - Zoochat

HABITAT

Le céphalophe à bande dorsale a une répartition disjointe, présent dans les forêts d'Afrique de l'Ouest, de la Guinée-Bissau au Togo, et en Afrique centrale, à l'est du fleuve Niger jusqu'aux forêts de montagne de l'est de la République démocratique du Congo, et au sud jusqu'au nord-est de l'Angola jusqu'à environ 11°S. Il n'existe aucune observation confirmée en Gambie ou au Bénin. Autrefois présent en Ouganda, il a aujourd'hui disparu.

Ce bovidé habite les forêts primaires et équatoriales relativement non modifiées, des basses terres aux moyennes altitudes. Bien qu'il montre une préférence pour la forêt tropicale primaire de haute altitude, il peut occuper des parcelles de forêt au sein de mosaïques de savane. Il est également présent dans les anciennes forêts agricoles et secondaires.


Cephalophus dorsalis habitat
     Répartition actuelle du Céphalophe à bande dorsale
© Manimalworld
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)

BIOLOGIE

Le céphalophe à bande dorsale est un herbivore opportuniste qui adapte son régime alimentaire aux ressources disponibles dans son habitat forestier. Il se nourrit principalement de feuilles, de fruits, de graines, de bourgeons et de jeunes pousses. Les fruits tombés des arbres constituent une partie importante de son alimentation, notamment dans les forêts tropicales où ces ressources sont abondantes. Il consomme également des champignons et parfois de petits invertébrés ou des oeufs d’oiseaux, bien que cela reste rare. C'est un animal crépusculaire et nocturne, ce qui signifie qu’il recherche sa nourriture principalement à l’aube, au crépuscule et parfois durant la nuit. Grâce à sa petite taille, il peut se faufiler entre les denses sous-bois pour atteindre des zones riches en nourriture. Bien qu’il vive dans des environnements humides, il tire une grande partie de son eau des aliments qu’il consomme, ce qui limite sa dépendance aux points d’eau.

Le céphalophe à bande dorsale a une reproduction adaptée à son environnement discret et aux conditions variables des forêts tropicales. C'est un animal solitaire, mais les mâles et les femelles se rencontrent pour s’accoupler. Il n’a pas de saison de reproduction fixe, bien que les naissances soient souvent plus fréquentes durant les périodes de forte disponibilité alimentaire. La période de gestation est d’environ 210 jours, soit environ 7 mois. À la fin de cette période, la femelle donne naissance à un seul petit, ce qui est typique des espèces vivant en milieu forestier où la survie dépend de soins parentaux prolongés. Le petit naît avec un pelage plus foncé et tacheté, lui offrant un excellent camouflage. La mère le cache dans la végétation dense et le visite régulièrement pour l’allaiter. Le sevrage intervient entre 3 et 4 mois, mais le jeune reste souvent proche de sa mère pendant plusieurs mois supplémentaires. Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle vers l’âge de 1 à 2 ans, bien que les femelles puissent parfois se reproduire plus tôt que les mâles. L'espérance de vie du céphalophe à bande dorsale varie entre 10 et 12 ans.

Le comportement du céphalophe à bande dorsale est dicté par son mode de vie discret et son adaptation à un habitat riche en prédateurs. Il est principalement solitaire. Les individus ne se rassemblent généralement que pour la reproduction. Chaque animal occupe un territoire qu’il marque à l’aide de glandes situées sur son visage et ses pattes. L’activité est principalement crépusculaire et nocturne, bien que des observations diurnes aient été rapportées. Ce bovidé utilise des vocalisations simples, des postures et des marquages olfactifs pour communiquer. Par exemple, en cas de danger, il émet des aboiements brefs pour alerter d’autres animaux. Lorsque menacé, il adopte un comportement de fuite rapide et zigzague pour déjouer ses poursuivants. Sa petite taille et sa connaissance du terrain lui permettent de se cacher efficacement dans les sous-bois.


Cephalophe à bande dorsale gros plan.jpg
Gros plan du céphalophe à bande dorsale
© Jeff Whitlock - The online zoo
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)

PRÉDATION

Le céphalophe à bande dorsale, bien adapté à son environnement forestier, fait face à divers prédateurs naturels. Sa survie repose sur une combinaison de comportements défensifs, de camouflage et de stratégies d'évasion. Ses principaux ennemis naturels sont :

* Léopard : Principal prédateur du céphalophe à bande dorsale, le léopard est un chasseur opportuniste capable de traquer et de capturer ces petites antilopes dans les forêts denses. Grâce à sa discrétion et sa capacité à grimper aux arbres, il représente une menace constante.

* Chat doré africain : Le chat-dore-africain chasse également les céphalophes, en particulier les juvéniles ou les individus isolés.

* Lycaon : Dans certaines zones où la forêt est adjacente à des savanes, les lycaons peuvent occasionnellement chasser le céphalophe, bien qu'ils ciblent généralement des proies plus grandes.

* Chacal doré : Le chacal doré, bien qu’il préfère les zones plus ouvertes, peut s’aventurer en forêt et s’attaquer aux jeunes céphalophes.

* Python de Seba : Le python de Seba est un serpent de grande taille capable de tuer un céphalophe adulte. Il chasse généralement en embuscade, profitant de l’habitat forestier dense pour se dissimuler.

* Crocodile : Les céphalophes, bien qu’ils ne fréquentent pas souvent les plans d’eau, peuvent être victimes de crocodiles lorsqu’ils boivent ou traversent une rivière.

* Aigle couronné : L'aigle couronné est un grand rapace forestier pouvant capturer des céphalophes juvéniles ou de petite taille, grâce à sa puissance et sa capacité à plonger à travers les frondaisons.

