Le genre Procapra regroupe de petites antilopes graciles adaptées aux environnements steppiques et semi-désertiques d’Asie centrale et orientale. Ces animaux, tous endémiques du continent asiatique, sont connus pour leur agilité, leur capacité d’adaptation aux milieux arides, et leur comportement migratoire partiel. Le genre est composé de trois espèces encore vivantes à ce jour. Procapra est un taxon d’intérêt majeur pour la biogéographie, l’écologie des steppes, et la conservation de la biodiversité asiatique. La clarté taxonomique de ce genre a été renforcée au fil du temps, notamment grâce à des études morphologiques et génétiques récentes. Son histoire nomenclaturale a toutefois connu quelques confusions initiales qui ont été progressivement rectifiées.
Les espèces appartenant au genre Procapra
LES ESPÈCES
Le genre Procapra comprend actuellement trois espèces reconnues, toutes limitées au continent asiatique :
*Gazelle de Mongolie - Procapra gutturosa (Pallas, 1777) : C’est l’espèce la plus répandue du genre. Elle occupe principalement les steppes de Mongolie, de Russie méridionale et du nord de la Chine. Les mâles possèdent un renflement caractéristique du larynx, visible pendant la période de rut. L’espèce est partiellement migratrice et vit en grands troupeaux.
*Gazelle du Tibet - Procapra picticaudata (Hodgson, 1846) : Présente sur les hauts plateaux tibétains, cette espèce vit à de très hautes altitudes (jusqu’à 5 000 m). Elle est bien adaptée au froid extrême et à l’hypoxie. Sa livrée pâle et sa queue blanche bordée de noir permettent de la différencier des autres espèces.
*Gazelle de Przewalski - Procapra przewalskii (Büchner, 1891) : Endémique du plateau d’Ordos, au nord de la Chine, cette espèce est l’une des plus menacées du genre. Elle se distingue par sa taille plus réduite et son habitat restreint à des zones semi-désertiques de faible altitude. Sa population est fragmentée et a considérablement décliné.
Chacune de ces espèces est adaptée à un écosystème particulier, allant des steppes arides aux altitudes extrêmes, ce qui reflète une diversification écologique marquée au sein du genre.
TAXONOMIE
Le genre Procapra a été établi par Brian Houghton Hodgson en 1846, dans un article paru dans le Journal of the Asiatic Society of Bengal, où il décrit également l’espèce Procapra picticaudata. Le nom de genre vient du grec pro- ("avant") et capra ("chèvre"), bien que ces animaux ne soient pas des caprins mais des antilopes.
L’espèce Procapra gutturosa a initialement été décrite par Peter Simon Pallas en 1777 sous le nom de Capra gutturosa. Elle a ensuite été déplacée dans le genre Procapra sur la base de ses caractères morphologiques, notamment sa dentition et sa structure nasale.
Quant à Procapra przewalskii, elle fut décrite plus tard par Eugen Büchner en 1891, en hommage à l’explorateur Nikolaï Przewalski. Cette espèce a été longtemps considérée comme une sous-espèce de Procapra gutturosa, mais elle est aujourd’hui reconnue comme distincte à part entière sur la base de différences génétiques et écologiques.
La classification du genre a connu peu de bouleversements majeurs depuis la fin du XIXe siècle, bien que certains auteurs aient tenté des subdivisions intraspécifiques. Les bases de données taxonomiques contemporaines reconnaissent les trois espèces susmentionnées comme valides et distinctes.