Bubale de Lichtenstein (Alcelaphus buselaphus lichtensteinii)
Bubale de Lichtenstein (Alcelaphus buselaphus lichtensteinii)
Le bubale de Lichtenstein (Alcelaphus buselaphus lichtensteinii) est une sous-espèce du bubale roux, un grand herbivore appartenant à la famille des Bovidae. Originaire de certaines régions d'Afrique, cette antilope se distingue par des caractéristiques morphologiques, des comportements et des adaptations spécifiques. Le bubale de Lichtenstein a été ainsi nommé en hommage au zoologiste allemand Martin Lichtenstein.
Le bubale de Lichtenstein est un grand herbivore à l’apparence robuste et élégante. Les mâles adultes mesurent entre 1,2 et 1,4 mètre au garrot pour un poids allant généralement de 120 et 200 kg. Le dimorphisme sexuel est présent, les femelles étant légèrement plus petites que les mâles. Les membres sont longs et fins, adaptés à la course rapide. Ils permettent au bubale de maintenir une vitesse élevée pour échapper aux prédateurs.
Leur pelage est brun jaunâtre avec des nuances plus foncées sur le dos et les membres. Cette coloration leur offre un camouflage efficace dans les savanes ouvertes. Le croupion est de couleur blanchâtre et l'avant des pattes est noir. Sa queue blanche à la base se termine par une touffe de poils noirs.
Les cornes sont courtes et épaisses, et sont présentes chez les mâles et les femelles. Elles sont aplaties à la base et sont annelées sauf à leurs extrémités. Lorsque l'on regarde l'animal de profil, la forme des cornes forme un Z. De face, elles sont incurvées à l'intérieur, puis vers le haut et en dedans et enfin en arrière. Elles peuvent mesurer jusqu'à 50 cm de long chacune.
Son corps est incliné vers le bas de l'avant vers l'arrière. Sa face est longue et fine et sa région frontale est très large. Une bosse est présente sur le haut de son dos. Lorsque le bubale de Lichtenstein frotte des sécrétions provenant de ses glandes pré orbitales situées sur ses flancs, il laisse des traces noires à l'arrière de ses épaules.
Le bubale de Lichtenstein est une sous-espèce principalement localisée dans le sud-est de l'Afrique. Sa distribution géographique est étroitement liée à des habitats spécifiques où il trouve les conditions idéales pour sa survie, notamment des ressources en herbes et de l'accès à l'eau. Il est présent dans plusieurs pays de l’Afrique australe et orientale, avec une aire de répartition qui couvre plusieurs pays. Au Zambie, on le trouve notamment dans le parc national de Kafue, le parc national du Bas Zambèze, et les régions environnantes. Au Mozambique, il vit dans les plaines des régions centrales et méridionales. Le parc national de Gorongosa abrite une population notable. Au Zimbabwe, il est présent dans les savanes boisées, notamment dans le parc national de Gonarezhou et les zones avoisinantes. Au Malawi, on le trouve principalement dans les plaines de la région sud et dans le parc national de Kasungu. Enfin en Tanzanie, il est présent dans des zones comme le parc national de Mikumi et les savanes ouvertes des hauts plateaux.
Le bubale de Lichtenstein préfère les savanes boisées et les prairies ouvertes. Ces environnements offrent un équilibre parfait entre des zones d'alimentation riches en herbes et une végétation plus dense pour se protéger des prédateurs. Il est commun dans les régions à faible altitude, mais peut également être trouvé jusqu'à environ 2 mètres d’altitude dans certaines zones montagneuses.
Le bubale de Lichtenstein est un mammifèreherbivore spécialisé dans le broutage d’herbes. Son alimentation est influencée par les saisons et la disponibilité des ressources. Il se nourrit principalement des graminées, notamment celles de la savane. En période de sécheresse, il peut compléter son régime avec des feuilles et des pousses d’arbres ou d’arbustes. Il est capable de digérer des fibres végétales difficiles grâce à son estomac complexe à quatre compartiments. Il préfère les herbes courtes et riches en nutriments, souvent dans des zones récemment pâturées ou brûlées. Bien qu'il puisse survivre plusieurs jours sans boire, il préfère rester proche des points d'eau.
