Cerf sika (Cervus nippon)
Le cerf sika (Cervus nippon) est une espèce de cervidé originaire de l'Est de l'Asie. Ce mammifère herbivore de taille moyenne est remarquable pour sa robe tachetée qui, contrairement à la majorité des autres espèces de cervidés, est souvent conservée par l'adulte, particulièrement en période estivale. Il présente un dimorphisme sexuel marqué, les mâles étant nettement plus grands et porteurs de bois. Bien que l'espèce soit largement répandue et considérée comme non menacée dans son ensemble par l'IUCN, plusieurs sous-espèces indigènes sont classées comme vulnérables ou menacées en raison de la perte d'habitat et de la chasse excessive. Le cerf sika a été largement introduit dans diverses régions du monde, notamment en Europe, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis, où il est parfois perçu comme une espèce invasive. Le cerf sika est également appelé cerf tacheté du Nord ou cerf du Japon.

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Le cerf sika présente un physique compact et des pattes fines et gracieuses, caractérisé par une grande variabilité de taille et de coloration selon les sous-espèces. Les mâles affichent généralement une longueur tête-corps variant de 120 à 190 centimètres et une hauteur au garrot allant de 65 à 115 centimètres, pour un poids qui peut s'étendre de 30 à 140 kilogrammes, le mâle étant toujours sensiblement plus grand que la femelle. Les biches, plus petites, mesurent de 110 à 160 centimètres de long pour une hauteur au garrot de 60 à 95 centimètres, pesant entre 20 et 90 kilogrammes.
Un trait distinctif de cette espèce est son pelage : pendant l'été, le poil est court et d'une teinte rougeâtre ou brun-marron, agrémenté de taches blanches très nettes disposées sur les flancs et le dos, un peu comme les faons, d'où son surnom de "cerf tacheté du Nord". En hiver, la robe devient plus sombre, tirant sur le gris-brun, et le pelage est plus long et dense, les taches s'estompant alors considérablement, voire disparaissant, et les mâles développent une crinière visible sur le cou. Tous les sika arborent une grande tache blanche sur la croupe, entourée de poils noirs, qui se dresse lorsqu'ils sont alertés.
Les mâles portent des bois solides, généralement à quatre pointes (une empaumure terminale fourchue et deux andouillers basaux), qui sont mués annuellement, avec une croissance complète atteinte vers six ou sept ans.

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Le cerf sika était autrefois largement répandu en Asie de l'Est, de la Chine centrale jusqu'à la côte du Pacifique. Son aire de répartition historique couvrait une immense zone incluant la Chine, la péninsule coréenne, le Japon, Taïwan, l'Extrême-Orient russe (Primorié) et le Vietnam. Cependant, en raison de la pression humaine, sa distribution a été drastiquement réduite, rendant l'espèce éteinte à l'état sauvage dans plusieurs de ces régions.
Aujourd'hui, l'espèce survit principalement dans des populations indigènes au Japon, où elle est la plus stable et la plus diversifiée. Elle est largement répartie sur les quatre îles principales (Hokkaido, Honshu, Shikoku, Kyushu) ainsi que sur de nombreuses petites îles périphériques comme Yakushima et Tsushima. En Chine, les populations sauvages y sont désormais très localisées et fragmentées. Historiquement, plusieurs sous-espèces chinoises comme Cervus nippon mandarinus et Cervus nippon grassianus sont aujourd'hui considérées comme éteintes à l'état sauvage. Seule la sous-espèce Cervus nippon kopschi, autrefois répandue dans le bassin du fleuve Yangtsé, subsiste en petit nombre dans le sud du pays.
À Taïwan, la sous-espèce locale (Cervus nippon taiouanus) avait disparu en 1969, mais elle a été réintroduite à partir d'individus captifs depuis 1989. En Corée du Nord et du Sud ainsi qu'au Vietnam, le cerf sika est aujourd'hui probablement éteint à l'état sauvage dans ces pays. Quelques spécimens captifs subsistent au Vietnam.
