Le genre Atelocynus est un genre de canidés sud-américains, représenté par une seule espèce, le chien des buissons à oreilles courtes (Atelocynus microtis). Ce canidé est l’un des plus rares et des moins connus d’Amérique du Sud. Il se distingue par ses caractéristiques physiques uniques, notamment ses oreilles courtes et arrondies, et sa fourrure dense et sombre. Sa répartition géographique s'étend sur une vaste zone de la forêt amazonienne, couvrant plusieurs pays comme le Brésil, la Colombie, l’Équateur, le Pérou et le Venezuela. La nature insaisissable de cet animal rend son observation et son étude particulièrement complexes, ce qui a longtemps retardé les recherches et la compréhension de son écologie et de son comportement. La taxonomie de cette espèce a également connu une histoire complexe, avec des classifications et des reclassifications au fil du temps. Les études génétiques récentes ont permis de clarifier sa position phylogénétique au sein de la famille des Canidae, soulignant sa divergence précoce par rapport aux autres espèces de cette famille du Nouveau Monde.
L'espèce a été décrite pour la première fois en 1883 par le zoologiste britannique Philip Sclater, qui l'a nommée Canis microtis. Sclater a basé sa description sur des spécimens provenant d'Amérique du Sud. Le nom, qui signifie "petit chien aux oreilles", fait référence aux caractéristiques physiques distinctives de l'animal.
En 1940, le zoologiste argentin Ángel Cabrera a révisé la classification et a créé un genre distinct, qu'il a appelé Atelocynus, pour y placer l'espèce de Sclater. Ce changement a été motivé par des différences morphologiques et anatomiques substantielles qui séparaient le chien des buissons aux oreilles courtes des autres espèces du genre Canis, comme sa dentition et la forme de son crâne. Le nom du genre, Atelocynus, signifie "chien imparfait" ou "chien incomplet", soulignant la singularité de ses traits par rapport aux canidés plus typiques.
Cette classification monotypique, avec une seule espèce dans son propre genre, est toujours la plus largement acceptée aujourd'hui. Des études génétiques et phylogénétiques ultérieures ont confirmé cette séparation, montrant que l'Atelocynus microtis est un lignage évolutif basal au sein de la famille des Canidae en Amérique du Sud, ce qui justifie pleinement son statut taxonomique unique.
Bien que certaines sources plus anciennes aient pu suggérer l'existence de sous-espèces, comme Atelocynus microtis sclateri et Atelocynus microtis microtis, les études taxonomiques modernes ne valident pas ces divisions. La rareté de l'animal et la difficulté de collecter des spécimens sur l'ensemble de son vaste territoire amazonien rendent l'étude des variations géographiques particulièrement complexe. Par conséquent, il est considéré comme une seule et même entité taxinomique à l'heure actuelle, sans division infra-spécifique reconnue officiellement.