Le cobaye à dents jaunes du Brésil (Galea flavidens) est une espèce de rongeur appartenant à la famille des Caviidae, endémique des régions du centre-ouest du Brésil. Décrit pour la première fois en 1835 par le naturaliste allemand Johann Friedrich von Brandt, il se distingue par la coloration jaune intense de ses incisives, une caractéristique commune à d'autres membres du genre Galea, mais qui a donné son nom spécifique à l'espèce. Son aire de répartition est principalement associée au biome du cerrado, une savane brésilienne riche en biodiversité. Cette espèce est relativement peu étudiée, et les données sur sa biologie, son écologie et son comportement sont plus rares que pour d'autres espèces de la famille.
La morphologie du cobaye à dents jaunes du Brésil est typique du genre Galea, avec un corps robuste et compact. La tête-et-corps mesure en moyenne 20 à 23 centimètres et le poids peut varier entre 150 et 330 grammes. Le pelage dorsal est généralement de couleur gris-brun avec des reflets plus ou moins marqués, souvent agrémenté d'une bande plus foncée qui s'étend du front jusqu'au cou. Cette bande dorsale plus sombre est une caractéristique qui permet de le distinguer du cobaye à dents jaunes de Spix (Galea spixii), qui est d'apparence très similaire. Les flancs et les parties ventrales sont plus claires, tendant vers le blanchâtre.
Comme son nom l'indique, une des caractéristiques les plus distinctives de cette espèce est la teinte jaune ocre de ses incisives. Ces dents, en croissance constante, sont essentielles pour la mastication de la végétation dure et fibreuse de son environnement. Les pattes sont courtes, avec des griffes robustes, particulièrement adaptées au creusement de terriers. Les pattes antérieures ont quatre doigts et les pattes postérieures en ont trois. L'espèce est dépourvue de queue visible. Ses petites oreilles rondes et ses yeux proéminents sont également des traits distinctifs. Les études morphologiques de cette espèce sont limitées, ce qui rend difficile l'établissement de descriptions plus précises.
Le cobaye à dents jaunes du Brésil est endémique du Brésil. L'espèce a été rarement observée dans son aire de répartition connue et n'est connue que dans une petite région de la savane boisée du cerrado. La localité type pourrait être le Minas Gerais, au Brésil. On la trouve au moins jusqu'à 1 700 m d'altitude.
Son habitat est encore mal connu. On le trouve dans les savanes broussailleuses et pourrait avoir besoin d'habitats spécifiques, comme le cerrado rupestre. Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer si l'espèce est présente dans d'autres habitats. On le trouve sur les affleurements rocheux à haute altitude et sur les plateaux. Les habitats disponibles sont dispersés
L'alimentation du cobaye à dents jaunes du Brésil est principalement herbivore et liée à la végétation du cerrado. Les études sur cette espèce étant rares, son régime est largement supposé, basé sur celui de ses proches parents du genre Galea et sur les ressources de son environnement. Le régime alimentaire de l'espèce varie donc probablement en fonction des saisons, avec une plus grande diversité de plantes consommées pendant la période des pluies.
Les informations sur la reproduction et le comportement du cobaye à dents jaunes du Brésil sont très limitées. Un rapport suggère que la reproduction pourrait être liée à la saison des pluies, une période d'abondance alimentaire. Comme pour les autres espèces de son genre, les femelles atteignent probablement leur maturité sexuelle rapidement et peuvent se reproduire plusieurs fois par an, avec une gestation d'environ 49 à 52 jours. Les jeunes naissent très précoces, couverts de poils et capables de se déplacer rapidement, une stratégie de survie face à une forte pression de prédation. Le mâle ne participe pas à l'éducation des jeunes.
On suppose que cette espèce est diurne et qu'elle vit en colonies sociales. Elle creuse ou utilise des terriers pour se protéger des prédateurs et des températures extrêmes. La vie en groupe favorise la vigilance collective. Les cris d'alarme et le marquage olfactif sont des formes de communication probables, bien que non documentées. Le manque d'observations dans la nature rend les études de terrain difficiles et toute affirmation définitive sur ces sujets est difficile.
