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Castor d'Europe (Castor fiber)
Le castor d'Europe (Castor fiber) est un mammifère semi-aquatique emblématique, autrefois presque exterminé et aujourd'hui en voie de réhabilitation à travers le continent. Reconnaissable à sa queue plate et écailleuse et à ses incisives puissantes, il est le plus grand rongeur d'Europe. Son rôle d'ingénieur écosystémique est fondamental, modifiant activement son environnement par la construction de barrages et de huttes, ce qui favorise la biodiversité des zones humides. Adapté à la vie aquatique, il possède des membranes interdigitées et une fourrure dense et imperméable. Cette espèce, autrefois chassée intensivement pour sa fourrure, sa viande et le castoréum, a vu ses populations décliner drastiquement au cours des siècles, ne subsistant que dans quelques refuges isolés. Grâce à d'ambitieux programmes de réintroduction et à une protection stricte, le castor d'Europe recolonise progressivement ses anciens territoires, offrant un exemple remarquable de conservation réussie et soulignant l'importance de préserver les espèces clés de voûte pour la santé des écosystèmes. Le castor d'Europe est également appelé Castor d'Eurasie.

© Harald Olsen - Wikimedia Commons

Le castor d'Europe présente une morphologie particulièrement adaptée à son mode de vie semi-aquatique. C'est un grand rongeur, mesurant généralement entre 70 et 100 centimètres de longueur, auxquels s'ajoute une queue de 30 à 40 centimètres. Son poids varie de 15 à 30 kilogrammes, avec des individus exceptionnels pouvant dépasser les 35 kilogrammes, les mâles étant souvent légèrement plus lourds que les femelles.
Le corps est trapu et fuselé, facilitant les déplacements dans l'eau. Sa fourrure est dense et imperméable, composée d'un sous-poil épais et doux, recouvrant des poils de garde plus longs et lustrés. La couleur du pelage varie du brun foncé au roux, avec des nuances plus claires sur le ventre. Les pattes arrière sont grandes et palmées, dotées de membranes interdigitées complètes, idéales pour la propulsion aquatique, tandis que les pattes avant, plus petites et dotées de griffes puissantes mais non palmées, sont utilisées pour creuser, manipuler des matériaux et se toiletter.
La tête est massive, avec de petites oreilles et des yeux situés sur le dessus, ce qui lui permet de voir et d'entendre même lorsqu'il est immergé. Ses narines peuvent se fermer hermétiquement sous l'eau. Les incisives, au nombre de quatre (deux supérieures et deux inférieures), sont grandes, robustes et à croissance continue, d'une couleur orange caractéristique due à la présence de fer. Elles sont essentielles pour couper le bois et ronger l'écorce. La queue est plate, large et écailleuse, sans poils, servant de gouvernail lors de la nage, de support lorsqu'il se dresse et de réserve de graisse. Elle est également utilisée pour donner l'alarme en frappant la surface de l'eau.

© Anna Molnár - iNaturalist

Historiquement, le castor d'Europe était largement répandu, mais la surchasse au début du XXe siècle a décimé ses populations. Au fil du temps, seules quelques populations isolées ont survécu en Europe, comme le long du Rhône et de l'Elbe, en Norvège, ainsi que dans certaines régions de la Biélorussie et de la Russie. Grâce à d'importants efforts de conservation et à des programmes de réintroduction, l'espèce a réussi à se rétablir et à reconquérir une grande partie de son ancien territoire. Aujourd'hui, des populations florissantes s'étendent de l'Espagne à la Russie, en passant par l'Europe centrale et la Scandinavie. Bien que l'espèce soit principalement présente en plaine, on la retrouve également jusqu'à 850 mètres d'altitude. On constate encore des lacunes dans son aire de répartition en Europe, notamment au Portugal, en Italie, dans le sud des Balkans et en Grande-Bretagne. En Asie, une petite population de castors subsiste en Mongolie, le long de la rivière Bulgan. Des initiatives de réintroduction ont été menées avec succès le long des rivières Hovd et Tes, en utilisant des spécimens locaux pour préserver leur patrimoine génétique unique.
Les castors sont adaptés à une vie semi-aquatique et utilisent divers systèmes d'eau douce, notamment les rivières, les ruisseaux, les canaux d'irrigation, les lacs et les marécages. Ils préfèrent généralement les habitats d'eau douce entourés de forêts, mais peuvent également fréquenter les terres agricoles, voire les zones périurbaines et urbaines. Dans le nord de la Scandinavie, on les trouve jusqu'à la limite de la saulaie en montagne, où les saules atteignant la hauteur du genou constituent la seule végétation ligneuse et où le sol est gelé huit mois par an. Ce n'est pas leur habitat de prédilection, mais ils peuvent y survivre. Dans de nombreux endroits, les castors vivent à la fois au fond des vallées et sur le plateau montagneux qui les surplombe (où il est boisé), avec une interruption de leur répartition là où les ruisseaux coulent sur les pentes abruptes des vallées. En général, les castors devraient pouvoir vivre dans presque tous les habitats d'eau douce pourvus d'arbres ou d'arbustes et dont la pente n'est pas abrupte. Cependant, les schémas de recolonisation démontrent une nette préférence pour un écoulement d'eau stagnant ou lent et laminaire s'il est disponible.

