Hydropotes

Le genre Hydropotes est monotypique au sein de la famille des cervidés, représentant un groupe distinct de petits mammifères asiatiques, communément appelés hydropotes. Ces animaux, dont le nom générique dérive du grec ancien, signifiant "buveur d'eau" (húdōr pour eau et potḗs pour buveur), sont parfaitement adaptés aux milieux humides, notamment les roselières, les berges de rivières et les plaines inondables d'Asie de l'Est. L'hydropote se distingue de manière notable des autres cervidés par l'absence totale de bois chez le mâle, une caractéristique unique dans cette famille. En lieu et place des structures osseuses ramifiées, les mâles arborent de longues canines supérieures en forme de crocs proéminents, qui peuvent mesurer jusqu'à 8 centimètres et dépassent largement de la mâchoire. Cette particularité leur a valu le surnom évocateur de "cerf vampire". Leur morphologie, souvent comparée à celle des Moschidae (cerfs porte-musc), ainsi que leur capacité remarquable à nager, soulignent leur statut évolutif singulier au sein des cervidés.

ÉTYMOLOGIE

L'histoire taxonomique du genre Hydropotes est marquée par la reconnaissance rapide de ses caractéristiques atypiques qui ont conduit à des incertitudes quant à sa position précise au sein de la famille des cervidés. Ces particularités comprennent l'absence de bois, le développement des canines supérieures en défenses, et le fait que les femelles puissent donner naissance à des portées exceptionnellement nombreuses pour un cervidé (jusqu'à six à huit faons).

Le genre Hydropotes et l'espèce type, Hydropotes inermis, ont été formellement décrits par Charles Swinhoe en 1870. Le nom de genre a été créé spécifiquement pour cette espèce, reconnaissant son caractère unique parmi les cervidés connus. La description de la sous-espèce coréenne, Hydropotes inermis argyropus, fut effectuée par Pierre Marie Heude en 1884, contribuant à affiner la compréhension de la variation géographique au sein du genre.

Pendant une longue période, les traits morphologiques uniques d'Hydropotes ont conduit certains taxonomistes à le classer dans sa propre sous-famille, les Hydropotinae (nommée par Trouessart en 1898), distincte des sous-familles comprenant les cerfs munis de bois. Cette séparation mettait en évidence les divergences importantes avec les autres groupes.

Cependant, les progrès de la phylogénie moléculaire ont révolutionné la compréhension des relations évolutives. Les études génétiques modernes, basées sur l'ADN mitochondrial et nucléaire, ont démontré que Hydropotes n'est pas si éloigné des autres cerfs qu'on le pensait. Ces analyses ont fermement établi que le genre est en réalité étroitement apparenté aux cerfs du Nouveau Monde et aux chevreuils de l'Ancien Monde, formant un clade. Les résultats suggèrent qu'Hydropotes est le taxon frère du genre Capreolus (les chevreuils). En conséquence, de nombreux systèmes de classification contemporains incluent désormais Hydropotes au sein de la sous-famille des Capreolinae (ou Odocoileinae, selon la terminologie employée), plutôt que de maintenir une sous-famille monotypique.

ESPÈCES ET SOUS-ESPÈCES

Le genre Hydropotes est traditionnellement considéré comme monospécifique, ne contenant qu'une seule espèce officiellement reconnue, l'hydropote (Hydropotes inermis). Cette classification, largement acceptée par les principales autorités taxonomiques, repose sur les travaux de son descripteur initial. Toutefois, l'espèce est subdivisée en deux sous-espèces géographiques distinctes, reconnues en raison de légères variations morphologiques et de leurs aires de répartition respectives en Asie :

- Hydropotes inermis inermis (Swinhoe, 1870) : C'est le Cerf d'eau chinois. Sa distribution historique couvre principalement l'est et le centre de la Chine.

- Hydropotes inermis argyropus (Heude, 1884) : C'est le Cerf d'eau de Corée. Sa distribution est centrée sur la péninsule coréenne. L'épithète sous-spécifique argyropus signifie "aux pieds argentés", faisant référence à la couleur plus claire des membres chez cette population.

Bien que la classification monospécifique soit la norme, des analyses génétiques récentes ont parfois soulevé des questions sur la divergence des deux sous-espèces, suggérant qu'elles pourraient potentiellement représenter des unités taxonomiques plus distinctes, même si, en pratique, la distinction sous-spécifique reste le consensus taxonomique actuel.

CLASSIFICATION

SOURCES

* Liens internes

Liste Rouge IUCN des espèces menacées

Mammal Species of the World (MSW)

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

Wikipédia

* Liens externes

Global Biodiversity Information Facility (GBIF)

* Bibliographie

Swinhoe, R. (1870). Catalogue of the Mammals of China (South of the River Yangtsze) and of the Island of Formosa. Proceedings of the Zoological Society of London.

Heude, P. M. (1884). Mémoires concernant l'histoire naturelle de l'empire chinois. Cerfs de Chine, etc. Tch'ang-Hai: Imprimerie de la Mission Catholique.

Groves, C. P. and Grubb, P. (2011). Ungulate Taxonomy. The Johns Hopkins University Press, Baltimore, USA.

Hassanin, A., and Douzery, E. J. P. (2003). Molecular phylogeny of the extant deer subfamily Capreolinae (Cervidae, Artiodactyla) as revealed by mitochondrial DNA sequences. Molecular Phylogenetics and Evolution.