Le mustang est le descendant d'anciennes populations de chevaux domestiques qui ont été relâchées ou se sont échappées des colonies espagnoles et d'autres colons européens aux Amériques à partir du XVIe siècle. Le terme "mustang" dérive de l'espagnol mesteño, signifiant "errant" ou "sauvage". Contrairement à la croyance populaire, le mustang n'est donc pas un animal véritablement sauvage au sens strict du terme (une espèce n'ayant jamais été domestiquée), mais plutôt un animal feral (revenu à l'état sauvage). Il a joué un rôle immense dans l'histoire de l'Ouest américain, devenant un symbole emblématique de la liberté et de l'esprit indomptable de la frontière. Sa résilience face à des environnements rudes, notamment dans les États de l'Ouest des États-Unis, témoigne de son adaptation réussie. Bien que génétiquement identique au cheval domestique, le mustang a développé des caractéristiques comportementales et physiques distinctes grâce à la sélection naturelle dans des conditions de vie extrêmes. La gestion de ces troupeaux est un sujet complexe et controversé, impliquant des préoccupations de conservation, de bien-être animal, et d'équilibre écologique, ce qui maintient le mustang au centre de l'attention publique.
La morphologie du mustang est remarquablement variable en raison de la diversité génétique de ses ancêtres. Historiquement, le stock initial était principalement composé de chevaux de race espagnole coloniale, réputés pour leur endurance, leur pied sûr et leur constitution compacte. Au fil des siècles, d'autres races de chevaux domestiques (comme les Quarter Horses, les chevaux de trait, et même les Pur-sang) ont enrichi le patrimoine génétique des troupeaux, suite à de nouvelles évasions ou à l'introduction délibérée par les éleveurs. En général, les mustangs tendent à être plus petits et plus robustes que les chevaux domestiques modernes, présentant souvent une tête plus large, des membres solides et des sabots exceptionnellement durs, caractéristiques essentielles pour naviguer sur des terrains accidentés et rocailleux sans assistance humaine.
C'est généralement un animal de taille moyenne, mesurant entre 1,40 m et 1,55 m au garrot, avec un poids oscillant autour de 360 à 450 kg. Sa tête a souvent un profil droit ou légèrement convexe, héritage de ses ancêtres ibériques. L'une de ses caractéristiques les plus notables est sa robustesse et sa frugalité, avec une ossature solide et un corps bien musclé et équilibré. Le dos est typiquement court, et la croupe est puissante, deux atouts pour l'endurance et l'agilité nécessaires pour échapper aux prédateurs ou parcourir de longues distances en quête d'eau et de nourriture. Les membres sont résistants avec des articulations fortes, et il est particulièrement renommé pour ses sabots exceptionnellement durs et durables. Ces pieds sont parfaitement adaptés aux terrains variés et rocailleux des déserts et des montagnes de l'Ouest, minimisant le besoin de ferrage ou de soins intensifs. Toutes les couleurs de robe sont représentées chez le mustang (bai, alezan, gris, noir, etc.), y compris les motifs tachetés comme l'Appaloosa ou le Paint, ainsi que la robe dun (isabelle ou souris) qui est courante et souvent associée aux marques primitives comme la raie de mulet et les zébrures sur les jambes, qui rappellent son ascendance primitive.
Le mustang est un cheval sauvage d'Amérique Source: CulturAmerica Di-no license (Licence inconnue)
HABITAT
L'habitat principal du mustang est constitué des vastes étendues semi-arides et des écosystèmes rudes de l'Ouest de l'Amérique du Nord, une région qui englobe les Grandes Plaines, les badlands, les plateaux et les chaînes de montagnes (comme les Rocheuses). Bien qu'il soit un descendant de chevaux importés, ce territoire est paradoxalement celui où ses ancêtres préhistoriques ont évolué avant leur extinction sur le continent il y a environ 11 000 ans.
Aujourd'hui, les populations les plus importantes et les plus gérées se trouvent dans les zones de l'Ouest des États-Unis, principalement au Nevada, en Utah, en Oregon, au Wyoming et au Montana, sur des terres publiques sous la juridiction du Bureau of Land Management (BLM) et du Service des forêts des États-Unis (US Forest Service). Ces zones sont caractérisées par des ressources en eau et en végétation souvent limitées et distribuées de manière inégale, ce qui a forcé le mustang à développer une grande endurance et une capacité à parcourir de longues distances quotidiennement. Leur distribution est le résultat d'un historique de marronnage depuis le XVIe siècle, où les chevaux échappés se sont multipliés et ont formé des troupeaux adaptés aux conditions locales. Ces environnements exigent une résilience physique et comportementale remarquable pour survivre aux hivers rigoureux et aux étés secs et chauds. La densité des populations est étroitement surveillée, car elle peut avoir des répercussions significatives sur la fragilité des écosystèmes qu'ils occupent.
L'écologie du mustang repose sur son rôle de grand herbivore non-ruminant dans les écosystèmes d'Amérique du Nord. Son régime alimentaire est principalement composé de graminées et de plantes herbacées, mais sa grande frugalité lui permet de subsister avec une alimentation pauvre, consommant également des arbustes et des broussailles lorsque l'herbe se raréfie, une adaptation cruciale aux milieux arides.