En dehors de son aire native, le cerf sika a été largement introduit à travers le monde, notamment pour la chasse et l'élevage. On trouve des populations introduites dans les îles Britanniques, en Europe continentale (incluant la France, l'Allemagne et plusieurs pays de l'Est), en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. De plus, l'espèce est très couramment élevée en Asie, particulièrement en Chine, ce qui représente une source importante pour les efforts de réintroduction ou pour le commerce.
Le cerf sika peut être observé dans une variété d'habitat comme les forêts et les plantations de conifères. Il a tendance à évoluer dans les forêts ayant un sous-bois dense, bien qu'il se nourrisse dans les zones herbeuses et les fourrés ligneux denses le long des rives d'eau douce ou les eaux saumâtres des marais. Au Royaume-Uni, le cerf sika occupe une variété d'habitat, comme les terrains boisés de feuillus, les tourbières, les marais salants et les îles.
* Seule l'aire de répartition des populations indigènes est incluse dans la carte de répartition.

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Le cerf sika est classé comme un mangeur mixte, c'est-à-dire que son régime alimentaire est très flexible et s'adapte en fonction de la saison et de la disponibilité des ressources dans son habitat forestier, ce qui lui confère un avantage adaptatif dans les environnements où il a été introduit. Ce cervidé consomme principalement des graminées, des herbes, des feuilles d'arbres et d'arbustes, mais il n'hésite pas à diversifier son menu avec des plantes plus grossières comme le bambou nain ou des carex. Durant les mois d'hiver, lorsque la nourriture est rare, le sika se tourne vers des ressources plus coriaces et moins nutritives, telles que les rameaux, les bourgeons, les écorces d'arbres, ainsi que les fruits et les graines tombées au sol, ce qui peut occasionner des dégâts significatifs sur la régénération forestière dans les zones de forte densité. En période estivale, il préfère les pousses tendres et les feuilles fraîches.
Dans certaines régions du Japon, où les forêts persistantes dominent, son alimentation est majoritairement composée du feuillage de plantes à feuilles larges persistantes. Sa capacité à brouter (consommer des herbes basses) et à défolier (consommer des feuilles et bourgeons d'arbustes et arbres) le rend compétitif, notamment face aux autres espèces de cervidés comme le cerf de Virginie aux États-Unis ou le cerf élaphe en Europe, ce qui peut mener à une pression accrue sur la végétation locale.

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La reproduction chez le cerf sika est caractérisée par une saison de rut intense qui culmine généralement entre septembre et octobre, mais qui peut se prolonger jusqu'à l'hiver selon les régions et les sous-espèces. Les mâles matures, souvent âgés de quatre à cinq ans, commencent alors à s'affronter pour l'accès aux femelles, les plus dominants pouvant perdre jusqu'à un quart de leur poids corporel pendant cette période d'activité frénétique et de jeûne partiel. Les stratégies d'accouplement peuvent varier : certains mâles établissent et défendent de petits territoires de rut qu'ils marquent en frottant leurs bois contre les troncs d'arbres pour laisser des marques odorantes et visuelles, tandis que d'autres préfèrent rassembler de petits harems de biches en oestrus, ou simplement parcourir l'aire de répartition des femelles à la recherche de partenaires réceptives, et un comportement de type lek a même été documenté dans certaines populations introduites.
Après l’accouplement, la gestation dure environ 220 à 230 jours, aboutissant à la naissance d’un faon unique, rarement deux, entre mai et juin. Le nouveau-né, pesant entre 4,5 et 7 kg, naît tacheté, ce qui lui assure un camouflage efficace dans la végétation. Il reste caché les premières semaines avant de suivre sa mère. L’allaitement dure environ quatre mois, mais l’indépendance intervient plus tard, en automne. La maturité sexuelle est atteinte dès l’âge de deux ans chez les femelles, et souvent plus tard chez les mâles, en raison de la compétition hiérarchique.
