Puma (Puma concolor)

Le puma (Puma concolor) est un mammifère carnivore appartenant à la famille des félins et une des deux espèces formant le genre Puma, la seconde étant le jaguarondi. Ce gros chat sauvage est un animal difficile à observer et principalement de moeurs solitaires.

DESCRIPTION

Le puma est un grand félin. Un mâle adulte mesure entre 1,02 et 1,50 m de long pour un poids allant de 36 à 120 kg. La femelle est généralement plus petite. Elle mesure en moyenne entre 86 cm et 1,30 m de long pour un poids variant entre 29 et 64 kg.

Le pelage a une texture courte et grossière. La coloration générale va du brun jaunâtre au brun grisâtre sur les parties supérieures et une couleur plus pâle, presque chamoisée, sur le ventre. La gorge et la poitrine sont blanchâtres. Les pumas ont un nez rosâtre avec une bordure noire qui s'étend jusqu'aux lèvres. Les rayures du museau, la zone derrière les oreilles et le bout de la queue sont noirs. Les yeux des animaux matures sont brun grisâtre à doré. La queue est longue, cylindrique et mesure environ un tiers de la longueur totale de l'animal. Les membres sont courts et musclés. Les pieds sont larges, avec quatre doigts sur les pattes postérieures et cinq sur les pattes antérieures. Les griffes rétractiles sont pointues et courbées. Le crâne est remarquablement large et court. La région du front est haute et arquée. Le rostre et les os nasaux sont larges. La mandibule est courte, profonde et puissamment construite. Les dents carnassières sont massives et longues. Les canines sont lourdes et comprimées. Les incisives sont petites et droites. Les pumas ont une petite prémolaire de plus de chaque côté de la mâchoire supérieure que les lynx.

Le cri du puma diffère selon les circonstances. Il miaule, ronronne et peut gémir de façon puissante pour menacer un intrus. Le puma ne rugit pas en raison de l'ossification totale de son appareil hyoïde.

HABITAT

L'aire de répartition géographique du puma est la plus vaste de tous les mammifères terrestres de l'hémisphère occidental, du Canada aux États-Unis, en passant par l'Amérique centrale et du Sud jusqu'à la pointe sud du Chili. Bien que le puma soit un chat adaptable, présent dans tous les principaux types d'habitats des Amériques, y compris les hautes Andes (5 800 m d'altitude dans le sud du Pérou, il a été éliminé de toute la moitié orientale de l'Amérique du Nord en 200 années après la colonisation européenne. Un reste de suppopulation en voie de disparition persiste en Floride. Des confirmations récentes et un habitat convenable dans le Midwest des États-Unis indiquent des tentatives de recolonisation.

Les pumas vivent dans des habitats très divers. Les régions semi-désertiques, les forêts pluviales tropicales, les forêts de pins, les jungles marécageuses, les prairies et les brousses sont leurs principales aires de répartition. On les trouve du niveau de la mer jusqu’à 5 900 m d’altitude dans les Andes, altitude la plus élevée jamais atteinte par un félin. Ils préfèrent la végétation dense, mais peuvent vivre dans des régions à la végétation plus éparse où les possibilités de s’abriter sont plus rares. On en a même signalé dans les régions d’agriculture intensive.

ALIMENTATION

Le puma est naturellement secret et chasse la nuit de préférence, en particulier à la tombée de la nuit et à l’aube. Il est omnivore, attrapant tout ce qu’il peut. Il repère ses proies essentiellement à la vue.

En Amérique du Nord, son régime alimentaire se compose principalement d'ongulés dont notamment l'orignal, le wapiti, le cerf mulet et le renne. Il peut également se nourrir de proies plus petites comme des écureuils, des rats musqués, des porcs-épics, des castors, des ratons laveurs, des moufette rayée, des coyotes, des lynx roux, d'autres pumas, des opossums, des oiseaux, des lapins et même des escargots et des poissons. Le puma peut aussi s'attaquer au bétail domestique, notamment les volailles, les moutons, les chèvres et les porcs.

En Argentine, son régime alimentaire est moins varié quoique copieux. Il se compose d’huemuls et de guanacos. Au Brésil, il aime également chasser les grandes proies comme le daguet gris, le cerf des pampas ou le fourmilier. Au Paraguay, il se régale de pacas, d’agoutis, de rhéas ou de pécaris alors que dans les forêts équatoriales il se nourrit principalement de singes.

