La belette de Sibérie mesure généralement entre 25 et 39 cm de long pour un poids de 360 à 820 g. La queue mesure entre 13 à 21 cm. Les mâles sont plus grands et plus corpulents que les femelles. Le pelage est de couleur brun pâle virant graduellement vers le brun jaunâtre. Le bout de la queue peut être d'un brun plus foncé de brun que le reste du corps sans jamais être noire.
Alors qu'auparavant on pensait que la belette de Sibérie et la belette du Japon étaient une seule et même espèce, des études récentes sur l'ADN mitochondrial soutiennent l'hypothèse qu'elles sont en réalité deux espèces différentes.
HABITAT
La belette de Sibérie est largement présente dans le Paléarctique oriental, à l'ouest de la Russie jusqu'à la province de Kirov, au Tatarstan et dans l'ouest des monts Oural, et à l'est jusqu'à la côte Pacifique, les îles de Taiwan (province de Chine) et de Jeju (République de Corée). Alors qu'elle est présente au sud de l'Himalaya (du Pakistan et du Cachemire à l'est jusqu'au nord de la Birmanie), une grande partie de l'Asie centrale-orientale aride (nord et ouest de la Chine et sud de la Mongolie) n'est apparemment pas occupée. Sa répartition en Asie du Sud-Est est mal connue et, en dehors de la Birmanie, où elle n'est connue que dans l'extrême nord, elle est probablement isolée de la principale aire de répartition paléarctique/himalayenne/chinoise. Bien que l'espèce soit assez répandue dans le sud de la Chine presque jusqu'à la frontière vietnamienne, il n'existe aucune trace de sa présence au Vietnam. Il existe des signalements d'observation non confirmés dans 1 ou 2 endroits au Laos, tous deux dans le centre. Au Japon, elle a été introduite dans les îles Honshu, Shikoku et Kyushu.
La répartition altitudinale varie considérablement dans son aire de répartition. Dans le nord, comme en Corée, on la trouve dans les basses-terres. Dans l'Himalaya, elle semble être strictement montagnard, avec, par exemple, des enregistrements du Myanmar entre 1 070 et 4 120 m, dans le nord-ouest de la province du Yunnan, en Chine, le long du Mékong supérieur, jusqu'à au moins 3 500 m (Bosco PL Chan, comm. pers. 2014), dans la réserve de biosphère de Khangchendzonga, Sikki, en Inde, à plus de 3 000-4 000 m, au Népal de 2 600 à 3 200 m, au Bhoutan de 1 500 à 4 800 m, et en Inde ainsi que dans les régions voisines, de 1 500 à 4 875 m.
La belette de Sibérie vit dans les forêts primaires et secondaires de feuillus, de conifères et mixtes, ainsi que dans les zones ouvertes avec de petites parcelles de forêt et de steppe forestière. On la trouve généralement vivant et se reproduisant dans les paysages agricoles de la Chine rurale, apparemment attirée par la forte densité de rongeurs. Dans les grandes villes du centre et du nord de la Chine, comme Pékin, on la trouve régulièrement en train de se reproduire dans les zones bâties. On ne sait pas avec certitude dans quelle mesure son mode de présence dans ces zones est perturbé par la dissémination généralisée de l'espèce pour lutter contre les rats. On la trouve également le long des vallées fluviales et parfois au-dessus de la limite des arbres dans les montagnes.
ALIMENTATION
La belette Sibérie, comme beaucoup d'autres membres du genre Mustela, sont des prédateurs efficaces et féroces. Elle se nourrit de rats des rizières (Rattus argentiventer) dans les zones côtières du sud de la Chine. Dans certaines parties de son aire de répartition, elle se nourrit de sternes naines (Sterna albifrons) et de leurs œufs.
Dans les forêts subtropicales de Taïwan, la belette a été observée se nourrissant de petits mammifères tels que des musaraignes, des rats et des souris. Lorsque ces animaux se font rares, notre mustélidé peut changer son régime alimentaire en mangeant des insectes tels que des coléoptères, des larves et d'autres invertébrés. La belette de Sibérie stocke ses proies pour une consommation ultérieure, en particulier pour les manger pendant l'hiver. En période de disette, elle effectue des migrations de masse.
REPRODUCTION
La belette de Sibérie se reproduit chaque année au cours de la fin de l'hiver et au début du printemps. Plusieurs mâles peuvent courtiser une femelle, et les combats entre mâles peuvent se produire. La période de gestation est d'environ 29 jours et les naissances ont lieu d'avril à juin. Une portée compte en moyenne 5 petits, mais leurs nombre varie entre 2 et 12. Les nouveau-nés sont nidicoles et n'ouvrent les yeux à l'âge de 1 mois de l'âge. L'âge de sevrage de cette belette est de 56 jours et la maturité sexuelle est atteinte à environ 2 ans.
Une étude des populations sauvages au Japon a montré que la longévité moyenne de la belette de Sibérie était d'environ 3 ans. L'âge maximal pour l'espèce est de 5 ou 6 ans. Un spécimen en captivité a vécu jusqu'à l'âge de 8 ans et 10 mois.
COMPORTEMENT
La belette de Sibérie est un animal nocturne et crépusculaire. Cet animal est généralement solitaire sauf en période de reproduction. Elle est assez territoriale, même si elle est connue pour effectuer des migrations lors de pénuries alimentaires. Certains spécimens ont été observés se déplaçant sur près de 8 km en une nuit.
PRÉDATEURS
La belette de Sibérie, comme les autres mustélidés, est capable de tenir tête à ses éventuels prédateurs, même s'ils sont plus grands qu'elle. Les principaux prédateurs des belettes sont probablement les grands rapaces, tels que les hiboux et les faucons.
MENACES
Il n’existe pas de menaces majeures connues pour la belette de Sibérie. La chasse intensive en Chine pourrait être à l’origine de déclins localisés. La concurrence pour les ressources avec la zibeline et les feux de forêt naturels pourraient constituer des menaces mineures. Dans l’Arunachal Pradesh, en Inde, un animal tué sur la route et de nombreuses peaux ont été recensées ces dernières années. L’animal est capturé ou tué par divers autres moyens lorsqu’il s'approche trop des habitations pour voler de la volaille.
CONSERVATION
La belette de Sibérie n'est pas véritablement une espèce en danger d'extinction. Elle est classée comme espèce en préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN. L'espèce est inscrite à l'Annexe III de la CITES pour les populations vivant en Inde. Elle est protégée au Tibet et en Thaïlande. Elle est présente dans de nombreuses zones protégées, tant dans son aire de répartition himalayenne que paléarctique. On ne sait pas si les niveaux de prélèvement actuels sont durables à long terme. Il n'existe pas de suivi de la population. L'abondance actuelle dans diverses parties de son aire de répartition en Chine et en Russie indique qu'il est peu probable qu'il y ait un besoin urgent d'une gestion plus scientifique.