Le raton laveur de Guadeloupe (Procyon lotor minor), est une espèce de raton laveur, parfois considéré comme une sous-espèce, dans la famille des Procyonidae. Ce mammifère peut être observé à l'état sauvage dans le parc national de la Guadeloupe, sur l'île de Basse-Terre.
Nettement plus petit que la plupart des sous-espèces de ratons laveurs, le raton laveur de Guadeloupe pèse en moyenne de 2 à 5 kg. Le pelage est gris-brun sur le dos, le ventre et les membres étant gris clair. Le masque facial de couleur noire, caractéristique propre aux ratons laveurs, est bien marqué. La queue est relativement longue, touffue et ornée d'anneaux alternativement jaunâtres et gris-noir.
HABITAT
Le raton laveur de Guadeloupe se rencontre essentiellement dans les forêts et les zones humides du parc national de la Guadeloupe sur l'île de Basse-Terre. Sur l'île de Grande-Terre on le rencontre surtout dans la mangrove. Il est l'espèce "symbole" du parc national de la Guadeloupe mais reste néanmoins une espèce introduite dans l'île au même titre que le rat ou la mangouste.
ALIMENTATION
Le raton laveur de Guadeloupe est un animal omnivore au régime alimentaire varié. Son alimentation se compose essentiellement de fruits, de poissons, d'écrevisses, de crabes, d'escargots et de petits oisillons.
BIOLOGIE
Le raton laveur de Guadeloupe n'a, semble-t-il, pas de saison très marquée pour la reproduction, car on peut rencontrer des femelles accompagnées de leurs petits tout au long de l'année. La période de gestation dure entre 9 et 10 semaines. La femelle met au monde une portée composée de 2 à 6 petits qu'elle va élever seule. Elle les allaite jusqu'à l'âge de 4 mois. La maturité sexuelle est atteinte vers l'âge de 1 an pour les femelles et à 2 ans pour les mâles.
De moeurs plutôt nocturnes, ce raton laveur peut également être actif pendant la journée dans les régions peur fréquentées par l'homme. Il est capable de grimper à un arbre pour en cueillir les fruits ou encore de pêcher dans un torrent.
CONSERVATION
Autrefois, le raton laveur de Guadeloupe était capturé, engraissé et consommé. Aujourd'hui, l'espèce est entièrement protégée. On ne sait pas si le raton laveur de Guadeloupe entre en compétition alimentaire avec la petite mangouste indienne, qui fut introduite en 1888 sur l'île. En 1996, ce raton laveur a été classé dans la catégorie en danger (EN) sur la Liste rouge de l'IUCN, la population ayant atteint le seuil critique de moins de 2 500 individus. Compte tenu de sa petite répartition, la population du raton laveur Guadeloupe ne fut probablement jamais très nombreuse, tout comme pour celles des autres espèces de ratons laveurs telles que le raton laveur de Cozumel, le raton laveur des îles Marias, le raton laveur des Bahamas ainsi que la sous-espèce éteinte le raton laveur de la Barbade.
Le raton laveur Guadeloupe souffre de la destruction de son habitat sur la Guadeloupe, la mangrove et la forêt tropicale. En outre, il est toujours traqué par les insulaires pour la nourriture et est menacée par l'introduction du raton crabier. Le raton laveur Guadeloupe a été choisi comme espèce emblématique pour le Parc national de la Guadeloupe, mais pourrait bien disparaître si aucun effort n'est fait pour le préserver. D'autre part, Helgen et Wilson sont d'avis que le raton laveur de Guadeloupe pourrait être considéré comme une espèce envahissante qui constitue une menace à l'insularité des écosystèmes.
ESPÈCE OU SOUS-ESPÈCE ?
Pendant longtemps, on a pensé que le raton laveur de Guadeloupe était une espèce à part entière. Néanmoins, deux études datant de 1999 et 2003 ont prouvé qu'il n'était en fait qu'une sous-espèce de raton laveur commun. L'étude sur ses caractéristiques morphologiques et et génétiques effectuées en 2003 par Kristofer M. Helgen et Don E. Wilson a démontré que le raton laveur de Guadeloupe a été introduit par l'homme il y a quelques siècles. Aujourd'hui, il est généralement considéré comme une sous-espèce de raton laveur et est ainsi nommé Procyon lotor minor.