Le puma a une manière distinctive de chasser des proies plus grosses. Il les traque tranquillement, puis saute à bout portant sur le dos et brise le cou de l'animal avec une morsure puissante sous la base du crâne. La consommation alimentaire annuelle se situe entre 860 et 1 300 kg de grandes proies, soit environ 48 ongulés par puma et par an. Le puma cache les restes de ses grosses proies, les traîne jusqu'à 350 m du lieu de capture et les enterrent sous les feuilles et les débris. Il revient sur les lieux la nuit pour se nourrir.

REPRODUCTION

La parade nuptiale et l'accouplement ont lieu tout au long de l'année, mais se concentrent de décembre à mars sous les latitudes septentrionales. Une femelle puma peut entrer en oestrus à tout moment de l’année. L'oestrus dure environ 9 jours. La période de gestation dure de 82 à 96 jours. À la fin de celle-ci la femelle met au monde une portée de 2 à 3 petits qu’elle gardera à ses côté pendant 2 ans. Pour mettre bas, elle cherche une tanière (caverne ou cavité rocheuse) pour que sa progéniture puisse naître en toute sécurité.

À la naissance, les jeunes pèsent de 600 à 800 g et ont un pelage brun jaunâtre avec des points noirs ou marron qui disparaissent vers l'âge de 16 mois. Les chatons ouvrent les yeux à 10 jours. Au même moment, le pavillon de leurs oreilles se déplie, leurs premières dents poussent et ils commencent à jouer. Les petis sont complètement sevrés vers l’âge de 40 jours. La mère et les petits restent ensemble jusqu'à 26 mois, bien que la moyenne soit de 15 mois. Les jeunes mâles se dispersent sur une distance de 23 à 274 km, tandis que les femelles se dispersent sur une distance de 9 à 140 km. Les mâles atteignent la maturité sexuelle vers l'âge de 3 ans et les femelles vers 2 ans et demi.

Le puma peut vivre jusqu'à 18 à 20 ans à l'état sauvage. Il peut vivre un peu plus longtemps en captivité.

COMPORTEMENT

Le puma est un animal solitaire sauf pendant la période de reproduction. Les densités de population varient d'un individu pour 85 km² à un pour 13 à 54 km², en fonction de la densité des proies et des autres ressources de la zone. Les femelles avec des petits dépendants vivent dans le vaste espace utilisé par le mâle résident. Les pumas marquent leur territoire en déposant de l'urine ou des matières fécales sur les arbres marqués d'égratignures. Les pumas sont principalement nocturnes. Les mâles se retrouvent ensemble immédiatement après avoir quitté leur mère, mais rarement sous forme d'adultes établis. Les pumas ont des domaines vitaux d'été et d'hiver dans certaines régions, ce qui nécessite une migration entre les domaines.

Le domaine vital des femelles s'étend de 26 à 350 km², avec une moyenne de 140 km². Les domaines vitaux des femelles peuvent se chevaucher considérablement. Les domaines vitaux des mâles ne chevauchent pas ceux des autres mâles et englobent généralement les domaines vitaux de deux femelles. Leur superficie varie de 140 à 760 km², avec une moyenne de 280 km².

Les pumas dépendent principalement de la vision, de l’odorat et de l’ouïe. Ils utilisent des sifflements graves, des grognements, des ronronnements, des miaulements et des cris dans différentes circonstances. Les sifflements forts et gazouillants des jeunes servent à appeler la mère. Le toucher est important dans le lien social entre la mère et les jeunes. Le marquage olfactif est important dans les limites du territoire publicitaire et dans l’état de reproduction.

MENACES

Comme pour de nombreuses espèces animales, le puma est menacé par la perte et la fragmentation de son habitat, ainsi que par le braconnage de ses proies sauvages. Il est chassé dans toute son aire de répartition en représaille des dépradations sur le bétail et par crainte qu'il ne représente une menace pour la vie humaine. Le puma est responsable de la mort d'un certain nombre de personnes dans l'ouest du Canada et aux États-Unis ces dernières années. Il est chassé légalement dans de nombreux États de l'ouest des États-Unis, sauf en Californie. Les mortalités routières sont la principale cause de mortalité dans la sous-population menacée de panthère de Floride, et les routes très fréquentées constituent un obstacle majeur aux déplacements et à la dispersion des pumas.

STATUT ET CONSERVATION

Le puma n'est pas considéré comme une espèce fortement menacée. Il est classé dans la catégorie Préoccupation mineure (LC) sur la Liste rouge de l'IUCN. Il est également inscrit en Annexe II de la CITES pour les populations nord américaine et en Annexe I pour les populations orientales et centrales.