Pour survivre dans un environnement où les prédateurs sont nombreux, le céphalophe à bande dorsale a développé des stratégies de défense efficaces :

* Son pelage brun rougeâtre et sa bande dorsale lui permettent de se fondre dans la végétation dense et les ombres de la forêt tropicale. Les jeunes arborent un pelage tacheté qui les rend presque invisibles dans les sous-bois, réduisant leur risque d’être repérés.

* Lorsqu’il est détecté par un prédateur, il s’enfuit en zigzaguant à travers la végétation dense. Ce comportement rend la poursuite difficile, en particulier pour le léopard. Ses petites pattes puissantes lui permettent de se déplacer rapidement sur les terrains accidentés des forêts tropicales.

* En cas de menace immédiate, le céphalophe peut rester immobile, comptant sur son camouflage pour éviter d’être repéré. Cette stratégie est souvent employée par les juvéniles, qui se cachent dans la végétation pendant que leur mère est absente.

* Le céphalophe à bande dorsale possède des sens très développés, notamment l’ouïe et l’odorat, qui lui permettent de détecter les menaces à distance. Lorsqu’un danger est identifié, il peut émettre un aboiement bref pour signaler la menace à d'autres animaux ou pour effrayer le prédateur.


Cephalophe bai Cephalophus dorsalis castaneus.jpg
Céphalophe bai (Cephalophus dorsalis castaneus)
© Klaus Rudloff - BioLib
All rights reserved (Tous droits réservés)

MENACES

Les principales menaces pour le céphalophe à bande dorsale sont la chasse à la viande de brousse, pratiquée sur l'ensemble de son aire de répartition à l'aide de pièges à câbles et de filets, ainsi que la perte et la dégradation de son habitat, notamment dues à l'expansion des implantations humaines. Cette situation est particulièrement préoccupante étant donné sa préférence pour les forêts primaires. La combinaison de la destruction de l'habitat et de la chasse commerciale risque d'entraîner la disparition progressive du céphalophe à bande dorsale en dehors des zones protégées. Même dans ces zones, il pourrait ne pas survivre, surtout dans les petites réserves, à cause du braconnage et de la dégradation de l'habitat. Par exemple, au Ghana, l'espèce a déjà disparu de six parcs nationaux et réserves, et selon Van Vliet et al. (2007), elle aurait également disparu de la réserve naturelle d'Ipassa, dans le nord-est du Gabon.


Cephalophe à bande dorsale 02
Céphalophe à bande dorsale au zoo d'Ellen Trout, Texas
© Jeff Whitlock - The online zoo
CC-BY-NC-SA (Certains droits réservés)

CONSERVATION

Le céphalophe à bande dorsale est considéré comme une espèce moyennement menacée. Il est inscrit dans la catégorie "Quasi menacé" (NT) sur la Liste rouge de l'IUCN et en Annexe II de la CITES.

Le céphalophe à bande dorsale est présent dans un certain nombre d'aires protégées, notamment : parc national de Sapo (Libéria), parc national de Taï (Côte d'Ivoire), parc national de Bia et parc national de Kakum (Ghana), parc national de Campo-Ma'an, parc national de Lobéké et Refuge faunique du Dja (Cameroun), parc national de Dzanga-Sangha et parc national de Bangassou (République Centrafricaine), parc national de Monte Alén (Guinée équatoriale), parc national d'Ivindo, parc national de Loango, parc national de Lope, parc national de Minkebe Mouakalaba-Doudou (Gabon), les parcs nationaux d'Odzala et Nouabale-Ndoki, la Réserve de Faune de Léfini (Congo) et les parcs nationaux de Kahuzi-Biega, Maiko et Salonga (République Démocratique du Congo).


Bay duiker
En anglais, le céphalophe à bande dorsale est appelé Bay duiker
© Kenneth W. Fink - Arkive

SOUS-ESPÈCES

Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît deux sous-espèces distinctes de céphalophes à bande dorsale :

- Cephalophus dorsalis dorsalis : Afrique de l'Ouest, de la Guinée-Bissau au Togo.

- Cephalophus dorsalis castaneus : De l'est du fleuve Niger au Nigéria, en passant par l'Afrique centrale jusqu'au Rift Albertin et au sud jusqu'au nord de l'Angola


CLASSIFICATION


Fiche d'identité
Nom communCéphalophe à bande dorsale
English nameBay duiker
Español nombreDuiquero bayo
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embranchementVertebrata
ClasseMammalia
Sous-classeTheria
Infra-classeEutheria
OrdreArtiodactyla
Sous-ordreRuminantia
FamilleBovidae
Sous-familleCephalophinae
GenreCephalophus
Nom binominalCephalophus dorsalis
Décrit parJohn Edward Gray
Date1846



Satut IUCN

Quasi menacé (NT)

SOURCES

African Wildlife Foundation (AWF)

Arkive

BioLib

CITES

Liste rouge IUCN des espèces menacées

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

The Online Zoo

Wildlife Conservation Society (WCS)

Wikimedia Commons

ZooChat

Kingdon, J. (1997). The Kingdon Field Guide to African Mammals. Academic Press.

Estes, R. D. (1991). The Behavior Guide to African Mammals: Including Hoofed Mammals, Carnivores, and Primates. University of California Press.

Wilson, D. E., & Mittermeier, R. A. (Eds.) (2011). Handbook of the Mammals of the World, Volume 2: Hoofed Mammals. Lynx Edicions.

Colyn, M., Hulselmans, J., & Deleporte, P. (1998). A comprehensive analysis of the Cephalophus species of Central and West Africa. Journal of Mammalogy.