La reproduction chez le bubale de Lichtenstein suit un cycle annuel marqué par des périodes de rut et de mise bas. La saison de reproduction coïncide généralement avec la fin de la saison des pluies, lorsque la disponibilité des ressources alimentaires est maximale. Les mâles établissent des territoires qu’ils défendent activement contre d’autres mâles. Ils attirent les femelles par des comportements tels que le marquage du territoire avec leurs glandes sébacées. Une femelle en chaleur est courtisée par un mâle dominant, souvent après des combats rituels entre prétendants. La gestation dure environ 8 mois. La femelle donne généralement naissance à un seul petit, qui peut se tenir debout et marcher peu après la naissance. Le petit reste caché pendant les premières semaines pour éviter les prédateurs, avant de rejoindre le troupeau. Le sevrage intervient après environ 6 mois, bien que le jeune puisse rester avec sa mère jusqu’à ce qu’elle se reproduise à nouveau.
Le bubale de Lichtenstein adopte des comportements variés pour survivre dans son environnement. Les troupeaux sont généralement composés de femelles et de jeunes, tandis que les mâles adultes vivent souvent en solitaires ou en petits groupes de célibataires. Les mâles dominants contrôlent des territoires et surveillent les troupeaux de femelles. Les bubales sont nomades, se déplaçant en fonction de la disponibilité des ressources alimentaires et de l’eau. Ils peuvent parcourir de grandes distances pour trouver des pâturages.
Les principaux prédateurs incluent les lions, les léopards et les hyènes. Le bubale de Lichtenstein utilise sa vitesse (jusqu’à 60 km/h) et son endurance pour échapper aux attaques. En cas de danger, il émet des sons d'alarme pour prévenir les membres du troupeau.
Le bubale de Lichtenstein, bien que résilient dans les savanes africaines, fait face à une combinaison de menaces naturelles et anthropiques qui impactent ses populations. La conservation de cette sous-espèce nécessite des efforts coordonnés à l’échelle locale, régionale et internationale.
La principale menace pour le bubale de Lichtenstein est la destruction de son habitat naturel, causée par l'expansion agricole, le développement d'infrastructures telles que des routes et des villages, la déforestation et exploitation du bois, la chasse illégale et braconnage, la compétition avec le bétail domestique, les maladies transmises par le bétail, le changement climatique et la petite taille des populations locales. Dans certaines régions, les populations de bubales de Lichtenstein sont déjà réduites, rendant ces groupes plus vulnérables à la consanguinité, aux épidémies et à d’autres aléas environnementaux.
Face à ces menaces, diverses mesures de conservation ont été mises en place pour protéger les populations existantes et leur habitat. Une grande partie des populations de bubales de Lichtenstein se trouve dans des parcs nationaux et des réserves naturelles qui offrent un refuge contre la chasse illégale et la destruction de l'habitat. Les gestionnaires de la faune dans les parcs surveillent les populations, leur état de santé et leurs mouvements. Certaines régions ont adopté des quotas de chasse réglementés pour éviter la surchasse tout en générant des revenus pour la conservation. Les programmes de conservation communautaire impliquent les populations locales pour qu'elles participent à la protection de la faune. Des efforts sont déployés pour restaurer les corridors de migration reliant les zones protégées afin de permettre le déplacement des bubales et de réduire l’isolement génétique. Des patrouilles anti-braconnage sont organisées dans de nombreuses réserves et parcs. Des études sont menées pour mieux comprendre la dynamique des populations, les besoins en habitat et les effets des activités humaines. Les données recueillies permettent d’élaborer des plans de gestion adaptés aux différentes régions. Le bubale de Lichtenstein est protégé par des lois nationales dans plusieurs pays, qui réglementent la chasse et l’utilisation des terres. Il est également couvert par des conventions internationales telles que la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS).
Dans certaines régions, les efforts de conservation ont donné des résultats positifs. Au Zambie, les populations dans le parc national de Kafue sont relativement stables grâce à une gestion efficace. Au Mozambique, la restauration des écosystèmes dans le parc national de Gorongosa a permis une augmentation progressive des herbivores, y compris les bubales. En Tanzanie, les parcs comme Mikumi et Selous abritent encore des populations significatives.
Le bubale de Lichtenstein est une espèce grégaire Source: Project Noah