© Manimalworld

L'alimentation du castor d'Europe est strictement végétarienne et varie considérablement selon les saisons et la disponibilité des ressources locales. C'est un herbivore généraliste, capable de consommer une grande diversité de végétaux. En été et au printemps, son régime se compose principalement de plantes herbacées aquatiques et terrestres, telles que les nénuphars, les roseaux, les joncs, les prêles, ainsi que diverses graminées et herbes trouvées le long des berges. Il consomme également des feuilles, des bourgeons et de jeunes pousses d'arbres et d'arbustes. À l'approche de l'automne et pendant l'hiver, lorsque la végétation herbacée devient rare, le castor d'Europe se tourne majoritairement vers l'écorce, le cambium et les brindilles de diverses espèces d'arbres. Ses préférences incluent le saule, le tremble, le bouleau, le peuplier et l'aulne, qui sont des essences à croissance rapide et généralement abondantes le long des cours d'eau. Il abat des arbres de taille modeste avec ses puissantes incisives pour accéder à ces parties nutritives. Les branches et les troncs sont également utilisés comme matériaux de construction pour ses barrages et ses huttes.
Le castor ne consomme pas le bois lignifié des troncs, se concentrant uniquement sur les parties tendres et nutritives. Il peut stocker des réserves de branches immergées près de l'entrée de sa hutte pour avoir accès à de la nourriture sous la glace pendant les mois d'hiver. Cette capacité à diversifier son alimentation lui permet de survivre dans des environnements variés et de s'adapter aux changements saisonniers.

© Ludwig Treuter - iNaturalist

La reproduction chez le castor d'Europe est un processus annuel qui se déroule principalement en fin d'hiver et au début du printemps, généralement entre janvier et mars, bien que cela puisse varier légèrement en fonction de la région géographique et des conditions climatiques. Les castors d'Europe sont monogames et forment des couples durables, souvent pour la vie. L'accouplement a lieu dans l'eau, à l'intérieur de la hutte ou du terrier.
Après une période de gestation d'environ 105 à 107 jours, la femelle donne naissance à une portée unique, généralement composée de 2 à 4 jeunes, appelés castoreaux. Les naissances surviennent entre avril et juin. Les castoreaux naissent bien développés, avec les yeux ouverts, recouverts de fourrure et capables de nager quelques heures après leur naissance. Ils pèsent entre 200 et 600 grammes. Pendant les premières semaines, ils dépendent entièrement du lait maternel, mais commencent à consommer des aliments solides, principalement des herbes et des feuilles tendres, dès l'âge d'un mois environ. Le sevrage complet intervient vers deux mois. Les jeunes castors restent avec leurs parents pendant environ deux ans, apprenant les compétences nécessaires à leur survie, comme la construction de barrages et la recherche de nourriture. Ils participent également à l'entretien de la hutte et des barrages familiaux. À l'âge de deux ans, ils atteignent leur maturité sexuelle et quittent généralement le groupe familial pour chercher leur propre territoire et un partenaire, ce qui contribue à la dispersion de l'espèce et à la colonisation de nouveaux habitats.
Le castor d'Europe a une longévité moyenne de 10 à 15 ans dans la nature, bien que certains individus puissent vivre jusqu'à 20 ans dans des conditions optimales. En captivité, où les menaces comme la prédation ou les maladies sont réduites, ils peuvent atteindre 20 à 25 ans. Leur espérance de vie dépend fortement de la qualité de leur habitat, de la disponibilité des ressources alimentaires et des pressions humaines ou naturelles.