Le mustang est un animal grégaire qui vit en troupeaux familiaux, généralement composés d'un étalon dominant, de plusieurs juments et de leurs poulains. L'étalon est le protecteur du groupe, assurant sa sécurité et sa cohésion, tandis qu'une jument mature est souvent la cheffe qui dirige les déplacements vers les ressources en eau et en nourriture. Ce comportement social est essentiel pour la surveillance contre les prédateurs, notamment les pumas et occasionnellement les loups.
Il passe la majeure partie de son temps à s'alimenter (jusqu'à 16 heures par jour) et son piétinement, bien que parfois controversé en cas de surpopulation, peut avoir des effets bénéfiques comme l'aération des sols compactés et la création de dépressions qui peuvent servir de points d'eau temporaires pour d'autres espèces.
Mustang femelle et son poulain accompagné d'un étalon Auteur: Bureau of Land Management CC0 (Domaine public)
ORIGINE
L'origine du mustang est un récit de retour sur une terre ancestrale après une longue absence. Les équidés, dont l'ancêtre du cheval moderne, ont effectivement évolué en Amérique du Nord il y a des millions d'années, avant de traverser le détroit de Béring pour se disperser en Asie et en Europe, puis de disparaître du continent américain il y a environ 11 000 ans, probablement en raison des changements climatiques et de la chasse par les premiers humains.
La réintroduction du cheval sur le continent s'est faite avec l'arrivée des explorateurs espagnols au début du XVIe siècle. Le retour le plus significatif commence avec la deuxième expédition de Christophe Colomb en 1493, qui amène des chevaux sur l'île d'Hispaniola, puis les conquistadors comme Hernán Cortés les introduisent sur le continent nord-américain à partir de 1519. Ces chevaux, principalement de souche ibérique (comme les Barbe et Andalous), s'échappent, sont volés ou sont relâchés intentionnellement, entamant le processus de marronnage.
Ils se multiplient rapidement, formant de vastes troupeaux libres (mestengos) dans les Grandes Plaines, les Rocheuses et le Sud-Ouest. Les tribus amérindiennes, telles que les Comanches et les Apaches, adoptent rapidement le cheval, ce qui transforme leur mode de vie, leur chasse et leur guerre, participant indirectement à la dispersion et à la prolifération des groupes. C'est à partir de ces populations d'animaux domestiques revenus à l'état sauvage que le mustang tel que nous le connaissons aujourd'hui s'est forgé, s'adaptant par sélection naturelle aux conditions rigoureuses de l'Ouest américain.
Au début du XXe siècle, on estimait que l'Amérique du Nord comptait deux millions de chevaux errants. Les mustangs étaient toujours considérés comme un bon butin à certains moments. Ils pouvaient être utilisés ou vendus (en particulier pour l'armée) ou le sexe pour servir de nourriture, en particulier pour les animaux domestiques. Les chevaux n'étaient plus populaires en tant que monture et avaient peu de valeur commerciale. La polémique mustang (Mustangs assassiner) a été filmée dans The Misfits par John Huston. Ce type d'abus, y compris la chasse en avion et l'utilisation de poison, a conduit en 1959 à la première loi fédérale pour la protection des chevaux en itinérance. Cette loi a ensuite été fusionnée avec la loi pour la protection du cheval errant sauvage et le Burro (âne sauvage) de 1971. Dans ce document, le Congrès américain a décrit les chevaux sauvages comme "des symboles vivants de l'histoire et de l'esprit pionnier de l'Occident qui contribuent à la diversité des êtres vivants dans ce pays et à enrichir la vie du peuple américain".
IMPACT
L'impact écologique du mustang est un sujet de controverse et de débat aux États-Unis, souvent résumé comme un conflit entre le symbole culturel et la réalité environnementale dans un contexte d'aridité croissante et de surpopulation. Étant un grand herbivore non indigène (techniquement feral ou marron), la présence du mustang dans des effectifs élevés (dépassant la capacité de charge des terres) peut exercer une pression significative sur les écosystèmes fragiles de l'Ouest.
Le principal problème réside dans la compétition pour les ressources (eau et fourrage) avec la faune indigène (comme les mouflons d'Amérique et les antilopes d'Amérique) et le bétail domestique. Un pâturage excessif peut entraîner une dégradation des pâturages, réduisant la couverture végétale, favorisant l'érosion des sols fragiles et compactant le sol, ce qui nuit à la biodiversité végétale et aux espèces qui en dépendent. De plus, la concentration autour des points d'eau essentiels pendant les périodes de sécheresse peut polluer ou épuiser ces ressources vitales.
Cependant, certains scientifiques et défenseurs du mustang soutiennent que, dans des densités appropriées, il peut jouer un rôle similaire aux grands herbivores indigènes disparus, en assurant la dispersion de graines et en façonnant le paysage de manière bénéfique. Le Bureau of Land Management (BLM) gère activement la population par des captures et des programmes d'adoption pour tenter de maintenir un équilibre écologique, reconnaissant le mustang comme un symbole vivant qui nécessite une gestion prudente et durable.