La longévité du cerf sika varie selon qu’il vit à l’état sauvage ou en captivité. Dans la nature, son espérance de vie moyenne se situe entre 15 et 18 ans, bien que de nombreux individus n’atteignent pas cet âge à cause de la prédation, des maladies ou de la chasse. En captivité, où les conditions sont plus sûres et la nourriture abondante, certains individus peuvent dépasser 20 ans. Les mâles, plus exposés aux blessures liées aux combats durant le rut, vivent en général un peu moins longtemps que les femelles. Cette longévité relativement élevée pour un cervidé contribue à la stabilité des populations, surtout dans les zones dépourvues de prédateurs naturels.

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Le cerf sika est une espèce modérément sociable, affichant une forte ségrégation sexuelle en dehors de la saison de reproduction. Les biches et leurs jeunes forment généralement des groupes familiaux relativement stables, tandis que les mâles adultes tendent à être solitaires ou se rassemblent en petits bandes fluides d'individus de même sexe, les deux sexes ne se mélangeant qu'occasionnellement dans les zones d'alimentation particulièrement favorables. Le sika est souvent décrit comme un animal au tempérament vif et alerte, et il est particulièrement vocal, possédant un répertoire de plus d'une dizaine de sons différents, allant du sifflement doux (utilisé pour la communication intime) au cri d'alarme retentissant (un hurlement puissant en cas de danger).
Bien que le cerf sika soit principalement nocturne ou crépusculaire dans la plupart de son aire de répartition pour éviter les perturbations humaines, il peut devenir plus actif pendant la journée dans les zones où la pression de chasse ou la présence humaine est faible. En cas de menace, le cerf sika est une espèce très agile et rapide, capable de bonds spectaculaires en longueur (jusqu'à 8 mètres) et en hauteur, et il exhibe son miroir blanc érigé sur la croupe comme signal d'alarme pour les autres membres du groupe. Dans les régions montagneuses, les populations peuvent être migratoires, se déplaçant vers des altitudes inférieures (jusqu'à 700 mètres de différence) pendant l'hiver pour échapper aux fortes chutes de neige, couvrant parfois des distances moyennes de 35 kilomètres entre leurs aires d'été et d'hiver.

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Les prédateurs naturels du cerf sika varient considérablement d'une région à l'autre de son vaste domaine asiatique, et sont souvent déterminants dans la régulation de ses populations, bien que l'espèce connaisse un succès reproducteur exceptionnel dans les zones où ses prédateurs ont été éliminés ou sont absents.
Le principal ennemi historique dans la majeure partie de son aire de répartition est le loup gris (Canis lupus), dont les meutes peuvent cibler les cerfs sika de tous âges, en particulier en Sibérie et dans les régions de Chine et de Corée. Dans l'Est de la Sibérie, notamment dans l'Oussouri, le sika est également une proie pour les grands félins comme le tigre de Sibérie (Panthera tigris altaica) et le léopard de Chine (Panthera pardus orientalis), qui sont capables d'abattre des mâles adultes de grande taille. Le chien viverrin (Nyctereutes procyonoides) et le renard roux (Vulpes vulpes) peuvent parfois s'attaquer aux faons isolés.
En revanche, dans de nombreuses régions du Japon, où les grands prédateurs ont été historiquement éradiqués, le cerf sika connaît une forte surpopulation, ce qui a entraîné des problèmes de dégradation de l'environnement forestier. Dans les populations introduites en Amérique du Nord ou en Europe (comme en Grande-Bretagne et en Irlande), les grands prédateurs sont généralement absents, et la chasse humaine devient le seul véritable mécanisme de contrôle de la population. L'homme est donc devenu le prédateur le plus important du cerf sika, à la fois pour sa viande, ses bois (utilisés en médecine traditionnelle) et la gestion des populations envahissantes.

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La survie du cerf Sika est fortement compromise dans plusieurs parties de son aire de répartition historique, principalement à cause de la perte d'habitat et de la chasse illégale. Les menaces sont particulièrement aiguës au Vietnam, en Chine et en Corée, où la chasse était intensive pour la viande et le velours des bois, prisé en médecine traditionnelle. Ce commerce du velours est d’ailleurs toujours actif dans des villes vietnamiennes comme Hanoï et Hô-Chi-Minh-Ville.
