La belette colombienne a un corps allongé d'une longueur moyenne de 22 cm et une queue de 11,5 cm de long. Le poids varie entre 120 et 150 g. Le pelage est sombre sur tout le corps. Seul le ventre arbore une couleur orange clair avec une décoloration progressive jusqu'à la tête. La couleur des poils de la queue au nez est uniforme sans rayures ni taches. La belette colombienne a une bulle auditive gonflée située près de la ligne médiane dorsale sur le corps, ainsi qu'une large fosse mésoptérygoïde. La plante des pieds est dépourvue de fourrure et une large palmure est située sur les deuxième, troisième et quatrième doigts, suggérant un mode de vie semi-aquatique.
HABITAT
Seuls six spécimens de la belette colombienne, provenant de cinq localités dans quatre provinces ou départements, ont été obtenus : dans l'ouest de la Colombie (départements de Chocó-Valle del Cauca, Huila et Cauca) et dans le nord de l'Équateur (province de Napo). Un réexamen récent des belettes d'Amérique du Sud dans de nombreuses collections n'a révélé aucun nouveau spécimen de belette colombienne, réaffirmant ainsi l'opinion conventionnelle selon laquelle l'espèce est rare. De nombreux comptes rendus publiés contiennent des mentions erronées ou dont la fiabilité ne peut être jugée. Il est cependant possible que l'espèce ait été sous-représentée car, dans cette partie des Andes, les belettes sont extrêmement difficiles à identifier sur le terrain. Tirira et Gonzalez-Maya (2009) ont retracé des enregistrements entre 1 525 à 2 700 m d'altitude. Une observation à une altitude inférieure a été considérée comme une erreur d'identification par Rámirez-Chaves et al. (2012).
ÉCOLOGIE
En raison du manque d'informations sur la belette colombienne, il est supposé que, étant un carnivore, l'animal a un régime semblable aux autres espèces de belettes, à savoir les petits mammifères et les insectes. Toutefois, il est également probable que, en raison de ses pieds palmés, ce mustélidé pourrait également inclure du poisson dans son alimentation.
MENACES
La belette colombienne est présente dans une zone géographique limitée où la déforestation est problématique. Une proportion significative de l'aire de répartition estimée de l'espèce a été déboisée au profit de l'agriculture et de cultures illicites. Entre 1990 et 2010, la perte nette de couvert forestier dans la zone d'occurrence connue de l'espèce a atteint 10 % au total, et 13 % dans son habitat approprié (zones dans sa zone d'occurrence) entre 1 500 et 2 700 m d'altitude. Les estimations de la perte de forêt avant 1990 indiquent une perte nette encore plus importante. Actuellement, la couverture forestière n'est que de 36 % dans la zone d'occurrence, 35 % dans la zone d'occurrence d'altitude appropriée et 25 % dans la dernière répartition modélisée. Ces tendances de déforestation vont probablement se poursuivre étant donné les facteurs historiques qui agissent toujours dans la zone. L'étendue de l'association de l'espèce avec la forêt est cependant inconnue, de sorte que la relation entre ces statistiques de déforestation et la tendance de la population de l'espèce est également floue. Par exemple, les premières pourraient surestimer les secondes si l'espèce n'est pas particulièrement liée à la forêt, ou si les densités sont plus élevées dans les zones dégradées et en bordure que dans la forêt vierge. Ou elles pourraient être une sous-estimation si l'espèce est liée à un microhabitat en déclin particulièrement rapide.
STATUT
La belette colombienne est considérée comme une espèce menacée. Elle est inscrite dans la catégorie Vulnérable (VU) sur la Liste rouge de l'IUCN en raison d'une étendue limitée de sa répartition (- de 10 000 km²). Potentiellement, selon les modèles, l'espèce pourrait être présente dans 10 zones protégées en Colombie et 14 en Équateur, mais il n'existe aucune observation confirmée dans aucune de ces zones. La détermination des besoins de conservation est entravée par le manque d'informations sur l'histoire naturelle de l'espèce. Il est donc prioritaire de trouver et d’étudier une population existante, en particulier son utilisation de l’habitat et les menaces qui pèsent sur elle (le cas échéant). Au moins cinq efforts de terrain dans six localités en Colombie (deux adjacentes à des observations précédentes) n’ont pas permis de détecter l’espèce. De plus, l’habitat naturel de trois des cinq localités connues a été gravement fragmenté ces dernières années.