© Ray Scott - Wikimedia Commons

L'activité du castor d'Europe se déroule principalement en milieu aquatique et terrestre. L'eau lui est essentielle pour se déplacer, car l'entrée de son gîte est toujours immergée. Le domaine terrestre lui fournit l'essentiel de sa nourriture, qu'il trouve jusqu'à 20 ou 30 mètres des berges. D'un tempérament plutôt nocturne, il est particulièrement actif en début et en fin de nuit. Il consacre environ les deux tiers de son activité nocturne au milieu aquatique pour se déplacer et consommer des végétaux. Le reste de son temps est passé sur la terre ferme pour la recherche de nourriture, l'abattage d'arbustes, le toilettage et le marquage du territoire.
Le castor d'Europe est une espèce territoriale qui délimite son domaine avec une sécrétion musquée, le castoréum. C'est un animal sociable qui vit en groupes familiaux de deux à six individus. Ces groupes sont composés des deux parents adultes, des jeunes de plus d'un an et des jeunes de l'année. Les individus isolés peuvent former une population dite "flottante", qui représente près de 40 % de l'effectif total. L'activité d'un groupe familial dépend de la qualité de son environnement et couvre une portion de rivière de 0,5 à 3 km, facilement reconnaissable grâce à de nombreux indices.
Ce castor est une espèce clé, capable de modifier le flux et le cycle des nutriments dans un bassin grâce à la construction de barrages qui régulent la profondeur de l'eau. Le castor d'Eurasie est toutefois plus conservateur que son cousin d'Amérique : ses barrages et huttes sont généralement plus modestes. Il n'entreprend de grands travaux que si la configuration des lieux le nécessite pour maintenir une hauteur d'eau suffisante. Ses barrages peuvent tout de même atteindre deux mètres de hauteur et 50 mètres de largeur. Certaines familles entretiennent en continu jusqu'à 40 barrages. Ces structures sont constituées d'un enchevêtrement de branches, orientées dans le sens du courant, et de terre. De l'argile, de la vase, des feuilles, des herbes et des cailloux peuvent aussi être utilisés pour le colmatage. En inondant ainsi de vastes zones, il protège l'entrée de son terrier.
Son gîte est creusé dans une berge haute et meuble, avec une entrée située sous le niveau de l'eau. En cas de baisse du niveau de l'eau, il camoufle l'entrée avec des branches, formant ainsi un terrier-hutte. Il peut aussi lui arriver de construire une hutte entièrement entourée d'eau. En hiver, cet animal n'hiberne pas, mais passe une grande partie de ses journées à l'abri dans son logis.

© P. Haffner - Atlas - Parc national des Cévennes

Bien que le castor d'Europe soit un animal robuste et bien adapté à son environnement aquatique, il n'est pas exempt de prédateurs naturels, en particulier lorsqu'il est jeune ou s'éloigne de la sécurité de l'eau. Les principaux prédateurs varient en fonction de la région géographique, mais incluent généralement de grands carnivores.
Le loup gris (Canis lupus) est l'un des ennemis les plus significatifs du castor, capable de chasser efficacement les adultes et les jeunes, surtout lorsque les castors sont sur terre pour couper des arbres ou se déplacer entre les plans d'eau. Le lynx commun (Lynx lynx) représente également une menace, bien que moins fréquente en raison de son régime alimentaire majoritairement composé d'ongulés. L'ours brun (Ursus arctos), s'il est présent dans la même aire de répartition, peut s'attaquer aux castors, notamment en détruisant les barrages ou en creusant les terriers pour atteindre les occupants. D'autres prédateurs terrestres incluent le carcajou (Gulo gulo) dans les régions nordiques, capable d'attaquer les castors dans des conditions difficiles.
Pour les jeunes castoreaux, les rapaces comme le pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla) peuvent représenter un danger lorsqu'ils sont exposés en surface. Les grands poissons prédateurs, bien que rares, ou des mammifères aquatiques comme la loutre d'Europe (Lutra lutra) peuvent parfois s'attaquer aux très jeunes castoreaux.
La stratégie principale du castor d'Europe pour échapper à ses ennemis est la fuite dans l'eau et l'utilisation de ses huttes ou terriers avec des entrées subaquatiques, ce qui les rend difficiles à atteindre. La perte d'habitat et la fragmentation des populations par l'activité humaine restent cependant la menace la plus importante pour l'espèce.