Dans le passé, la chasse à grande échelle a décimé les populations de cerf sika à travers la Chine et la Corée au cours du siècle dernier. Au Vietnam, la sous-espèce Cervus nippon pseudaxis, et en Chine, Cervus nippon mandarinus et Cervus nippon taiouanus, sont probablement éteintes à l'état sauvage. Au Vietnam, même la petite population captive restante dans le parc national de Cuc Phuong est menacée par le braconnage. De même, la perte continue d'habitat en Chine est aggravée par la fragmentation des populations, ce qui entraîne une perte inquiétante de diversité génétique.
La situation est contrastée dans d'autres régions. Au Japon, la population de cerf sika est en augmentation et est même gérée par la chasse pour limiter les dommages aux cultures et aux forêts. Cependant, le Japon fait face à un autre risque : l'hybridation. L'élevage de cerfs élaphes, autrefois populaire, a conduit au relâchement d'individus dans la nature, qui peuvent se croiser avec les cerfs sika indigènes, diluant ainsi la pureté génétique de l'espèce. Le même risque d’hybridation menace de nombreuses populations, y compris celles issues d’introductions, dont l'ascendance est déjà incertaine.
La sous-espèce insulaire japonaise Cervus nippon keramae a failli disparaître à cause de la chasse. Aujourd'hui, elle ne survit que sur des îlots où elle doit rivaliser avec les chèvres sauvages. Enfin, la pollution de l'eau est identifiée comme un autre problème environnemental majeur affectant la santé des cerfs sika. Globalement, l'espèce est considérée comme stable en Russie et probablement à Taïwan, mais les pressions humaines sur son habitat naturel et sa génétique restent des préoccupations majeures.

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Le cerf sika n'est pas considéré comme une espèce menacée. Il est actuellement inscrit dans la catégorie "Préoccupation mineure" (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN.
Le cerf sika est confronté à un déclin drastique à l'état sauvage en Chine, au point que deux de ses sous-espèces, sont potentiellement éteintes. Malgré cela, d'importants troupeaux sont maintenus en captivité, principalement pour satisfaire la forte demande en bois de velours, un ingrédient clé de la médecine traditionnelle asiatique.
L'espèce est cependant protégée au sein de plusieurs réserves naturelles à travers son aire de répartition, soulignant l'engagement international pour sa sauvegarde. Un succès notable est le rétablissement de Cervus nippon taiouanus à Taïwan. Grâce à un projet de restauration lancé en 1984, la sous-espèce vit désormais en liberté dans le parc national de Kenting. Sa gestion future prévoit l'établissement de zones de chasse contrôlée pour impliquer les communautés locales, l'élargissement de son habitat et le développement de programmes de recherche intégrés pour étudier l'impact du cerf sur la végétation.
Pour d'autres sous-espèces, des mesures de conservation ciblées ont été proposées. Concernant la sous-espèce vietnamienne, Cervus nippon pseudaxis, un programme d'élevage a débuté en 1991 avec des animaux envoyés en Europe. Les priorités incluent un renforcement significatif de la lutte anti-braconnage et l'instauration de programmes d'éducation au sein du parc national de Cuc Phuong.
Pour le Cerf sika de Kerama (Cervus nippon keramae), dont la population est insulaire et vulnérable, les recommandations visent à restaurer l'habitat en éliminant notamment les chèvres sauvages et à évaluer les différences génétiques entre les populations survivantes. Des enquêtes sont également urgentes pour déterminer si les sous-espèces chinoises Cervus nippon mandarinus et Cervus nippon grassianus survivent encore. Si elles sont localisées, des études de terrain approfondies devront être menées pour évaluer leur démographie et leur écologie. Enfin, des plans de gestion stricts, se concentrant sur le contrôle du braconnage, sont essentiels pour les populations de Cervus nippon sichuanicus et Cervus nippon kopschi.