PRÉDATION
Les prédateurs naturels du cobaye à dents jaunes du Brésil sont en grande partie inconnus en raison du manque de recherches sur l'espèce. Cependant, en se basant sur l'écologie de son habitat, le cerrado brésilien, et sur les prédateurs d'autres espèces de caviomorphes, on peut émettre des hypothèses. Ce petit rongeur est probablement la proie de carnivores terrestres, tels que les petits félins sauvages (margay, ocelot), les renards et les belettes. Les serpents pourraient également représenter une menace, car ils sont bien adaptés pour chasser les petits mammifères dans leurs terriers. Les rapaces, tels que les buses, les faucons, les caracaras, ainsi que les hiboux, sont des prédateurs aviaires probables.
Pour échapper à ces menaces, le cobaye à dents jaunes du Brésil utilise ses terriers comme refuges et sa vitesse de fuite. Sa couleur de pelage, qui lui permet de se fondre dans la végétation et le sol de son environnement, constitue un camouflage efficace. La vigilance accrue permise par le comportement social en groupe est également une stratégie de défense cruciale. Le rôle du cobaye à dents jaunes du Brésil dans la chaîne alimentaire est important pour les populations de prédateurs locaux, bien que le manque de données ne permette pas d'évaluer l'ampleur de son impact.
MENACES ET CONSERVATION
Aucune menace majeure ne pèse actuellement sur l'espèce. Son habitat n'est pas gravement menacé (bien que des incendies puissent toucher certaines zones); toutefois, les zones environnantes sont fortement fréquentées.
Le cobaye à dents jaunes du Brésil n'est actuellement pas considéré comme une espèce menacée. En dépit du fait qu'il n'y ait eu que quelques observations, il est inscrit dans la catégorie "Préoccupation mineure" (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN.
Ce rongeur a été capturé dans le parc national de la Chapada dos Veadeiros. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer l'aire de répartition, l'état de la population, l'écologie et les menaces qui pèsent sur cette espèce.
TAXONOMIE
L'histoire taxonomique du cobaye à dents jaunes du Brésil est un sujet de débat qui a persisté pendant des décennies, reflétant la complexité de la classification des rongeurs caviomorphes. L'espèce a été formellement décrite par Johann Friedrich von Brandt en 1835, sous le nom de Cavia flavidens, et est une des premières espèces de son genre à avoir été décrite. La confusion a commencé dès le début, car les naturalistes avaient tendance à regrouper des espèces morphologiquement similaires sous des noms génériques existants, ce qui a mené à une prolifération de synonymes. Pendant une période, Galea flavidens a été considérée comme un synonyme de Galea spixii (cobaye à dents jaunes de Spix) ou une sous-espèce du cobaye à dents jaunes commun (Galea musteloides) par certains chercheurs en raison de leurs similarités d'apparence et de leurs aires de répartition potentiellement chevauchantes.
Cependant, des études plus récentes, basées sur des analyses morphométriques, génétiques et chromosomiques, ont fourni des preuves solides pour la reconnaissance de Galea flavidens en tant qu'espèce distincte. La révision de la taxonomie du genre Galea au cours du XXe et du XXIe siècle, grâce à l'avancement des technologies d'analyse de l'ADN, a permis de clarifier ces relations. Par exemple, des études génétiques ont montré des divergences claires entre Galea flavidens et Galea spixii, renforçant leur statut d'espèces séparées. La classification actuelle, telle que reconnue par les bases de données de référence mondiale, confirme la validité de l'espèce Galea flavidens. La présence de plusieurs espèces dans le genre Galea, chacune avec sa propre distribution et ses caractéristiques uniques, souligne l'importance des études de terrain et des analyses moléculaires pour démêler les relations complexes au sein de ce groupe de rongeurs.
Selon les dernières données scientifiques disponibles, le cobaye à dents jaunes du Brésil est une espèce monotypique, c'est-à-dire qu'elle n'est pas subdivisée en sous-espèces reconnues. Les populations de cette espèce semblent présenter des variations géographiques, mais celles-ci ne sont pas jugées suffisantes pour justifier une classification en sous-espèces distinctes. Le manque de données de terrain et d'études génétiques approfondies sur toute son aire de répartition potentielle empêche de tirer des conclusions définitives. La monotypie actuelle de l'espèce peut être révisée à l'avenir si de nouvelles recherches révèlent des divergences génétiques ou morphologiques significatives entre les différentes populations.
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