© Lina Kaminskaitė - iNaturalist

Au fil de l'histoire, le castor d'Europe a connu un déclin dramatique, principalement en raison de la chasse intensive pour sa fourrure, sa viande et le castoréum, combinée à la destruction de ses habitats humides. Si les populations ont déjà été fortement réduites dès le Moyen Âge, l'arrivée de pièges en acier et d'armes à feu plus précises au XVIIe siècle a sonné le glas pour de nombreuses colonies. Cette période, suivie d'une vague d'extinctions au XIXe siècle, a été aggravée par l'assèchement des vastes zones marécageuses où l'espèce avait trouvé refuge.
Aujourd'hui, la situation s'est inversée. Les populations de castors en Europe connaissent une expansion rapide et ne sont plus confrontées à des menaces majeures. La compétition avec le castor du Canada (Castor canadensis) est une préoccupation dans certaines régions de Finlande et de Russie, mais elle ne représente pas un risque important à l'échelle régionale. En fait, les populations de castors nord-américains introduites ailleurs en Europe ont souvent disparu. Les interactions avec l'humain sont une nouvelle problématique, car l'expansion de l'espèce peut occasionner des dommages aux cultures et aux forêts. Bien que ces impacts soient souvent moins graves que ceux d'autres espèces, ils sont plus visibles, car le castor est une espèce encore méconnue dans les régions où il se réinstalle. La mortalité routière est également une cause de décès notable.
En Mongolie, la chasse illégale demeure une menace, tout comme la perte d'habitat due à la surexploitation du saule, une source essentielle de nourriture et d'abri. De plus, la construction de barrages et la pollution des cours d'eau contribuent à isoler les populations, augmentant ainsi les risques de consanguinité. En Chine, la déforestation pour le bois de chauffage et le surpâturage ont également réduit drastiquement les ressources nécessaires à la survie du castor.

Crédit photo: Alex Kantorovich - Zooinstitutes
Le castor d'Europe n'est pas considéré comme une espèce menacée. Il est actuellement inscrit dans la catégorie "Préoccupation mineure" (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN.
Pour protéger le castor d'Europe, diverses mesures de conservation ont été mises en oeuvre. Ces initiatives incluent des programmes de réintroduction, une régulation stricte de la chasse et la préservation de son habitat naturel. L'espèce bénéficie également d'une protection juridique en Europe, notamment via la Convention de Berne et la Directive Habitats, ce qui garantit sa survie. Une gestion de la population à l'échelle des bassins hydrographiques est préconisée, ainsi qu'une chasse contrôlée là où les populations sont saines. Pour favoriser une attitude positive envers l'animal, le développement du tourisme animalier est encouragé, ce qui génère un bénéfice économique local.
En Mongolie, la sous-espèce Castor fiber birulai est classée comme "très rare" par plusieurs lois nationales, et environ 11 % de son aire de répartition est située dans des zones protégées. Des translocations de conservation ont été effectuées pour renforcer la population. En Chine, l'espèce est considérée comme "en voie de disparition" sur la Liste rouge.