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L'histoire taxonomique du cerf sika est complexe et reflète à la fois la grande diversité morphologique et géographique de l'espèce, et l'évolution des concepts en systématique. L'espèce a été formellement décrite pour la première fois par le zoologiste néerlandais Coenraad Jacob Temminck en 1838, sous le nom binominal Cervus nippon. Temminck a basé sa description sur un spécimen du Japon, d'où le nom d'espèce nippon. Initialement, en raison des variations spectaculaires de taille, de couleur et de présence de taches entre les populations insulaires (Japon et Taïwan) et continentales (Chine, Corée, Sibérie), certains taxons qui sont maintenant considérés comme des sous-espèces distinctes avaient été élevés au rang d'espèces à part entière, comme Cervus taiouanus (cerf sika de Formose) ou Cervus hortulorum (cerf sika de Mandchourie). Au début du XXe siècle, le travail de plusieurs mammalogistes a conduit à regrouper ces formes au sein d'une seule espèce polytypique, Cervus nippon, reconnaissant ainsi les différences comme des variations infraspécifiques.
Le cerf sika est une espèce polytypique présentant une diversité remarquable de sous-espèces, bien que le nombre exact et la validité de certaines d'entre elles fassent encore l'objet de discussions taxonomiques entre les chercheurs. Cependant, le consensus scientifique et les bases de données de référence reconnaissent généralement une quinzaine de sous-espèces, que l'on peut diviser en clades continentaux et insulaires. Cette riche subdivision reflète l'isolement géographique et l'adaptation à des environnements très variés, allant des forêts enneigées de Mandchourie aux îles subtropicales japonaises. La plupart des sous-espèces continentales sont aujourd'hui en danger critique d'extinction ou éteintes à l'état sauvage, tandis que certaines sous-espèces japonaises connaissent une surabondance locale. Voici une liste détaillée des principales sous-espèces reconnues et de leur répartition géographique native :
- Cervus nippon nippon : (Sika du Japon) Il s'agit de la sous-espèce nominale et la plus courante. Elle est indigène dans la majeure partie du Japon, couvrant le sud de Honshū, Shikoku, et Kyūshū. C'est la souche la plus souvent introduite en Europe, au Royaume-Uni, et en Nouvelle-Zélande, où elle a formé des populations allogènes florissantes mais parfois problématiques.
- Cervus nippon aplodontus : (Sika de Honshū) Sa répartition native se situe dans la partie septentrionale de l'île de Honshū, la plus grande île de l'archipel japonais. Cette sous-espèce est particulièrement adaptée aux climats plus froids, se distinguant notamment par une taille plus robuste et un pelage plus dense que la sous-espèce nominale, Cervus nippon nippon, que l'on trouve plus au sud.
- Cervus nippon grassianus : (Sika du Shanxi) Sa répartition est très limitée et son statut dans la nature est précaire. Cette sous-espèce est native de la Chine centrale, principalement dans les régions montagneuses et boisées de la province du Shanxi. Elle est considérée par certains comme potentiellement éteinte à l'état sauvage (ou quasi éteinte), ou survivant uniquement en populations très fragmentées et très réduites.
- Cervus nippon hortulorum : (Sika de Dybowski) Sa répartition native s'étendait historiquement sur une vaste zone de l'Extrême-Orient. Il était originaire de la région du Primorié (ou Kraï du Primorsky) dans l'Extrême-Orient russe, du nord-est de la Chine (principalement en Mandchourie) et de la péninsule coréenne. Aujourd'hui, les populations sauvages ont été sévèrement réduites et sont fragmentées. La seule population sauvage jugée relativement stable se situe dans la région du Primorié en Russie.
- Cervus nippon keramae : (Sika des îles Kerama) Une sous-espèce très petite, endémique des îles Kerama (archipel d'Okinawa) au Japon. Elle est très menacée en raison de sa répartition extrêmement limitée.
