Le renard polaire est un canidé apparenté au renard roux vivant dans le froid arctique. Il mesure entre 50 et 75 cm de long. Cette mesure ne comprend pas la queue qui, elle, mesure de 25 à 40 cm.
En été, le pelage de ce renard est brun fauve et change de couleur en hiver pour devenir blanc. Il s'agit d'un pelage très touffu lui permettant de survivre lors des époques de grand froid.
Le renard polaire a de petites oreilles arrondies qui limitent la perte de chaleur corporelle de par leur taille. Les pattes sont entièrement recouvertes de poils leur évitant ainsi les engelures conséquence du froid intense de l'hiver arctique.
Dans les régions les moins froides de leur espace d'habitation, le pelage de ce canidé est plutôt gris clair voir bleuté, d'où le nom de renard bleu. Mais ce phénomène ne concerne que 1 % de la population totale de renard polaire.
On entend rarement le cri du renard arctique, sauf pendant la saison de reproduction. Les renards communiquent alors entre eux en émettant des hurlements que l'on peut entendre de très loin. Les adultes glapissent également pour avertir leurs petits d'un danger et émettent un gémissement aigu et prolongé en cas de bagarre avec d'autres renards.
HABITAT
Le renard polaire a colonisé l'intérieur du cercle polaire arctique, le Canada, le Groenland, la Russie, l'Islande et le nord de la Scandinavie.
Toutefois, son ancienne aire de répartition était beaucoup plus vaste que de nos jours. Plusieurs dépouilles ou encore des fossiles ont été retrouvés dans de nombreux pays du sud de l'Europe, tel que la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Pologne et la Suisse.
ALIMENTATION
Le renard polaire est un canidé opportuniste ayant un régime alimentaire très varié, dépendant de la région et des ressources que celle-ci lui fournit.
Il favorise néanmoins la chasse aux rongeurs tels que les lemmings qui sont ses proies favorites. Il se nourrit également d’œufs, d'oiseaux ou encore de bébés phoques.
En période de pénurie, il se contente des carcasses délaissées par les ours polaires ou celles des loups.
Mais la survie du renard polaire et sa continuité dépendent principalement de la quantité de rongeurs présents sur son aire de répartition. Plus il y aura de proies potentielles et plus il y aura de naissances pour l'espèce.
REPRODUCTION
La période de reproduction du renard polaire se déroule entre le mois de mars et le mois d'avril. Après une gestation variant entre 51 et 57 jours, la femelle met au monde une portée de 11 renardeaux en moyenne, bien que l'on ait déjà pu observer des portées d'une vingtaine de petits, ce qui représente un record parmi tous les mammifères du monde sauvage. Pour le confort de ses petits, la renarde va mettre bas en général dans une tanière bien drainée et non enneigée.
La femelle reste dans la tanière auprès des nouveau-nés pendant 5 à 6 semaines jusqu'à leur sevrage. Le mâle, quant à lui, reste dehors pour monter la garde ainsi que pour chasser afin de nourrir sa petite famille.
Les petits renardeaux naissent aveugles et pèsent à peine 55 g. Ils commencent à sortir de leur nid vers l'âge de 3 semaines, mais n'accompagneront leurs parents pour la chasse pas avant qu'ils aient atteint 8 semaines.
COMPORTEMENT
Le renard polaire est sans doute le seul canidé sauvage à ne pas avoir peur de l'homme. On a pu observer des spécimens s'approcher de camps afin de voler des dépouilles lors de la chasse aux phoques. C'est un comportement plutôt inhabituel, car il fut longtemps persécuté et chassé pour son magnifique pelage comme bon nombre de ses cousins. Il est donc surprenant de voir ce renard encore s'approcher ainsi de l'homme.
Le renard polaire est un grand voyageur qui parcourt des centaines de kilomètres tout au long de l'année. Certains spécimens capturés, marqués puis relâchés furent retrouvés plus de 1 500 km de l'endroit ou ils furent libérés.
Le renard polaire a un schéma saisonnier très marqué. Il vit principalement dans les zones septentrionales de son aire de répartition au printemps et en été puis retourne à l'intérieur des terres en automne et en hiver afin de s'y accoupler et d'y élever leur progéniture.
Mais il est aussi chassé par l'homme qui s'intéresse toujours à sa fourrure qui peut être une source de revenus assez importante pour les populations d'esquimaux. En Russie, il existe même des fermes d'élevage qui exploitent ce canidé afin d'en récupérer la fourrure et ainsi se faire du profit.
Ce renard n'est pas considéré comme une espèce en danger, ce qui ne lui permet pas de bénéficier de lois interdisant la chasse de l'espèce. La Suède est d'ailleurs le seul pays où le renard polaire peut se sentir en sécurité car c'est pour lui le seul endroit où il est juridiquement protégé.
CONSERVATION
Le renard polaire est parfois placé dans le genre Vulpes (le plus récemment par Wozencraft en 2005) et parfois dans le genre Canis. Cependant, l'espèce fut longtemps conservée dans le genre Alopex où il est le plus souvent inclus.
Dans la majeure partie de son habitat, ce canidé n'est pas protégé. Cependant, il bénéficie d'une protection juridique totale en Suède depuis 1928, en Norvège depuis 1930 et en Finlande depuis 1940. Aujourd'hui on dénombre moins de 150 individus en Europe. En conséquence une petite variation des paramètres démographiques ou de purs accidents pourraient avoir une répercussion dramatique sur le risque d'extinction.
Un plan d'action a été élaboré pour les renards arctiques en Suède et des rapports d'étape ont été publiés par la Norvège et la Finlande. En Suède et en Finlande, un projet de conservation est en cours. Les actions de protection prévues arrêteront le déclin et amélioreront les chances pour l'espèce de se stabiliser puis d'augmenter en nombre, avec un accroissement de la reproduction en parallèle d'une diminution de la mortalité. Une campagne d'information facilitera la collaboration du grand public et permettra de comprendre les actions nécessaires pour aider la survie de l'espèce Fennoscandian Alopex lagopus.
Cependant il existe encore bon nombre de lacunes sur nos connaissances du renard polaire. Par exemple, on en sait peu sur l'impact des maladies introduites par l'homme sur les populations de renards. La rage fait partie de ces maladies épidémiologiques. Ensuite, en considérant l'extension vers le nord du renard roux, des études sont nécessaires pour déterminer les effets de la concurrence entre le renard roux et le renard arctique. Le non-recouvrement de la population finno-scandinave est une cause de préoccupation, et nécessite une attention particulière, notamment en termes de mortalité et de génétique.
SOUS-ESPÈCES
Selon la classification actuelle, l'ITIS reconnaît quatre sous-espèces de renard polaire :
Retrouvez ci-dessous quelques photographies du renard polaire. Cliquez sur les images pour les agrandir. Les photographies présentées ci-dessous sont soumises à des droits d'auteur. Pour toute utilisation, merci de respecter la licence CC-BY-NC-SA et d'effectuer un lien retour vers notre site.
CLASSIFICATION
Fiche d'identité
Nom commun
Renard polaire
Autres noms
Renard blanc Renard arctique Renard des neiges Renard bleu Isatis