Le cerf des Philippines est un cerf de taille moyenne, mais généralement plus petit que son cousin, le sambar. Il mesure entre 100 et 151 cm de long, de 55 à 70 cm de hauteur au garrot, pour un poids allant de 40 à 60 kg. La taille de la queue varie de 9 à 12 cm. Les cornes, que seule la tête des mâles est ornée, mesurent entre 20 et 40 cm de long. Celles-ci ne comptent généralement pas plus de 3 andouillers.
Dans la plupart des cas, la couleur du pelage est brun très foncé (avec parfois des reflets rougeâtres), à l'exception des côtés qui sont recouverts d'une poignée de taches blanches ou chamois. Ces taches sont plus grandes sur les hanches et s’estompent progressivement lorsque l’on remonte vers les épaules. La face inférieure de la queue et les faces intérieures des pattes sont de couleur blanche. La tête est généralement plus pâle que le corps, bien que le front et le museau soient plus sombres. Cependant, il existe des variations régionales en couleur, comme c’est le cas d’une population de l'île de Mindanao, où le manteau de ce cervidé est gris sable. Certaines populations de cerfs des Philippines diffèrent aussi, de manière significative, en taille.
Le cerf des Philippines se distingue facilement du cerf calamian par la présence de taches sur le manteau de l'adulte.
HABITAT
Le cerf des Philippines se produit dans la plupart des îles des Philippines, à l'exception des îles de Negros, Panay, Palawan, Sulu, ainsi que le groupe d'îles de Babuyan et Batanes. En plus de son aire de répartition naturelle, des populations ont été introduites dans les îles de Guam, Saipan et Rota dans les îles Mariannes, Pohnpei et dans les îles Carolines. Autrefois, il a également été introduit dans les îles japonaises de Bonin, où il a à nouveau disparu quelques années plus tard. Le cerf des Philippines occupe une variété d'habitat, depuis les plaines boisées jusqu'aux massifs forestiers à des altitudes allant jusqu'à 2 900 m.
ÉCOLOGIE
Le cerf des Philippines est un mammifèreherbivore dont le régime alimentaire se compose principalement de feuilles, de graminées, de bourgeons à faible croissance, de baies et de fruits.
Actuellement, il y a un manque cruel d'informations sur la reproduction du cerf des Philippines à l'état sauvage. La plupart des choses connues à ce sujet proviennent de spécimens vivant en captivité. La gestation est d'environ 8 mois, période après laquelle la femelle donne naissance à un seul petit dont le pelage est tacheté de points blancs qui disparaissent après quelques semaines. Les mâles commencent à développer leurs bois après leur première année. En captivité, l'espèce peut vivre jusqu'à l'âge de 20 ans.
Pendant le rut, les femelles peuvent former de petits groupes d'un maximum de huit individus, mais les mâles restent solitaires et sont agressifs. De mœurs plutôt nocturne, le cerf des Philippines passe ses journées caché dans la végétation dense.
MENACES
La principale menace pesant sur le cerf des Philippines est la chasse pour sa viande aggravée par la destruction de son habitat. Malgré que plusieurs portions de son aire de répartition soit situées dans des aires protégées, la mauvaise application des réglementations permet l'augmentation d'activités illégales comme l'exploitation forestière, l'exploitation minière et la conversion de forêts en terres agricoles. Pour ces différentes raisons, les populations de cerfs philippins sont très fragmentées et en déclin sur une grande partie de son aire.
CONSERVATION
Le cerf des Philippines est considéré comme une espèce menacée. Il est actuellement inscrit dans la catégorie Vulnérable (VU) sur la Liste rouge de l'IUCN.
Dans les zones où il a été introduit, le cerf des Philippines jouit d'une certaine protection, car il est illégal de le chasser sur Saipan, et les règlements de chasse sont également en vigueur à Guam et Rota. Malheureusement, en dépit de cette réglementation, la chasse illégale se poursuit sans relâche. Dans son aire d'origine, il n'y a actuellement pas de mesures spécifiques mises en place pour le préserver. Afin de protéger efficacement cette espèce, les règlements dans les parcs nationaux doivent être correctement appliqués et le réseau de protection étendu. L'International-Philippines Conservation collabore actuellement avec le Field Museum de Chicago, la Fondation Haribon et des partenaires locaux aux Philippines pour identifier et délimiter les zones-clés pour la biodiversité des espèces menacées ou géographiquement restreintes à l'échelle mondiale. Ces zones permettront d'informer les décideurs politiques sur l'endroit où les zones les plus importantes nécessitant une protection sont situées.