Vautour

Les vautours sont des rapaces diurnes que l'on retrouve sur presque tous les continents. Ce sont des oiseaux nécrophages qui se nourrissent principalement d'animaux morts faisant d'eux des éléments essentiels pour la bonne santé des écosystèmes. Le terme Vautour ne doit pas être confondu avec Autour qui désigne d'autres rapaces.

Sommaire :

DESCRIPTION

La principale caractéristique anatomique des vautours est leur tête dépourvue de plumes et donc à la place, recouverte d'un fin duvet. Cette adaptation leur permet de se nettoyer plus facilement lorsqu'ils se nourrissent dans les carcasses d'animaux, mais peut également jouer un rôle important dans la thermorégulation. Ils possèdent un bec puissant, acéré et crochu et des pattes adaptées à la marche. Les vautours de l'Ancien Monde ont un plumage généralement brun ou foncé, alors que ceux du Nouveau Monde sont sont généralement plus colorés comme le sarcoramphe roi (Sarcoramphus papa) à la tête orange, rouge, jaune et bleu.

Leurs longues ailes en font d'admirables planeurs. Il utilisent les courants thermiques ascendants pour se hisser dans les airs tout en économisant leur énergie et peuvent planer ainsi pendant de longues heures. Les envergures les plus impressionnantes peuvent dépasser les 3 m comme chez le condor des Andes (Vultur gryphus) et le vautour de l'Himalaya (Gyps himalayensis).

Ils repèrent les carcasses principalement grâce à leur vue perçante. Certains observateurs leur prêtent un sens de l'odorat développé, rare chez les rapaces en particulier et chez les oiseaux en général. Les cathartidés ne sont des rapaces que par convergence adaptative et sont en fait apparentés aux cigognes. En effet, contrairement aux vautours de l'Ancien Monde, les vautours américains n'ont pas de cloison nasale pour séparer les narines.

Vautour 01 — Le sarcoramphe roi est aussi appelé
Vautour pape

HABITAT

Les vautours se divisent en deux groupes. Ceux de l'Ancien Monde, qui comptent treize espèces appartenant à la famille des accipitridés, vivent dans les savanes, les déserts, les montagnes des régions chaudes et tempérées d'Afrique, d'Asie et d'Europe du Sud. Ceux du Nouveau Monde, qui rassemble sept espèces appartenant à la famille des cathartidés, fréquentent les déserts, les montagnes ou les forêts tropicales depuis le sud du Canada jusqu'en Patagonie. Les seuls continents où l'on ne trouve pas de vautours sont l'Australie et l'Antarctique.

ÉCOLOGIE

Les vautours sont des oiseaux nécrophages se nourrissant d'animaux morts. Une grosse proie telle qu'une vache ou un dromadaire est souvent partagée par plusieurs individus. Ils attaquent rarement les animaux sains, mais peuvent tuer les blessés ou les malades. Ces habitudes alimentaires amènent les vautours à participer activement à l'élimination naturelle et rapide des cadavres de gros animaux, aussi bien les sauvages dans les régions peu habitées par l'homme que ceux de l'élevage, tels que des moutons ou des vaches.

Les vautours sont d'une grande valeur en tant que charognards, en particulier dans les régions chaudes. L'acide d'estomac de vautour est exceptionnellement corrosif, leur permettant de digérer en toute sécurité les carcasses putréfiées infectées par la toxine de botuline, les bactéries de choléra de porc, et les bactéries d'anthrax qui seraient létales à d'autres charognards.

Les vautours pondent un seul oeuf par saison de reproduction, ce qui rend leur population d'autant plus vulnérable. Les vautours de l'Ancien Monde construisent un nid, ceux du Nouveau Monde pondent à même le sol.

Vautour 02 — Vautour fauve juvénile en captivité à Amsterdam

RÔLE ÉCOLOGIQUE

Les vautours jouent un rôle écologique très important. Ils nettoient les carcasses évitant ainsi la transmission de maladies épidémiologique ou empêchant la puanteur des corps en putréfaction. En Asie et en Inde notamment, les vautours sont décimés par une insuffisance rénale chronique. Elle est causée par l'ingestion de chairs de cadavre de bétail qui contiennent des traces résiduelles de diclofénac, un médicament de la classe des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Trois espèces de vautours sont en danger d'extinction, les autres sont protégées par leurs répartitions plus importantes. Ces disparitions ont des conséquences sanitaires néfastes, car sans eux les charognes deviennent sources d'épidémies, humaines ou animales.

SYMBOLE

*Dans la mythologie égyptienne :

Mout (La mère), la féminine, a engendré le dieu lunaire Khonsou et symbolise les valeurs maternelles. Déesse dangereuse, elle se transforme en lionne aux griffes acérées, mais sait aussi, drapée en vautour, veiller sur les hommes et leur redonner la vie. Elle est la déesse vautour du sud de l'Égypte.

Nekhbet est la déesse protectrice de la Haute-Égypte, du pharaon et de la royauté du Sud. Au Nouvel Empire, elle va devenir la protectrice des accouchements. Dans son rôle de protectrice du pharaon, elle est associée à la déesse cobra Ouadjet symbole de Basse-Égypte. Elles forment donc ensemble le symbole redondant des deux terres (le nord et le sud) réunies au nom de pharaon. Elles étaient toutes deux présentes sur le diadème du roi. Nekhbet était alors représentée sous la forme d'une tête de vautour. Lorsqu'elle était représentée sur les parois des temples ou des tombeaux, elle apparaissait sous les traits d'une femme portant la couronne blanche de Haute-Égypte, ou sous la forme d'un vautour étendant ses ailes protectrices.

*Dans l'astrologie aztèque :

Le vautour est le seizième signe du zodiaque. Il était réputé être de bonne fortune.

*Dans le zoroastrisme :

Les vautours jouaient un rôle dans le zoroastrisme, une religion monothéiste de l'Iran ancien. Ainsi, dans le parsisme, on donne les morts en pâture aux vautours au lieu de les enterrer ou de les brûler (la terre et le feu étant des éléments sacrés).