Cette espèce est protégée dans une grande partie de son aire de répartition, la chasse étant interdite dans la majeure partie de l'Argentine et dans l'ensemble des pays du Brésil, Bolivie, Chili, Colombie, Costa Rica, Guyane française, Guatemala, Honduras, Nicaragua, Panama, Paraguay, Suriname, Venezuela et Uruguay. Il existe également des réglementations de chasse en vigueur au Canada, au Mexique, au Pérou et aux États-Unis.

Il est nécessaire de mettre en oeuvre des programmes pour atténuer la résolution des conflits liés à la déprédation du bétail et d'étudier l'effet réel de la déprédation des pumas et des jaguars sur le bétail.

SOUS-ESPÈCES

Suite à la première description scientifique du puma par Carl von Linné (Linnaeus), 32 spécimens zoologiques de pumas ont été décrits et proposés comme sous-espèces jusqu'à la fin des années 1980. L'analyse génétique de l'ADN mitochondrial du puma indique que beaucoup d'entre eux sont trop similaires pour être reconnus comme distincts au niveau moléculaire, mais qu'il n'existe que six groupes phylogéographiques. Les échantillons de panthères de Floride ont montré une faible variation microsatellitaire, probablement due à la consanguinité. Une étude génétique effectué en 2000 a diminué drastiquement le nombre de sous-espèces, passant d’une trentaine à six :

- Puma concolor capricornensis, officiellement déclaré éteint par les États-Unis, inclut les anciennes sous-espèces acrocodia, borbensis, anthonyi, concolor, greeni et nigra

- Puma concolor cabrerae, inclut hudsonii et puma

- Puma concolor costaricensis, répandu en Amérique centrale, et notamment du Nicaragua au Panama

- Puma concolor couguar, répandu en Amérique du Nord et en Amérique centrale jusqu'au nord du Nicaragua. Inclut les anciennes sous-espèces arundivaga, aztecus, browni, californica, coryi, floridana, hippolestes, improcera, kaibabensis, mayensis, missoulensis, olympus, oregonensis, schorgeri, stanleyana, vancouverensis et youngi

- Puma concolor concolor, inclut bangsi, incarum, osgoodi, soasoaranna, sussuarana, soderstromii, sucuacuara et wavula

- Puma concolor puma, inclut araucanus, concolor, patagonica, pearsoni et puma

En 2006, la panthère de Floride était encore considérée comme une sous-espèce distincte Puma concolor coryi dans les travaux de recherche. Depuis 2017, le groupe de travail sur la classification des félins du Cat Specialist Group ne reconnaît plus que deux sous-espèces comme valides.

- Puma d'Amérique du Nord (Puma concolor couguar) en Amérique du Nord et centrale et peut-être dans le nord-ouest de l'Amérique du Sud

- Puma d'Amérique du Sud (Puma concolor concolor) en Amérique du Sud, excluant peut-être la région au nord-ouest des Andes

HYBRIDATION

Il existe des hybrides entre différentes sous-espèces de puma en Floride, où des animaux étrangers ont été introduits afin d'augmenter la rare population de panthères de Floride, décimée il y a des années par une chasse excessive. Cette mesure controversée, car elle dilue la pureté génétique de la sous-espèce occidentale menacée, a produit une nouvelle génération de couguars hybrides plus vigoureux et se reproduisant plus rapidement que ceux des races pures floridiennes.

Bien qu'il ne soit pas étroitement lié au genre Panthera, le puma a été croisé avec le léopard donnant naissance au pumapard. Qu'il soit nés d'une femelle puma accouplée à un léopard mâle ou d'un puma mâle accouplé à une femelle léopard, le pumapard hérite d'une forme de nanisme. La progéniture signalée n’atteignait que la moitié de la taille de ses parents. Il a un long corps semblable à celui d'un puma (proportionnel aux membres, mais néanmoins plus court que celui de ses parents), mais des pattes courtes. Le pelage est diversement décrit comme sableux, fauve ou grisâtre avec des rosettes brunes ou châtains.

