Manimalworld
Manimalworld Encyclopédie des animaux sauvages

Connochaetes


Le genre Connochaetes, appartenant à la famille des Bovidae et à la sous-famille des Alcelaphinae, regroupe les espèces communément appelées gnous. Ces grands herbivores d’Afrique sont emblématiques des plaines et savanes, notamment pour leurs impressionnantes migrations saisonnières. Facilement reconnaissables à leur silhouette massive, leur tête anguleuse, leur barbe touffue et leurs cornes recourbées, les gnous jouent un rôle écologique crucial dans les écosystèmes qu’ils habitent. Ce genre comprend deux espèces actuelles, toutes deux adaptées à des environnements ouverts et au pâturage intensif. Le genre Connochaetes a longtemps suscité l’intérêt des zoologues, tant pour ses singularités morphologiques que pour son histoire évolutive.


Connochaetes
Le genre Connochaetes compte deux espèces distinctes
Source photos


LES ESPÈCES

Le genre Connochaetes comprend deux espèces actuelles bien distinctes :

* Gnou bleu (Connochaetes taurinus)

Cette espèce, également appelée gnou à queue noire, est la plus répandue du genre. Elle se reconnaît à son pelage gris ardoise parcouru de rayures sombres sur les flancs et à sa barbe noire. Cinq sous-espèces sont généralement reconnues :

- Connochaetes taurinus taurinus (gnou bleu commun)

- Connochaetes taurinus cooksoni (gnou de Cookson)

- Connochaetes taurinus albojubatus (gnou à barbe blanche)

- Connochaetes taurinus johnstoni (gnou de Nyassaland)

- Connochaetes taurinus mearnsi (gnou de Mearns)

* Gnou noir (Connochaetes gnou)

Plus rare et aujourd’hui limité à l’Afrique du Sud, le gnou noir est facilement distinguable par sa robe brune foncée uniforme, sa longue queue blanche et ses cornes en forme de lyre. Cette espèce, historiquement chassée jusqu’à frôler l’extinction au XIXe siècle, a été sauvée grâce à des efforts de conservation. Il vit désormais surtout dans des réserves naturelles et des propriétés privées.

Les deux espèces peuvent s’hybrider en captivité, bien que leurs habitats naturels diffèrent. Elles occupent toutes deux des niches écologiques de grands herbivores et dépendent fortement des pâturages.


TAXONOMIE

Le genre Connochaetes a été décrit pour la première fois par le naturaliste allemand Heinrich Lichtenstein en 1812. Le nom dérive du grec ancien : kónnos (barbe) et chaítē (chevelure), en référence à la barbe caractéristique des gnous. La première espèce officiellement décrite fut le gnou noir (Connochaetes gnou) par Eberhard August Wilhelm von Zimmermann en 1780, sous une autre classification initiale avant d’être replacée dans le genre Connochaetes. Le gnou bleu (Connochaetes taurinus) fut décrit plus tard par William John Burchell en 1823.

À l’origine, plusieurs taxonomistes ont hésité sur le placement de ces espèces, certains les rapprochant des antilopes, d'autres des bovins en raison de leur aspect massif. Ce n’est qu’au cours du XIXe siècle que le genre Connochaetes a été stabilisé parmi les Alcelaphinae. Des études génétiques modernes confirment aujourd’hui la validité de ce regroupement, en soulignant les liens phylogénétiques entre Connochaetes, Alcelaphus (le bubale) et Damaliscus (le topi).

Les recherches paléontologiques suggèrent que des formes fossiles de gnous sont présentes depuis le Pléistocène en Afrique, notamment dans la vallée du Rift, indiquant une lignée ancienne bien adaptée aux environnements ouverts et au climat aride. Le genre a conservé une morphologie relativement stable, adaptée à la course et aux migrations, tout en développant des caractères spécifiques à chaque espèce.


CLASSIFICATION


Fiche d'identité
RègneAnimalia
EmbranchementChordata
Sous-embranchementVertebrata
ClasseMammalia
Sous-classeTheria
Infra-classeEutheria
OrdreArtiodactyla
FamilleBovidae
Sous-familleAlcelaphinae
GenreConnochaetes
Décrit parHeinrich Lichtenstein
Date1812

SOURCES

* Liens internes

Liste Rouge IUCN des espèces menacées

Mammal Species of the World (MSW)

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

* Liens externes

Global Biodiversity Information Facility (GBIF)

* Bibliographie

Estes, R. D. (1991). The behavior guide to African mammals. University of California Press.

Kingdon, J. S. (1997). The Kingdon field guide to African mammals. Academic Press.

Kingdon, J. S., Hoffmann, M., & Happold, D. C. D. (Eds.). (2013). Mammals of Africa (Vol. 6). Bloomsbury Publishing

Sinclair, A. R. E., & Norton-Griffiths, M. (Eds.). (1979). Serengeti: Dynamics of an ecosystem. University of Chicago Press.

Sinclair, A. R. E., Fryxell, J. M., & Mduma, S. A. R. (Eds.). (2008). Wildlife in a changing world. Blackwell Publishing.

Coe, M. (1984). The ecology of the African savanna. Springer-Verlag.

Groves, C. P., & Shields, G. F. (1987). Molecular and biochemical evolution of the Carnivora. Molecular Biology and Evolution, 6(6), 623-644.

Wayne, R. K., Benveniste, R. E., Janczewski, D. N., & O'Brien, S. J. (1989). Mitochondrial DNA variation within the genus Connochaetes (Artiodactyla: Bovidae). Molecular Biology and Evolution, 4(5), 581-594.

* Sources photos

Gnou bleu: Muhammad Mahdi Karim - Wikimedia Commons / Licence GFDL 1.2

Gnou noir: Bernard Dupont - Flickr / CC-BY-SA