© Tomas Broucek - iNaturalist

L’histoire taxonomique du castor d’Europe est riche et complexe, reflétant les évolutions de la systématique et les découvertes paléontologiques. Décrit pour la première fois par Carl von Linné en 1758 dans son Systema Naturae, le castor européen a longtemps été considéré comme une espèce unique, avant que des études morphologiques et génétiques ne révèlent une diversité insoupçonnée. Au XIXe siècle, les naturalistes distinguaient déjà plusieurs sous-espèces en fonction de leur répartition géographique et de leurs caractéristiques craniennes ou de leur fourrure.
Les fossiles montrent que les castors étaient présents en Europe il y a plus de 10 millions d’années, avec des espèces aujourd’hui éteintes comme Castor californicus ou Trogontherium cuvieri, un géant préhistorique. Les études phylogéographiques ont révélé que les populations européennes ont subi des goulots d’étranglement génétiques lors des glaciations du Pléistocène, se réfugiant dans des zones comme la péninsule ibérique ou les Balkans avant de recoloniser le continent.
Cette histoire a laissé des traces dans leur ADN, avec des lignées génétiques distinctes en Europe de l’Ouest et de l’Est. La réintroduction du castor au XXe siècle, souvent réalisée avec des individus issus de populations résiduelles ou de captivité, a parfois conduit à des hybridations entre sous-espèces, compliquant leur classification. Les débats taxonomiques portent aussi sur la distinction entre le castor d’Europe et le castor du Canada (Castor canadensis), avec lequel il peut s’hybrider en captivité, bien que leurs aires de répartition naturelles ne se chevauchent pas.
Les avancées en génomique ont permis de préciser les relations phylogénétiques entre les populations, mais des zones d’ombre persistent, notamment sur le statut des populations reliques des Balkans ou de Mongolie. La taxonomie du castor est donc un domaine en constante évolution, où les approches morphologiques, génétiques et écologiques se complètent pour affiner la compréhension de cette espèce emblématique. Ces recherches sont cruciales pour guider les programmes de conservation et de réintroduction, en évitant les mélanges génétiques indésirables.
Le castor d’Europe est traditionnellement divisé en plusieurs sous-espèces, bien que leur validité soit parfois contestée en raison de la variabilité individuelle et des hybridations liées aux réintroductions. Parmi les sous-espèces les plus largement acceptées, Castor fiber fiber est la plus répandue, occupant la Scandinavie, la Russie et une partie de l’Europe de l’Est. Elle se caractérise par une fourrure dense et un crâne robuste. Castor fiber galliae, présente en France, en Allemagne et en Suisse, est plus petite et possède une coloration plus claire. Castor fiber albicus, originaire d’Europe centrale, se distingue par une tête plus étroite et une queue plus longue. Castor fiber pohlei, endémique de la région de la rivière Voronezh en Russie, est considérée comme l’une des plus menacées en raison de son aire de répartition restreinte. D’autres sous-espèces, comme Castor fiber belarusicus (Biélorussie) ou Castor fiber vistulanus (Pologne), sont parfois citées, mais leur statut reste discuté.
Les différences entre ces sous-espèces sont souvent subtiles, portant sur des détails craniens, la taille ou la couleur de la fourrure. Les analyses génétiques récentes suggèrent que certaines populations, comme celles des Balkans ou de la péninsule ibérique, pourraient représenter des lignées distinctes méritant une protection spécifique. Cependant, la classification est rendue difficile par les transferts historiques d’individus entre régions, notamment lors des campagnes de réintroduction. Par exemple, les castor réintroduits en Écosse proviennent de Norvège, ce qui pose la question de leur adéquation écologique avec leur nouvel environnement. La reconnaissance de ces sous-espèces est essentielle pour préserver la diversité génétique du castor d’Europe et adapter les stratégies de conservation aux contextes locaux.

© wolf63friend - iNaturalist

Nom commun | Castor d'Europe |
Autre nom | Castor d'Eurasie |
English name | Eurasian beaver European beaver |
Español nombre | Castor europeo |
Règne | Animalia |
Embranchement | Chordata |
Sous-embranchement | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Sous-classe | Theria |
Infra-classe | Eutheria |
Ordre | Rodentia |
Famille | Castoridae |
Genre | Castor |
Nom binominal | Castor fiber |
Décrit par | Carl von Linné (Linnaeus) |
Date | 1758 |
Satut IUCN | ![]() |
* Liens internes
Liste Rouge IUCN des espèces menacées
Mammal Species of the World (MSW)
Système d'information taxonomique intégré (ITIS)
* Liens externes
Global Biodiversity Information Facility (GBIF)
* Bibliographie
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