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Chèvre de l'île de Gioura (Capra hircus jourensis)


La chèvre de l'île de Gioura (Capra aegagrus jourensis) est une sous-espèce spécifique de chèvre domestique redevenue sauvage, vivant exclusivement sur l’île de Gioura dans l’archipel des Sporades en Grèce. Ce mammifère herbivore appartient à la famille des bovidés. Elle est parfois considérée comme étant la même sous-espèce que le kri-kri (Capra aegagrus cretica). La chèvre de l'île de Gioura est également appelée chèvre sauvage de Gioura.


Chèvre sauvage de Gioura
Chèvre sauvage de Gioura
Image créée par ChatGPT



DESCRIPTION

Le chèvre de l’île de Gioura présente des caractéristiques physiques adaptées à son environnement rocheux et aride. Elle est de taille moyenne, mesurant généralement entre 60 et 80 cm au garrot et pesant entre 25 et 40 kg pour les femelles, tandis que les mâles peuvent atteindre 50 kg. Le pelage de cette chèvre est généralement court et rugueux, de couleur brun clair à beige, avec des nuances grises et des marques plus foncées sur le dos, les pattes et parfois la tête. Cette couleur lui permet de se fondre dans le paysage rocheux de Gioura.

Les deux sexes portent des cornes, bien que celles des mâles soient plus imposantes, atteignant parfois 30 cm de longueur. Elles sont recourbées vers l’arrière et légèrement spiralées, une caractéristique typique des chèvres sauvages. Ses membres sont robustes et musclés, adaptés pour escalader les rochers escarpés et se déplacer sur des terrains accidentés. Les sabots sont durs, avec des coussinets souples pour une meilleure adhérence. La tête est fine, avec un museau légèrement allongé. Les yeux ovales présentent une pupille horizontale, permettant un champ de vision large, essentiel pour détecter les prédateurs dans cet habitat ouvert.


HABITAT

La chèvre de l'île de Gioura, comme son nom l'indique, vit exclusivement sur l'île de Gioura. Cette île, située dans l’archipel des Sporades du Nord en Grèce, offre un habitat unique à la population isolée de chèvres sauvages. Cet environnement est caractérisé par des conditions arides, un relief escarpé et une biodiversité spécifique aux écosystèmes méditerranéens. La chèvre de l’île de Gioura est parfaitement adaptée à son habitat unique, fait de terrains rocheux, de végétation méditerranéenne clairsemée et de ressources limitées. Cet équilibre écologique fragile souligne l’importance de préserver l’île et ses écosystèmes pour garantir la survie de cette population.


BIOLOGIE

La chèvre de Gioura est un herbivore opportuniste, capable de survivre dans un environnement où la végétation est rare et clairsemée. Son alimentation varie en fonction des saisons et de la disponibilité des ressources. En période de sécheresse estivale, elle se nourrit de graminées et d’herbes sèches résistantes au climat méditerranéen. Elle consomme des espèces telles que le lentisque, le genévrier et des arbustes épineux. Lorsqu’il y a un manque de nourriture au sol, elle se tourne vers les feuilles des arbustes et l’écorce des arbres, une ressource riche en fibres mais difficile à digérer. L’île de Gioura étant riche en plantes aromatiques comme le thym et l’origan, ces chèvres les incluent dans leur alimentation, leur apportant des nutriments et des propriétés antibactériennes naturelles.

La reproduction chez le chèvre de Gioura est saisonnière, influencée par les conditions climatiques et la disponibilité de nourriture. La saison de reproduction se déroule généralement entre septembre et novembre. La gestation dure environ 150 jours, aboutissant à la naissance des chevreaux au début du printemps (entre mars et avril), lorsque les ressources alimentaires commencent à être plus abondantes. Les femelles donnent naissance à un ou deux petits par portée. Les naissances multiples sont rares en raison des contraintes environnementales. Les chevreaux sont capables de se tenir debout et de suivre leur mère quelques heures après la naissance. Ils sont allaités pendant 4 à 6 mois, bien qu’ils commencent à grignoter de la végétation dès l’âge de 2 semaines. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle vers 1 an, tandis que les mâles doivent attendre 2 ans pour devenir compétitifs dans les combats de rut.

Les chèvres de l’île de Gioura ont développé des comportements sociaux et individuels pour survivre dans leur environnement hostile. Elles vivent en petits groupes familiaux, composés généralement de femelles et de leurs petits. Les mâles adultes vivent souvent en solitaires ou en petits groupes non reproductifs en dehors de la saison de reproduction. Les groupes sont hiérarchiques, la femelle la plus expérimentée jouant souvent un rôle de leader pour guider le troupeau vers des zones riches en nourriture ou en eau. Ces chèvres utilisent une combinaison de vocalisations, de postures corporelles et de marquages olfactifs pour communiquer. Les mères émettent des appels spécifiques pour localiser leurs chevreaux, et les mâles utilisent des cris pour avertir les rivaux.


