Le putois à pieds noirs (Mustela nigripes) est un mammifèrecarnivore appartenant à la famille des mustélidés. Cet animal est très proche du putois des steppes (Mustela eversmannii), mais est néanmoins la seule espèce de putois indigène que l'on trouve en Amérique du Nord.
Le putois à pieds noirs est un animal ayant la taille et l'aspect d'un furet. Il mesure en moyenne entre 30 et 50 cm de long avec une queue de 11 à 15 cm pour un poids allant de 500 g à 1 kg. Comme avec la plupart des autres espèces du genre Mustela, les mâles sont plus grands et plus lourds que les femelles.
Cet animal a un fin manteau brun jaunâtre sur le dos les parties inférieures étant plus pâles. Le bout de la queue ainsi que les pieds sont de couleur noire. Le museau, le cou et le front sont blancs et un masque complet de couleur brun marque ses yeux. Le pelage couvre également les coussinets.
Les pattes du putois à pieds noirs sont courtes mais armées de griffes acérées lui permettant de creuser facilement le sol. Les oreilles sont ovales et saillantes et les yeux sont grands et noirs suggérant une bonne acuité auditive et visuelle même si l'odorat reste fondamental pour ce prédateur souterrain.
HABITAT
Historiquement, le putois à pieds noirs vivait autrefois dans toutes les régions d'Amérique du Nord, du sud du Canada jusqu'au nord du Mexique. Aujourd'hui, on ne retrouve ce mustélidé à l'état sauvage que dans trois endroits : au nord-est du Montana, à l'ouest du Dakota du Sud et au sud-est du Wyoming. Ces 3 sites sont des endroits où le putois a été réintroduit après que les populations d'origine ont disparu et sont les seules considérées aujourd'hui comme autonomes. On trouve également cette espèce dans des zoos et des installations d'élevage.
Le putois a pieds noirs vit dans les prairies à herbes courtes ou moyennes et les collines. Il vit dans des terriers abandonnés par d'autres animaux et utilise ces tunnels souterrains complexes pour le logement et pour stocker sa nourriture.
ALIMENTATION
Le putois à pieds noirs est un animal carnivore dont le régime alimentaire se compose essentiellement de petits mammifères tels que les chiens de prairie, les souris, les campagnols et les écureuils terrestres. Plus de 90 % de l'alimentation du putois à pieds noirs se compose de chiens de prairie, qui sont traqués et tués dans leurs terriers. Un putois consomme généralement entre 50 et 70 g de viande par jour.
REPRODUCTION
La saison de reproduction du putois à pieds noirs s'étend de mars à avril. Les femelles atteignent leur maturité sexuelle à l'âge d'un an. La période de gestation varie entre 35 et 45 jours. Une portée se compose de 1 à 6 petits avec une moyenne de 3 qui naissent aveugles et couverts d'un fin duvet blanc. Les jeunes ne sortiront du terrier qu'au bout de 42 jours environ. Ils restent avec leur mère jusqu'à l'automne, après quoi ils se dispersent.
COMPORTEMENT
Le putois à pieds noirs est animal carnivore aux mœurs principalement nocturnes. C'est avant tout un prédateur qui s'attaque principalement au chien de prairie, dont il utilise également les terriers pour se reproduire. Sa couleur et sa robe sont un camouflage parfaitement adapté à l'environnement de la prairie, ce qui le rend difficile à voir quand il est immobile. Il chasse ses proies à l'odorat sous terre dans le noir.
C'est un animal solitaire sauf en période de reproduction. Il défend activement son territoire contre les concurrents du même sexe. Ce mammifère est considéré comme alerte, agile et curieux. Il s'appuie sur la communication olfactive (miction, défécation) afin de maintenir une hiérarchie de dominance et pour délimiter son territoire.
MENACES
Les populations de putois à pieds noirs ont drastiquement diminué dans la première moitié du XXe siècle à cause de la perte d'habitat. Les prairies ont été utilisées pour l'agriculture intensive et il ne reste aujourd'hui que 2 % d'habitat original restant. La proie principale du putois, le chien de prairie, a été systématiquement empoisonné dans de vastes étendues de ses habitats par un programme d'éradication du gouvernement dans le milieu des années 1900.
Aujourd'hui, la principale menace pour le putois à pieds noirs provient des maladies telles que la maladie de Carré canine et la peste. La peste, introduite en Amérique du nord, fait des ravages encore plus grands dans les populations de chiens de prairie et les putois qu'elle n'a causée chez les populations humaines d'Europe et d'Asie.
STATUT ET CONSERVATION
Le putois à pieds noirs est considéré comme une espèce en danger (EN) d'après la Liste rouge des espèces menacées de l'IUCN.
Alors que l'on pensait que l'espèce était éteinte dans la nature, inscrite au statut IUCN en EW, une dernière population sauvage fut découverte par hasard dans l'état du Wyoming en 1981. Cette population comptait 130 animaux à sa découverte. Un suivi de cette population a montré qu'elle s'éteignait rapidement ne comptant plus que dix-huit spécimens en 1986 qui furent capturés afin de les protéger.
Après avoir frôlé l'extinction, l'espèce a été réintroduite, au départ dans le Wyoming, puis dans plusieurs états d'Amérique du nord. Malgré le succès de cette réintroduction, le putois à pieds noirs était considéré en 2005 comme le mammifère le plus rare du continent nord-américain. Néanmoins, l'IUCN reconsidéra la classification de l'espèce la faisant passer du statut EW (éteint dans la nature) au statut EN (en danger). En 2007 la population stable de putois à pieds noirs était de 600 animaux.
À ce jour, seules trois populations réintroduites dans trois états sont considérées comme autonomes, ce qui fait encore peu pour pouvoir réévaluer le statut de l'espèce comme l'aurait désiré les programmes gérés par le Black-Footed Ferret Recovery Program. L'objectif 2010 visant à obtenir plus de dix populations sauvages autonomes, soit plus de 1 500 animaux ayant au moins 30 adultes reproducteurs n'a malheureusement pas été atteint.