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Raphicerus


Le genre Raphicerus regroupe de petites antilopes africaines discrètes et bien adaptées aux milieux ouverts ou boisés de l’Afrique subsaharienne. Ces animaux, souvent solitaires et farouches, jouent un rôle écologique important dans leurs habitats respectifs, notamment en tant qu’herbivores sélectifs. Leur discrétion, leur comportement territorial marqué et leur grande capacité à éviter les prédateurs font de ces espèces des modèles d’adaptation à des environnements contraignants. Malgré leur petite taille, elles présentent une diversité morphologique et comportementale intéressante au sein du genre. Raphicerus appartient à la sous-famille des Antilopinae, tribu Neotragini, et se distingue par des caractéristiques telles que des cornes présentes uniquement chez les mâles, un pelage uni et une forte autonomie territoriale. Trois espèces sont actuellement reconnues dans ce genre selon les bases taxonomiques de référence.


Raphicerus
Les espèces appartenant au genre Raphicerus


LES ESPÈCES

Le genre Raphicerus comprend trois espèces vivantes actuellement reconnues :

* Raphicère de Sharpe - Raphicerus sharpei

Localisé principalement au Malawi, au Mozambique, en Zambie, au Zimbabwe et en Tanzanie, ce raphicère présente également un pelage mêlé de poils blancs et roux. Il est parfois confondu avec Raphicerus melanotis, bien qu’il s’en distingue par sa taille légèrement supérieure et son aire de répartition plus orientale.

* Raphicère du Cap - Raphicerus melanotis

Cette espèce est endémique du sud-ouest de l’Afrique du Sud, particulièrement dans le fynbos du Cap. Plus trapu que Raphicerus campestris, Raphicerus melanotis a un pelage plus hirsute avec des poils blancs intercalés, donnant un aspect grisonnant.

* Steenbok - Raphicerus campestris

Présent dans une grande partie de l’Afrique australe, le steenbok est l’espèce la plus largement distribuée du genre. Il se rencontre dans des habitats variés, notamment les savanes sèches, les prairies ouvertes et les zones arbustives. Il se caractérise par un pelage brun orangé, des grandes oreilles, et un mode de vie solitaire.

Ces trois espèces partagent un mode de vie similaire, avec un comportement territorial solitaire, une alimentation principalement constituée de feuilles, de bourgeons et de fruits, et une préférence pour des zones de couverture dense pour échapper aux prédateurs.


TAXONOMIE

L'histoire taxonomique du genre Raphicerus est relativement bien établie, bien qu'elle ait connu quelques ajustements au fil du temps. Le genre a été formellement décrit pour la première fois par le naturaliste britannique Charles Hamilton Smith en 1827. Le nom Raphicerus lui-même est dérivé du grec, "raphis" signifiant "aiguille" et "keras" signifiant "corne", en référence aux cornes fines et droites caractéristiques des mâles de ce genre.

Historiquement, la classification des petites antilopes d'Afrique a souvent été complexe en raison de leurs similarités morphologiques et de leur répartition chevauchante. Les Raphicerus ont toujours été reconnus comme distincts des autres genres de petites antilopes, mais leur position exacte au sein de la famille des Bovidae a été affinée par les études phylogénétiques modernes.

Le genre Raphicerus est classé dans la sous-famille des Antilopinae, et plus spécifiquement dans la tribu des Neotragini, qui regroupe les "antilopes pygmées" ou "antilopes naines". Cette tribu comprend d'autres genres comme Madoqua (dik-diks), Oreotragus (oréotrague) et Ourebia (ourébi). La relation entre ces genres a été largement explorée à l'aide de données morphologiques et, plus récemment, génétiques.

Les avancées en génétique moléculaire, notamment l'analyse des séquences d'ADN mitochondrial et nucléaire, ont confirmé la monophylie du genre Raphicerus, c'est-à-dire que toutes les espèces actuelles du genre partagent un ancêtre commun qui n'est pas l'ancêtre d'espèces d'autres genres. Ces études ont également permis de préciser les relations internes au sein du genre et de confirmer le statut d'espèces distinctes pour ses membres. Par exemple, des études phylogénétiques basées sur le génome mitochondrial complet ont étayé les classifications précédentes dérivées de marqueurs génétiques plus limités.

Bien que le genre Raphicerus soit généralement considéré comme stable taxonomiquement, des discussions ont pu exister concernant le statut de certaines sous-espèces ou la distinction entre des populations, en particulier pour le steenbok (Raphicerus campestris), qui a vu de nombreuses sous-espèces proposées au cours du temps, bien que seulement quelques-unes soient largement acceptées aujourd'hui. Ces discussions sont typiques des genres largement distribués, où la variabilité géographique peut entraîner des interprétations différentes quant aux limites des espèces ou des sous-espèces.

En résumé, l'histoire taxonomique de Raphicerus est marquée par une reconnaissance précoce du genre, suivie par une clarification de sa position au sein des Bovidae grâce à des études phylogénétiques, confirmant son appartenance aux petites antilopes et sa lignée distincte au sein des Neotragini.


CLASSIFICATION


Fiche d'identité
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embranchementVertebrata
ClasseMammalia
Sous-classeTheria
Infra-classeEutheria
OrdreArtiodactyla
FamilleBovidae
Sous-familleAntilopinae
GenreRaphicerus
Décrit parCharles Hamilton Smith
Date1827

SOURCES

* Liens internes

Liste Rouge IUCN des espèces menacées

Mammal Species of the World (MSW)

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

* Liens externes

Global Biodiversity Information Facility (GBIF)

* Bibliographie

Smith, C.H. (1827). The Class Mammalia arranged by the Baron Cuvier, with specific Descriptions. Volume 5. Griffith, Cuvier, and Hamilton Smith. London.

Groves, C. P., & Grubb, P. (2011). Ungulate Taxonomy. Johns Hopkins University Press.

Wilson, D. E., & Reeder, D. M. (Eds.). (2005). Mammal Species of the World: A Taxonomic and Geographic Reference (3rd ed.). Johns Hopkins University Press.

Thomas, O. (1897). Description of new African Mammals. Proceedings of the Zoological Society of London, 1897, 430–435.

Kingdon, J. (2015). The Kingdon Field Guide to African Mammals. Bloomsbury Publishing.