PRÉDATION

Sur l’île de Gioura, les prédateurs sont limités, mais ils existent et influencent le comportement et la dynamique de la population. Les chevreaux sont particulièrement vulnérables aux attaques des aigles et autres rapaces. Bien que les renards ne soient pas très nombreux sur l’île, ils peuvent s’attaquer aux jeunes ou aux individus affaiblis.


TAXONOMIE

La chèvre de l’île de Gioura, connu scientifiquement sous le nom de Capra aegagrus jourensis ou Capra hircus jourensis, est une sous-espèce ou une population isolée de chèvres sauvages vivant sur l’île de Gioura dans les Sporades, en Grèce. Son statut taxonomique en tant que sous-espèce de chèvre sauvage est sujet à débat au sein de la communauté scientifique. Bien que souvent considérée comme une population isolée de chèvres domestiques (Capra hircus) redevenues sauvages, certaines caractéristiques morphologiques, écologiques et génétiques pourraient justifier son classement en tant que sous-espèce distincte.

Les chèvres de Gioura descendent probablement de chèvres domestiques introduites dans l’Antiquité par des habitants ou des navigateurs. Après l’abandon de l’île par l’homme, ces animaux ont survécu et se sont adaptés à l’état sauvage, un processus appelé féralisation. L’isolement prolongé sur l’île de Gioura, associée à des pressions écologiques uniques, a conduit à des adaptations spécifiques à cet environnement aride et rocailleux.

Les chèvres de Gioura présentent des différences de taille, de forme des cornes et de pelage par rapport aux chèvres domestiques modernes : une taille plus petite et plus robuste, adaptée aux terrains escarpés, des cornes longues et incurvées, ressemblant davantage à celles de chèvres sauvages, une fourrure courte, souvent beige ou brun clair, offrant un camouflage efficace dans l’environnement rocheux.

Des études génétiques limitées suggèrent que la chèvre de Gioura est étroitement apparentée à Capra hircus, l’espèce domestiquée. Cependant, des mutations ou des traits spécifiques à cette population pourraient être présents en raison de l’isolement. Morphologiquement, certaines caractéristiques rappellent les chèvres égagre (Capra aegagrus aegagrus), ancêtres des chèvres domestiques. Un examen plus poussé de l’ADN mitochondrial pourrait aider à déterminer si ces chèvres ont conservé des traits plus proches de l’espèce sauvage.

Pour être reconnue comme sous-espèce, une population doit répondre à certains critères taxonomiques :

Isolation reproductive : Les chèvres de Gioura ne se croisent pas avec d’autres populations, en raison de leur isolement géographique.

Adaptations uniques : Les traits morphologiques, comportementaux et écologiques distincts témoignent d’une adaptation locale.

Différences génétiques : La divergence génétique par rapport aux chèvres domestiques modernes doit être démontrée.

Le statut du chèvre de l’île de Gioura en tant que sous-espèce de chèvres sauvages reste incertain. Bien qu’elle présente des adaptations morphologiques et comportementales uniques, elle est encore largement considérée comme une population féroce de chèvres domestiques. Des études scientifiques supplémentaires sont nécessaires pour valider ou réfuter cette classification et mieux comprendre son rôle écologique et son patrimoine génétique.


CLASSIFICATION


Fiche d'identité
Nom communChèvre de l'île de Gioura
Autre nomChèvre sauvage de Gioura
English nameGioura Wild Goat
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embranchementVertebrata
ClasseMammalia
Sous-classeTheria
Infra-classeEutheria
OrdreArtiodactyla
Sous-ordreRuminantia
FamilleBovidae
Sous-familleCaprinae
GenreCapra
EspèceChèvre sauvage
Nom binominalCapra aegagrus jourensis
Capra hircus jourensis
Décrit parIvrea
Date1899

SOURCES

Forgotten Books

Persée... (Statut actuel des représentants du genre Capra dans le bassin méditerranéen)

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

Arbuckle, B. S. (2005). "The evolution of caprine domestication in the Near East." Journal of Archaeological Science.

Grubb, P. (2005). "Order Artiodactyla." In Mammal Species of the World.

Vasilakis, A. & Trantalidou, K. (2013). The Island of Gioura and Its Natural and Cultural Heritage.

Valdez, R. (2011). Wild Sheep and Goats and Their Relatives: Status Survey and Conservation Action Plan for Caprinae. IUCN.

Porter, V. (1996). Goats of the World. Farming Press.