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Brumby


Le brumby est le nom donné aux chevaux sauvages qui peuplent les régions intérieures et côtières de l'Australie. Bien qu'ils ne constituent pas une espèce indigène, leur présence remonte à la fin du XVIIIe siècle, lorsque les premiers colons européens ont introduit des chevaux domestiques sur le continent. Au fil du temps, beaucoup de ces animaux se sont échappés ou ont été relâchés, formant des populations marronnes (sauvages) qui se sont adaptées de manière remarquable aux environnements souvent hostiles du bush et de l'outback australiens. Ces populations représentent un mélange génétique de diverses races, notamment des Pur-sang, des Poneys de Timor, et des chevaux de trait, ce qui a forgé un animal robuste, résilient et bien adapté à l'aridité et aux variations climatiques. Le brumby n'est pas seulement un animal, c'est un symbole culturel profondément ancré dans l'imaginaire australien, souvent associé à l'esprit d'indépendance et à la dureté de la vie dans la brousse, popularisé notamment par la littérature et le cinéma. Cependant, malgré ce statut emblématique, sa présence soulève d'importantes questions de gestion et de conservation environnementale, car il est considéré comme une espèce envahissante dans de nombreux parcs nationaux, notamment dans les Alpes australiennes. Leur effectif est sujet à controverse et leur gestion est un défi constant pour les autorités.


Brumby
Le brumby
© Rob and Stephanie Levy - Flickr
CC-BY (Certains droits réservés)



DESCRIPTION

La morphologie du brumby est extrêmement variable en raison de ses origines génétiques diverses, mais en général, il s'agit d'un cheval qui présente les caractéristiques typiques d'un animal ayant subi une sélection naturelle rigoureuse. On observe fréquemment une stature plus petite et plus trapue que leurs ancêtres domestiques, une adaptation avantageuse pour la survie dans des environnements où la nourriture et l'eau peuvent être rares. Les individus mesurent typiquement entre 132 à 152 centimètres au garrot, bien que des spécimens plus grands puissent être trouvés, en particulier dans des zones où les conditions sont plus clémentes.

Leur corps est souvent caractérisé par une ossature solide, des membres minces mais musclés, et des sabots durs et résistants qui leur permettent de parcourir de longues distances sur des terrains accidentés ou rocailleux. La tête est généralement de taille moyenne avec un profil droit ou légèrement busqué. Le poil est souvent épais, surtout en hiver, offrant une protection contre le froid dans les régions montagneuses. Comme chez le mustang d'Amérique, leur robe peut prendre toutes les teintes imaginables : bai, alezan, noir, gris, et des robes tachetées comme le rouan ou l'appaloosa sont courantes, reflétant le brassage génétique de la population fondatrice.

Cette robustesse physique est essentielle pour endurer les températures extrêmes, allant des canicules de l'outback aux neiges des hauts plateaux, et pour échapper aux prédateurs naturels, tels que le dingo, bien que les humains et la rudesse de l'environnement soient leurs principaux facteurs limitants. La morphologie résiliente du brumby est la preuve de son succès évolutif en tant que population férale.


Cheval sauvage d australie
Le brumby est un cheval sauvage d'Australie
© Rob and Stephanie Levy - Flickr
CC-BY (Certains droits réservés)

HABITAT

La répartition du brumby s'étend sur une vaste partie du continent australien, bien qu'elle soit concentrée dans des régions spécifiques où les populations ont pu prospérer. On les trouve dans une diversité d'habitats, ce qui témoigne de leur remarquable capacité d'adaptation. Historiquement, et encore aujourd'hui, les populations les plus significatives se trouvent dans les zones semi-arides et arides de l'outback, mais aussi dans des environnements plus humides et montagneux. Les parcs nationaux jouent un rôle clé dans leur répartition actuelle, notamment le parc national de Kosciuszko en Nouvelle-Galles du Sud, où leur nombre est particulièrement élevé et controversé, ainsi que dans d'autres régions comme le Territoire du Nord, le Queensland, et l'Australie Occidentale.

Le choix de l'habitat est souvent dicté par l'accès à deux ressources vitales : l'eau et le pâturage. Par conséquent, on les trouve souvent près des cours d'eau permanents, des points d'eau artificiels (comme les forages), ou dans des zones de savane boisée où l'herbe est plus abondante. Dans les régions montagneuses, comme les Alpes australiennes, ils se déplacent saisonnièrement entre les pâturages d'altitude en été et les vallées plus abritées en hiver. Leur large distribution est également due à leur grande mobilité, les troupeaux pouvant parcourir de très longues distances pour trouver des ressources, ce qui facilite l'établissement de nouvelles populations et rend les efforts de gestion des effectifs particulièrement complexes. Cette omniprésence est la conséquence directe de la quasi-absence de grands prédateurs naturels et de l'environnement de l'Australie qui, bien que rude, a offert suffisamment de niches écologiques pour leur survie et leur expansion.


