Le céphalophe de Walter (Philantomba walteri) est une petite antilope découverte en 2010 appartenant à la famille des bovidés dans la sous-famille des Cephalophinae.. Ce céphalophe, qui tire son nom de l’écologiste Walter Verheyen, est endémique des forêts tropicales d’Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Bénin et au Togo.
Céphalophe de Walter (Philantomba walteri) Source: Wildlife Conservation Research Unit
Le céphalophe de Walter appartient au genre Philantomba, un groupe regroupant des espèces de céphalophes de petite taille. Morphologiquement, il partage des traits avec d'autres membres du genre, mais possède également des caractéristiques distinctives.
Le céphalophe de Walter est une petite antilope mesurant environ 45 à 50 cm de hauteur au garrot pour un poids variant de 4 à 6 kg, bien que les femelles puissent être légèrement plus grandes que les mâles. Cela le classe parmi les céphalophes les plus petits.
Son pelage est brun roux uniforme avec des variations plus claires ou sombres en fonction des individus et des populations locales. Contrairement à certaines espèces proches, il n’a pas de marques faciales ou dorsales prononcées.
Les cornes, présentes chez les mâles, sont courtes, droites et mesurent environ 2 à 4 cm. Le crâne est relativement petit avec un museau fin, adapté à la consommation de végétation dense et variée. Les membres fins et courts sont bien adaptés pour se déplacer dans les sous-bois épais et humides, permettant au céphalophe de Walter de naviguer facilement dans son environnement forestier.
L'espèce est connue à partir de 40 spécimens, dont des crânes et des carcasses entières provenant de marchés de viande de brousse au Bénin et au Togo, ainsi que d'un spécimen provenant du sud du Nigéria. Ces spécimens ont été décrits comme étant la zone de savane guinéenne séparant les forêts de Haute et de Basse Guinée.
Des spécimens ont été obtenus dans le Dahomey Gap, une zone de savane guinéenne, mais aucun animal vivant n'a été enregistré et son habitat est supposé être constitué de diverses formes de broussailles dans cette zone.
BIOLOGIE
Le céphalophe de Walter est un herbivore opportuniste, avec une alimentation variée, ce qui est typique des espèces vivant dans les forêts tropicales où la disponibilité des ressources peut varier. Il se nourrit principalement de feuilles, fruits tombés, graines et pousses tendres. Les fruits consommés sont souvent ceux qui tombent des arbres, indiquant qu’il dépend partiellement des interactions avec les arbres fruitiers. La petite taille de sa mâchoire et de ses dents le rend particulièrement efficace pour consommer de petits morceaux de végétation ou des fruits mous. Il est probable qu’il joue un rôle important dans la dispersion des graines, bien que cela reste à confirmer.
La biologie reproductive du céphalophe de Walter reste peu documentée, mais elle partage probablement des similitudes avec celle des autres céphalophes du genre Philantomba.
Le céphalophe de Walter adopte un comportement discret et prudent, en adéquation avec son mode de vie dans des environnements forestiers denses. Cette espèce est principalement solitaire, bien que des couples temporaires puissent être observés pendant la période de reproduction. Les interactions sociales sont limitées, sauf entre la mère et son petit. Les mâles marquent leur territoire à l'aide de glandes odorantes situées sur leur visage, ce qui est commun chez les céphalophes. Ces territoires peuvent se chevaucher avec ceux des femelles, mais les rencontres entre mâles adultes sont rares et souvent évitées. Il est très agile et utilise des sentiers forestiers discrets qu’il crée ou emprunte. Ces chemins le mènent à des sources de nourriture et lui permettent d’échapper rapidement aux menaces.
En tant que petite antilope vivant dans des forêts tropicales, le céphalophe de Walter fait face à une multitude de prédateurs. Ses principaux ennemis sont :
Le céphalophe de Walter compte sur son camouflage, sa petite taille et son agilité pour échapper aux prédateurs. Lorsqu’il est menacé, il peut rester immobile jusqu’à ce que le danger passe ou fuir rapidement en zigzagant dans les sous-bois.
Gros plan du céphalophe de Walter Auteur: inconnu
TAXONOMIE
Le céphalophe de Walter a été dentifié sur la base de la morphologie externe, de la craniométrie et de l'analyse de l'ADN par Colyn et al. en 2010 qui ont déclaré qu'il était clairement distingué du céphalophe de Maxwell et du céphalophe bleu. La découverte de cette espèce de céphalophe est surprenante, car il s'agit d'un groupe d'animaux largement étudié. Sa dénomination spécifique commémore le professeur Walter Verheyen, qui fut le premier à rapporter un spécimen du Togo, en 1968.
Jusqu'à présent, seules deux espèces d'antilopes étaient reconnues dans le genre Philantomba. Les deux espèces sont largement distribuées en Afrique occidentale et centrale où elles sont chassées intensivement. Leurs cornes sont utilisées dans la médecine traditionnelle et leur viande est prisée sur les marchés de viande de brousse. On savait que le céphalophe de Maxwell a montré une variation géographique entre les différentes populations et, des études morphologiques ainsi que des tests ADN ont montré que certaines de ces populations forment une espèce distincte. Les scientifiques ont pu le démontrer, sur la base d'échantillons achetés auprès des chasseurs locaux ou trouvés sur les marchés. Des spécimens provenant de collections de musées ont également été utilisés. La description taxonomique de Philantomba walteri devrait faciliter la recherche sur l'écologie et le comportement, ainsi que sa conservation.
Si le céphalophe de Walter est aujourd'hui une espèce officiellement reconnue par l'IUCN, les registres taxonomiques de l'ITIS et MSW ne font pas encore apparaître ce céphalophe dans le genre Philantomba. La plupart des données sur cette espèce étant encore inexistantes, la Liste rouge de l'IUCN le répertorie dans sa base de données dans la catégorie Données insuffisantes (DD).
Colyn, M., Hulselmans, J., Sonet, G., Oudé, P., De Winter, J., Natta, A., Nagy, Z. T., & Verheyen, E. (2010). Discovery of a new duiker species (genus Philantomba) from West Africa. Zootaxa, 2637, 1-30.
Kingdon, J. (2015). The Kingdon Field Guide to African Mammals. Princeton University Press.
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