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Oreotragus


Le genre Oreotragus regroupe un bovidé de petite taille, discret et agile, particulièrement adapté aux environnements rocheux et escarpés de l’Afrique subsaharienne. Ce genre, monotypique, n’inclut qu’une seule espèce actuellement reconnue : l'oréotrague (Oreotragus oreotragus). Ce petit antilopiné est remarquable par son pelage dense, ses sabots spécialisés pour l’adhérence, et son comportement territorial strictement monogame. De par son écologie unique et ses adaptations extrêmes à des habitats inaccessibles à la plupart des autres herbivores, le genre Oreotragus représente un cas d’étude fascinant en biologie évolutive, en éthologie et en taxonomie. Malgré sa distribution relativement étendue, il reste mal connu en dehors des cercles spécialisés, notamment en raison de son mode de vie cryptique et de son habitat difficile d’accès.


Oreotragus oreotragus
L'oréotrague est l'unique membre du genre Oreotragus
Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes


LES ESPÈCES

Le genre Oreotragus est monospécifique et comprend une seule espèce valide :

* Oréotrague - Oreotragus oreotragus (Zimmermann, 1783)

Ce taxon, souvent désigné par son nom vernaculaire de klipspringer ("sauteur de rocher" en afrikaans), est subdivisé en plusieurs sous-espèces, dont le nombre varie selon les classifications (généralement cinq), basées sur des variations morphologiques et géographiques. Parmi les sous-espèces fréquemment reconnues, on trouve notamment :

- Oreotragus oreotragus aceratos (Noack, 1899)

- Oreotragus oreotragus oreotragus (Zimmermann, 1783)

- Oreotragus oreotragus saltatrixoides (Wagner, 1855)

- Oreotragus oreotragus stevensoni (Roberts, 1946)

- Oreotragus oreotragus tyleri (Hinton, 1921)

Ces formes régionales sont adaptées à des zones montagneuses diverses allant des hauts plateaux d’Éthiopie aux escarpements d’Afrique du Sud. Cependant, les distinctions entre sous-espèces sont parfois remises en question en raison de chevauchements morphologiques, ce qui pourrait justifier à terme une révision taxonomique plus fine fondée sur la génétique moléculaire.


TAXONOMIE

Le genre Oreotragus a été formellement décrit par Andrew Smith en 1834. L’espèce type, Oreotragus oreotragus, fut initialement décrite par Eberhard August Wilhelm von Zimmermann en 1783 sous le nom de Antilope oreotragus, avant d’être déplacée dans son propre genre par Smith.

Le nom générique Oreotragus dérive du grec ancien : oros (ὄρος), "montagne", et tragos (τράγος), "bouc", soulignant l’habitat montagnard de l’espèce. Cette dénomination a été adoptée afin de refléter les particularités écologiques et morphologiques du taxon, qui s’écarte notablement des autres petites antilopes africaines comme les dik-diks (Madoqua) ou les steenboks (Raphicerus). Les analyses phylogénétiques modernes, basées sur l’ADN mitochondrial, confirment que Oreotragus forme un clade distinct au sein des Antilopinae, avec peu de proximité directe avec les genres de même taille. Ce genre semble avoir divergé précocement, témoignant d’une lignée ancienne adaptée aux niches écologiques rupestres.

Il est important de noter que certaines classifications antérieures attribuaient à tort l’autorité du genre à d’autres auteurs, mais la nomenclature validée par la Commission internationale de nomenclature zoologique attribue sans ambiguïté la paternité à Smith (1834). L'ICZN n'a émis aucun avis contredisant cette attribution.


CLASSIFICATION


Fiche d'identité
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embranchementVertebrata
ClasseMammalia
Sous-classeTheria
Infra-classeEutheria
OrdreArtiodactyla
Sous-ordreRuminantia
FamilleBovidae
Sous-familleAntilopinae
GenreOreotragus
Décrit parAndrew Smith
Date1834

SOURCES

* Liens internes

Liste Rouge IUCN des espèces menacées

Mammal Species of the World (MSW)

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

* Liens externes

Zooinstitutes

* Bibliographie

Smith, A. (1834). "Remarks on the Antelopes of Southern Africa". South African Quarterly Journal, 2(2), 212-218.

Zimmermann, E. A. W. (1783). Geographische Geschichte des Menschen und der allgemein verbreiteten vierfüssigen Thiere. Vol. 3. Leipzig: Weygand.

Fitzinger, L. J. (1834). "Beiträge zur Kenntniss der Gattung Antilope". Wiener Museum, 2: 121-124.

Pocock, R. I. (1911). "On the specialized glandular areas on the feet of Antelopes, etc.". Proceedings of the Zoological Society of London, 81(1): 187–208.

Ansorge, W. (1913). Unterwegs in Afrika. Berlin: Paul Parey.

Vrba, E. S. (1985). "Phylogeny of the Bovidae based on the fossil record". In: The Mammalian Radiations: An Evolutionary Approach (J. R. Kingdon, ed.). Academic Press.

Hassanin, A., & Douzery, E. J. P. (2003). "Molecular phylogeny of Ruminantia: a new insight from microsatellite markers and rare genomic changes". Molecular Phylogenetics and Evolution, 27(3): 335-348.

Hassanin, A., Douzery, E. J. P., & Ropiquet, A. (2013). "Evolution of the Family Bovidae (Artiodactyla) Inferred from the Complete Mitochondrial Genome Sequences". PLoS ONE, 8(10): e77322.