Brumby gros plan
Gros plan d'un brumby
Source: Phys.org
Di-no license (Licence inconnue)

ÉCOLOGIE

L'écologie du brumby se caractérise par une organisation sociale typique des équidés sauvages et une adaptation comportementale aux défis de l'environnement australien. Les Brumbies vivent généralement en groupes sociaux stables, appelés harems, composés d'un étalon dominant, de juments et de leurs poulains. Ces groupes sont unis par des liens sociaux forts et l'étalon a la responsabilité de protéger son harem des menaces et d'assurer l'accès aux ressources vitales. Les étalons célibataires forment souvent des groupes séparés, attendant l'opportunité de former ou de prendre un harem.

Leur régime alimentaire est principalement herbivore; ils broutent une variété de graminées et de plantes herbacées. Cependant, leur capacité à survivre dans des conditions arides les amène à consommer des plantes plus coriaces et moins nutritives que les chevaux domestiques ne toléreraient pas, un autre indicateur de leur résilience. Cette adaptabilité alimentaire leur permet de persister même dans des périodes de sécheresse prolongée. La recherche d'eau est un moteur essentiel de leur comportement, impliquant des déplacements quotidiens importants entre les aires de pâturage et les sources d'eau.

La reproduction est saisonnière dans les régions tempérées, mais peut être plus opportuniste dans l'outback, souvent liée aux périodes de pluies. Les Brumbies sont également connus pour leurs comportements de vigilance élevés, une adaptation essentielle pour survivre à l'état sauvage. Leurs interactions avec d'autres espèces indigènes, comme le kangourou ou le wallaby, sont complexes et souvent compétitives pour les ressources en nourriture et en eau. Leur écologie illustre un équilibre délicat entre la nécessité de prospérer et la contrainte environnementale, faisant d'eux des acteurs majeurs des écosystèmes où ils sont établis.


Brumby femelle
Brumby sauvage femelle et son petit
© Donna Crebbin - Australian Brumby Alliance
Di-no license (Licence inconnue)

ORIGINE

L'origine du brumby est intimement liée à l'histoire coloniale de l'Australie et au besoin des premiers colons d'introduire des animaux de trait et de transport. Les chevaux sont arrivés avec la Première Flotte en 1788, marquant le début de l'établissement européen. La souche fondatrice des Brumbies provient de divers chevaux domestiques importés principalement de l'Afrique du Sud, de l'Inde et d'Europe. Parmi ces races initiales, on comptait des animaux polyvalents tels que des chevaux de travail, des chevaux de selle, et des races plus prestigieuses comme le Pur-sang et le Cheval Arabe, utilisés pour l'amélioration des souches locales.

Au fur et à mesure que les établissements se développaient et que les distances à parcourir étaient importantes, de nombreux chevaux ont été perdus, abandonnés, ou relâchés volontairement, car l'entretien du bétail devenait coûteux ou inutile pour certains éleveurs. Ces individus isolés ou en petits groupes ont rapidement formé des populations férales. Le terme "Brumby" lui-même est d'origine incertaine, mais il est largement accepté qu'il dérive soit du nom d'un éleveur du Queensland, James Brumby, qui aurait laissé ses chevaux en liberté au début des années 1800, soit d'un terme autochtone pour désigner un cheval sauvage, peut-être baroomby signifiant "cheval sauvage" en langue aborigène.

Quoi qu'il en soit, à partir du milieu du XIXe siècle, le terme était couramment utilisé pour désigner ces populations de chevaux feraux. Les Brumbies modernes sont le résultat d'une sélection naturelle intense sur plusieurs générations, qui a favorisé les individus les plus résistants, capables de survivre aux sécheresses et aux hivers rigoureux. Leur génome est donc une mosaïque de leurs ancêtres domestiques, mais leur phénotype est celui d'un animal adapté à l'état sauvage australien.

Actuellement, l’Australie compte au moins 400 000 chevaux sur le continent. On estime également que, pendant les périodes de non-sécheresse, la population de brumbies augmente de 20 % par an. La sécheresse et les feux de broussailles sont des menaces naturelles. Malgré les effectifs, les chevaux sauvages sont généralement considérés comme des ravageurs modérés. Lorsqu'ils commencent à endommager la végétation et à causer de l'érosion, l'impact sur l'environnement peut être préjudiciable et, pour cette raison, peut être considéré comme une menace grave pour l'environnement. Cependant, comme ils ont également une valeur culturelle et économique potentielle, la gestion des brumbies pose un problème complexe.

