Le genre Addax regroupe des antilopes sahariennes adaptées aux environnements désertiques extrêmes. Il est actuellement représenté par une seule espèce vivante, l'addax (Addax nasomaculatus), également appelé antilope à nez tacheté. Reconnaissable à ses cornes en spirale et à son pelage pâle, ce bovidé est aujourd’hui l’une des plus menacées au monde, essentiellement à cause du braconnage et de la perte de son habitat. Historiquement répandue dans tout le Sahara, elle est désormais quasi disparue à l’état sauvage, subsistant principalement dans des programmes de conservation et de reproduction en captivité. En plus de son importance écologique, l’addax revêt un intérêt particulier pour les scientifiques en raison de sa spécialisation extrême à des conditions désertiques et de son histoire taxonomique relativement singulière parmi les bovidés.
Le genre Addax est considéré comme monotypique, c’est-à-dire qu’il ne comprend qu’une seule espèce vivante, l'addax (Addax nasomaculatus), décrite pour la première fois en 1816 par Henri Marie Ducrotay de Blainville. Aucune autre espèce actuelle n’est rattachée à ce genre, mais quelques formes fossiles ou subfossiles apparentées ont été identifiées en Afrique du Nord, suggérant une répartition plus vaste durant les périodes humides du Sahara. Certaines classifications anciennes proposaient d'autres espèces, souvent sur la base de variations morphologiques mineures ou de spécimens mal conservés, mais ces hypothèses n'ont pas résisté à l'examen rigoureux de la taxonomie moderne. Aujourd’hui, l’unicité de l’espèce Addax nasomaculatus est bien établie, bien que certaines sous-populations captives puissent montrer de légères divergences génétiques en raison de leur isolement reproductif.
TAXONOMIE
L'histoire taxonomique de l'addax commence avec sa première description scientifique par Henri Marie Ducrotay de Blainville en 1816, qui le nomma Antilope nasomaculatus. Au fil du temps, l'espèce a été reclassée dans son propre genre, Addax, proposé par Charles Léopold Laurillard en 1841. L'étymologie du nom de genre Addax est incertaine, mais pourrait provenir d'un mot berbère désignant cet animal.
Bien qu'aujourd'hui considéré comme une seule espèce, il y a eu des débats et des propositions de sous-espèces basées sur des variations géographiques et morphologiques. Cependant, les analyses génétiques et les études morphométriques plus récentes tendent à soutenir le statut monospécifique du genre Addax. Ces études ont montré une variabilité génétique relativement faible au sein de l'espèce, ce qui est souvent le cas pour les populations ayant subi des goulots d'étranglement démographique, comme cela a été le cas pour l'addax en raison de la pression humaine.
La classification de l'addax au sein de la famille des Bovidae et de la sous-famille des Hippotraginae (qui comprend également les oryx et les hippotragues) est bien établie grâce à des études morphologiques et moléculaires. Ces études ont permis de clarifier les relations phylogénétiques de l'addax avec les autres antilopes africaines.
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