Un supposé hybride puma-jaguar a été filmé dans le Mato Grosso, au Brésil, au début du XXe siècle. Il a été tué par Sacha Siemel, qui pensait que c'était un hybride entre les deux espèces. Il avait une corpulence lourde avec des taches brunes sur fond beige et une bande sombre sur le dos. Les couguars et les jaguars sont présents dans la région, mais ils occupent des niches différentes et il est peu probable qu'ils se rencontrent, et encore moins s'accouplent. La description du supposé hybride était très similaire à celle des pumapards élevés en captivité. Une hybridation réussie entre puma et jaguar en captivité a été alléguée (dans un rapport du Dr Helmut Hemmer, 1966), mais il n'existe aucune preuve photographique.

Des cas d'hybrides entre le puma et l'ocelot ont également été documentés. Cet accouplement donne naissance à un ocema. Deux portées ont été répertoriées en Guyane dont l'a première est morte peu après la naissance.

CULTURE

Les différents noms et expressions utilisés pour désigner le puma reflètent la diversité des langues et des cultures du continent américain. Il est inscrit au livre Guinness des records en tant qu’animal ayant le plus grand nombre de dénominations, plus de quarante noms différents juste pour l’anglais, probablement grâce à sa large distribution en Amérique. En français, il est appelé puma, cougar ou encore lion des montagnes.

La grâce et la puissance des pumas ont été largement admirées dans les cultures des peuples autochtones des Amériques. La ville inca de Cuzco a été conçue en forme de puma. La culture Chanca, aujourd'hui située dans les actuelles Ayacucho et Apurímac, avait le puma comme divinité. Le lac Titicaca doit son nom au puma en raison de sa forme. Son nom Titicaca signifie le "lac des pumas de pierre". Lorsque vous retournez une carte du lac, vous pouvez voir la forme d’un puma. Le peuple Moche représente souvent le puma dans ses céramiques. 77 dieux des Incas tels que Viracocha et Illapa ont été associés à l'animal. Lorsque un phénomène céleste se produisait, les paysans des Andes faisaient un maximum de bruit pour effrayer le félin.

Les Anasazis lui vouaient un culte. Au Nouveau-Mexique, les Cochites ont sculpté deux pumas en pierre grandeur nature pour un autel et les Zuñis emportaient avec eux des amulettes en pierre représentant le félin. D'autres peuples le chassaient pour s'en nourrir ou pour sa peau. Dans les croyances animistes des peuples d'Amérique du Nord, l'esprit du puma est celui du chef qui s'impose sans utiliser la violence ou la contrainte. Il est un modèle de persévérance et de détermination, car il attend patiemment le passage d'une proie du haut d'un arbre ou d'un rocher. Le puma est un animal très vénéré de la mythologie andine. Il y occupe une place similaire à celle du lion dans le bestiaire occidental.

La mascotte et emblème des sports pratiqués à l'Université nationale autonome du Mexique est un puma, c'est aussi le nom de facto de l'équipe de football de ladite université. Même cas au Chili, où se trouve le Club sportif d'Antofagasta de la Première Division du Chili, seul représentant actuel de la région du même nom dans la division d'honneur. Ils sont surnommés "Los Pumas" depuis leurs premières années d’existence, c’est pourquoi l’équipe du nord utilise le puma comme bouclier et aussi comme mascotte depuis des décennies. Les Mapuches attribuent également au puma, au pangui ou au trapial des pouvoirs mystiques, qu'ils compilent dans certaines légendes.

En Uruguay, le puma a fait l'objet d'une illustration au revers de la pièce de 1 peso en argent circulant dans les années 1940. Ce thème a été réutilisé au revers de la pièce de 10 pesos émise en 2011.

FICHE POUR ENFANTS

Pour finir, retrouvez ci-dessous une fiche simplifiée en image du puma pour vos enfants.

CLASSIFICATION

Fiche d'identité

Nom commun	Puma
Autres noms	Cougar Lion des montagnes Lion rouge
English name	Puma Cougar Deer Tiger Mountain Lion Red Tiger
Español nombre	León Americano León Bayo León De Montaña Mitzli Onza Bermejat
Règne	Animalia
Embranchement	Chordata
Sous-embranchement	Vertebrata
Classe	Mammalia
Sous-classe	Theria
Infra-classe	Eutheria
Ordre	Carnivora
Sous-ordre	Feliformia
Famille	Felidae
Genre	Puma
Nom binominal	Puma concolor
Décrit par	Car von Linné (Linnaeus)
Date	1771
Satut IUCN

SOURCES

Arkive

Animal Diversity Web

Cites

Système d'information taxonomique intégré (ITIS)

Liste Rouge IUCN des espèces menacées

Wikipédia

Barbara Bowen - Flickr

Zoo du Bassin d'Arcachon