- Cervus nippon kopschi : (Sika de Chine du Sud) Originaire du Sud-Est de la Chine (provinces orientales et méridionales). Il subsiste en populations sauvages très petites et fragmentées dans cette région.
- Cervus nippon mageshimae : (Sika de Mageshima) Il s'agit d'une sous-espèce endémique de l'île de Mageshima, dans les îles Ōsumi, qui font partie de l'archipel Nansei (ou Ryūkyū) au sud du Japon. Cette répartition insulaire restreinte signifie que cette population est particulièrement vulnérable aux menaces spécifiques à son île, telles que la perte d'habitat ou les événements naturels.
- Cervus nippon mandarinus : (Sika de Chine du Nord) Historiquement présent dans le Nord et le Nord-Est de la Chine (y compris une partie de l'ancienne Mandchourie). Cette sous-espèce est très probablement éteinte à l'état sauvage depuis les années 1930.
- Cervus nippon mantchuricus : (Sika de Mandchourie) C'est la plus grande des sous-espèces. Sa répartition historique couvrait la Mandchourie (nord-est de la Chine), la Corée (presqu'île) et l'Extrême-Orient russe (notamment le district de l'Oussouri en Sibérie). Aujourd'hui, les populations sauvages sont rares et fragmentées.
- Cervus nippon pseudaxis : (Sika du Viêt Nam) Historiquement présente dans le Nord du Viêt Nam (et peut-être le Sud de la Chine). Elle est considérée comme éteinte à l'état sauvage.
- Cervus nippon pulchellus : (Sika de Tsushima) Cette sous-espèce est confinée à l'île de Tsushima au Japon. Elle est de taille moyenne et sa population est en déclin.
- Cervus nippon sichuanicus : (Sika du Sichuan) Sous-espèce peu connue, confinée aux zones montagneuses isolées de la province du Sichuan dans l'Ouest de la Chine. Elle représente une des rares populations continentales chinoises encore significativement sauvages.
- Cervus nippon soloensis : (Sika de Jolo) La répartition et le statut de cette sous-espèce sont historiquement très limités et son existence actuelle est très probablement nulle. Elle est considérée comme ayant été présente, par introduction ancienne et d'origine inconnue, sur l'île de Jolo (ou Sulu) dans le sud des Philippines. Cette sous-espèce est largement considérée comme éteinte.
- Cervus nippon taiouanus : (Sika de Formose) Endémique de l'île de Taïwan. Cette sous-espèce, connue pour sa robe très tachetée, avait disparu à l'état sauvage dans les années 1960, mais a fait l'objet de programmes de réintroduction réussis à partir d'individus captifs.
- Cervus nippon yakushimae : (Sika de Yakushima) Petite sous-espèce endémique de l'île de Yakushima, au sud de Kyūshū au Japon. Elle est adaptée aux forêts humides et montagneuses de l'île.
- Cervus nippon yesoensis : (Sika d'Hokkaidō ou d'Ezo) Cette grande sous-espèce est native de l'île d'Hokkaidō au Japon. Elle est adaptée aux hivers rigoureux et est la plus grande des sous-espèces japonaises. Sa population est abondante sur l'île.

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Nom commun | Cerf sika |
Autres noms | Cerf tacheté du Nord Cerf du Japon |
English name | Sika deer |
Español nombre | Ciervo sica |
Règne | Animalia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement | Vertebrata |
Super-classe | Tetrapoda |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Theria |
Infra-classe | Eutheria |
Ordre | Artiodactyla |
Sous-ordre | Ruminantia |
Famille | Cervidae |
Sous-famille | Cervinae |
Genre | Cervus |
Nom binominal | Cervus nippon |
Décrit par | Coenraad Jacob Temminck |
Date | 1838 |
Satut IUCN | ![]() |
* Liens internes
Liste Rouge IUCN des espèces menacées
Mammal Species of the World (MSW)
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
* Liens externes
Global Biodiversity Information Facility (GBIF)
* Bibliographie
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