Le genre fossile Palaeocastor regroupe plusieurs espèces de rongeurs éteints qui appartenaient à la famille des Castoridae. Ces animaux ont vécu au cours de l'Oligocène et du Miocène, il y a environ 33 à 20 millions d'années, principalement en Amérique du Nord. Leur trait le plus remarquable était leur comportement fouisseur, qui les distinguait de leurs cousins aquatiques. L'étude de ce genre est cruciale pour comprendre l'évolution des castoridés et l'adaptation à des niches écologiques terrestres. Leur nom, Palaeocastor, signifie littéralement ancien castor et souligne leur lien de parenté avec le castor actuel.
L'histoire taxonomique de Palaeocastor est complexe et a été marquée par plusieurs révisions. Le genre a été officiellement décrit pour la première fois en 1869 par l'éminent paléontologue américain Joseph Leidy, dans sa publication 'On remains of extinct mammals from the Oligocene of Nebraska'. Leidy a basé sa description initiale sur des fragments de mâchoire et des dents isolées, qu'il a attribués à l'espèce type Palaeocastor fossor.
Par la suite, des découvertes supplémentaires, notamment les structures fossilisées en forme de tire-bouchon, ont relancé l'intérêt pour ces animaux. Ces structures, initialement appelées Daemonelix, ont été décrites et nommées par le paléontologue Erwin H. Barbour en 1892. Ces structures, parfois longues de plusieurs mètres, confirmaient que Palaeocastor était un animal semi-fouisseur, vivant dans des environnements de prairie plutôt que dans des milieux aquatiques comme les castors actuels. Cette découverte fut révolutionnaire, car elle révélait une diversification écologique insoupçonnée au sein des castors fossiles.
Dans les décennies qui suivirent, des débats taxonomiques émergèrent quant à la classification de Palaeocastor. En 1908, Oliver Perry Hay proposa de regrouper ce genre et ses proches parents dans une sous-famille distincte, les Palaeocastorinae, en raison de ses adaptations morphologiques uniques. Ces adaptations incluaient un crâne aplati, des bulles tympaniques élargies (pour une meilleure audition souterraine) et des molaires hypsodontes (pour une alimentation abrasive).
Au XXᵉ siècle, des études morphométriques et cladistiques, comme celles menées par Korth (2001), confirmèrent que Palaeocastor représentait un clade frère des Castorinae, avec une divergence estimée entre 24 et 28 millions d'années (Oligocène inférieur). Les données compilées par GBIF (Global Biodiversity Information Facility) ont permis de recenser plus de 500 occurrences fossiles de Palaeocastor, principalement dans les Grandes Plaines américaines, renforçant ainsi son importance paléoécologique.
L'extinction de Palaeocastor, survenue il y a environ 10 à 12 millions d'années (Miocène moyen), est souvent attribuée à des changements climatiques majeurs, comme l'assèchement des Grandes Plaines, ainsi qu'à la compétition avec d'autres rongeurs fouisseurs, tels que les Geomyidae. Ses terriers, étudiés en détail par Martin et Bennett (1977), restent des marqueurs précieux pour comprendre les paléoenvironnements de l'Oligocène, révélant des sols meubles et riches en végétation racinaire. Ainsi, Palaeocastor illustre une étape fascinante de l'évolution des castors, marquée par une adaptation extrême à la vie souterraine, et continue de susciter l'intérêt des paléontologues pour son rôle dans les écosystèmes anciens.
LES ESPÈCES
Le genre Palaeocastor regroupe plusieurs espèces, principalement identifiées à partir de fossiles retrouvés dans les Grandes Plaines américaines. Parmi les espèces les plus documentées :
*Palaeocastor nebrascensis (Leidy, 1856)
*Palaeocastor fossor (Leidy, 1869)
*Palaeocastor peninsulatus (Cope, 1881)
*Palaeocastor magnus (Peterson, 1905)
*Palaeocastor wahlerti (Korth, 2001)
Il est important de noter que les noms d'espèces et leurs auteurs peuvent parfois être sujets à des révisions et des synonymies. Par exemple, des noms qui étaient autrefois considérés comme des espèces distinctes peuvent être reclassés comme des synonymes d'une autre espèce, ou vice-versa.
Leidy, J. (1869). The extinct mammalian fauna of Dakota and Nebraska: including an account of some allied forms from other localities, together with a synopsis of the mammalian remains of North America. Journal of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, 2nd series, vol. 7.
Cope, E. D. (1881). The Perissodactyla of the Lower Eocene of Wyoming and New Mexico made during 1881.
Leidy, J. (1856). Notice of some remains of extinct mammals recently discovered by Dr. F. V. Hayden in the bad lands of Nebraska. Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, 8(7).
Peterson, O. A. (1905). A contribution to the knowledge of the osteology of the giant beaver. Memoirs of the Carnegie Museum. Olaf A.
Korth, W. W. (2001). A new species of Palaeocastor (Rodentia, Castoridae) from the late Oligocene of Nebraska. Journal of Paleontology, 75(2).