Chez la zibeline du Japon, la longueur de la tête et du corps est de 47 à 54,5 cm. La longueur de la queue est de 17 à 22 cm. L'âge des martres est déterminé par l'éruption et l'usure des dents. Les sexes sont significativement différents en taille, les mâles étant plus grands. Le poids varie de 500 à 1 700 g pour les adultes. Neuf mâles capturés vivants pesaient en moyenne 1 563 g et 4 femelles 1 011 g. La coloration du pelage varie du brun jaunâtre au brun foncé sur toute la longueur avec une tache blanc crème sur le cou.
HABITAT
Comme son nom l'indique, la zibeline du Japon est originaire et endémique du Japon. La sous-espèceMarte melampus melampus est présente sur les îles de Honshu, Shikoku, Kyushu et les îles adjacentes. La sous-espèceMarte melampus tsuensis vit sur les îles Tsushima, situées entre Kyushu et la péninsule coréenne. L'espèce a également été introduite sur l'île de Sado et à Hokkaido. Elle a été observée dans le sud de la péninsule coréenne, mais aucun détail sur la localité ne permet de prouver son origine sauvage et aucune population indigène n'a été confirmée. Elle a été observée du niveau de la mer jusqu'à 2 000 m d'altitude.
La zibeline du Japon vit le long des vallées, principalement dans les forêts de feuillus. Cette espèce fréquente les plantations de conifères et les champs ouverts. Elle utilise des tanières dans les arbres et des terriers au sol. L'habitat de cette espèce est similaire à celle de la zibeline (Martes zibellina).
ÉCOLOGIE
La zibeline du Japon est un animal omnivore. Elle se nourrit principalement de poissons, de grenouilles, de petits oiseaux et de petits mammifères. Elle consomme également volontiers des insectes, des fruits et des graines lorsque ses proies principales se font rares. En présence de concurrents inter-spécifiques ou de perturbations d'origine humaine, elle change ses ressources alimentaires, ce qui la rend plus adaptable que la belette de Sibérie ou le chat-léopard de la Sonde qui ont des proies plus spécifiques.
La zibeline du Japon atteint sa maturité sexuelle vers l'âge de 1 ou 2 ans. L'accouplement débute de fin mars à mi-mai. Les naissances ont lieu entre la mi-juillet et début août. Le nombre de petits par portée est de 1 à 5. Les nouveau-nés naissent sourds et aveugles et sont recouverts d'un léger duvet. Comme chez tous les mammifères, la mère produit du lait avec lequel elle nourrit sa progéniture. Les jeunes commencent à chasser vers l'âge de 3 ou 4 mois et quittent leur mère peu de temps après.
Chez la zibeline du Japon, les juvéniles essayent d'établir des territoires peu après être devenus sexuellement matures. Mâles et femelles sont territoriaux, la taille du territoire variant selon la disponibilité des ressources alimentaires. En général elle se repose dans le creux d'un arbre ou dans un terrier.
MENACES
La plus grande menace pour la zibeline du Japon est l'exploitation forestière, qui cible son habitat préféré, les forêts bien établies. L'industrie coupe souvent à blanc les forêts, détruisant ainsi rapidement l'habitat de l'animal sans lui permettre de se reconstituer. Cette pratique provoque également l'insularisation des populations de martres, ce qui entraîne à son tour des changements dans les comportements de recherche de nourriture et la diminution du patrimoine génétique. De plus, les plantations de pins dans leurs écosystèmes ne contiennent pas de nourriture importante.
La sélection de terriers est l'adaptation la plus évidente pour se protéger de la prédation. La zibeline du Japon se repose dans des terriers dans les arbres et au sol. Cinq adultes ont été tués par des chiens errants et 38 par des collisions avec des véhicules entre 1986 et 1989 (Tatara et Doi 1994).
Il est également possible que la zibeline du Japon que l'on trouve sur l'île d'Hokkaido et la zibeline, avec laquelle elle est sympatrique, puisse s'hybrider. Néanmoins, il n'y a pas de documentation d'hybridation des deux espèces pour le moment. Cependant, les mécanismes d'isolement d'accouplement n'ont pas été étudiés.
CONSERVATION
La zibeline du Japon n'est pas considérée comme une espèce menacée. Elle est inscrite dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN.
L'espèce est présente dans les zones protégées. Les exploitants forestiers commerciaux devraient envisager d'améliorer les pratiques de récolte afin de réduire la perte accidentelle d'habitat pour cette espèce. La conservation des forêts décidues est particulièrement importante. La population des îles Tsushima est protégée en tant que monument naturel au Japon.
SOUS-ESPÈCES
Selon l'ITIS, il existe trois sous-espèces de zibeline du Japon, chacune ayant une fourrure de coloration différente :