Les brumbies sont considérés comme une nuisance par les éleveurs et les conservateurs de la faune australienne. En effet, ils volent la nourriture du bétail domestique, piétinent les surfaces cultivables et entrent en concurrence avec la faune locale. Les brumbies sont chassés généralement à partir d'hélicoptères qui les survolent à basse altitude pour les effrayer et les précipiter dans des enclos où ils sont abattus au fusil. Leur viande est exportée dans de nombreux pays, ou sert à fabriquer de la pâtée pour chiens. Le sort des brumbies a souvent fait l'objet de pétitions de la part des défenseurs des animaux. Le gouvernement australien maintient ses quotas et les brumbies en surnombre peuvent être adoptés, comme c'est le cas pour les mustangs en Amérique.


Brumby au parc national Great Sandy
Brumby au parc national Great Sandy, Australie
© John Robert McPherson - Wikimedia Commons
CC-BY-SA (Certains droits réservés)

IMPACT

L'impact environnemental du brumby est la facette la plus critique et controversée de sa présence en Australie. En tant qu'espèce introduite (allochtone) et non indigène, le brumby n'a pas de prédateurs naturels significatifs autres que l'humain et le dingo (qui s'attaque principalement aux poulains), ce qui peut entraîner une croissance démographique rapide et non régulée dans des zones protégées, notamment dans les Alpes australiennes. Le principal dommage environnemental est causé par le piétinement et le surpâturage qu'ils exercent sur des écosystèmes fragiles. Le piétinement, surtout près des zones humides et des cours d'eau, conduit à la dégradation et à l'érosion des sols, ce qui peut affecter la qualité de l'eau et détruire les habitats des espèces aquatiques et terrestres indigènes. Le surpâturage, quant à lui, réduit la couverture végétale, modifiant la composition floristique des prairies et des sous-bois, et entre en compétition directe pour la nourriture avec les herbivores indigènes, comme les wombats et les wallabies.

De plus, les brumbies peuvent également détruire des plantes rares et menacées en broutant ou en arrachant les semis. Leurs excréments peuvent altérer la chimie du sol et introduire des graines de mauvaises herbes dans de nouveaux habitats. Dans les zones alpines, ils endommagent les fragiles tourbières, qui sont des puits de carbone vitaux et des habitats essentiels pour des espèces endémiques. Face à ces impacts considérables, les agences gouvernementales, comme le service des parcs nationaux, ont mis en oeuvre des plans de gestion des effectifs, qui incluent souvent des campagnes de capture et d'euthanasie, des mesures qui sont fortement contestées par les défenseurs des animaux et les groupes de préservation du brumby en tant que patrimoine. Il est crucial de noter que l'ampleur de l'impact est directement liée à la densité de la population de brumbies dans une zone donnée, ce qui justifie les efforts continus pour contrôler leur nombre.


Brumby portrait
Portrait d'un brumby
Source: Ehorse.com
Di-no license (Licence inconnue)

CLASSIFICATION


Fiche d'identité
Nom communBrumby
Autre nomCheval sauvage d'Australie
English nameBrumby
Español nombreBrumby
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embranchementVertebrata
Super-classeTetrapoda
ClasseMammalia
Sous-classeTheria
Infra-classeEutheria
OrdrePerissodactyla
FamilleEquidae
GenreEquus

SOURCES

* Liens internes

Wikipédia

* Liens externes

Australian Brumby Alliance (ABA)

Ehorse.com

Phys.org

Rob and Stephanie Levy - Flickr

Wikimedia Commons

* Bibliographie

Eldridge, D. J., Ding, J., & Travers, S. K. (2020). Feral horse activity reduces environmental quality in ecosystems globally. (Publié dans Biological Conservation)

NSW National Parks and Wildlife Service (2024). Feral Horse Management Plan (Kosciuszko National Park) – Environmental Impact Statement (EIS) Summary.

Rolls, E. C. (1981). A Million Wild Acres: 200 Years of Man and an Australian Wilderness.

Pérez-Enciso, M. & Moran, C. (2018). Genetic structure and diversity of Australian feral horses (Brumbies).

Hawkins, A. D. (2010). Morphological and biomechanical adaptations of the Australian feral horse (Brumby) hooves.

Cairns, K. M. & Grigg, G. C. (2017). Competition for pasture between feral horses, kangaroos and livestock in semi-arid rangelands of Australia.